بسم الله الرحمن الرحيم
Tafsir de la sourate Les hommes
Ibn Kathir (رحمه الله)
بسم الله الرحمن الرحيم
{ قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ (1) مَلِكِ النَّاسِ (2) إِلَهِ النَّاسِ (3) مِنْ شَرِّ الْوَسْوَاسِالْخَنَّاسِ (4) الَّذِي يُوَسْوِسُ فِي صُدُورِ النَّاسِ (5) مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ (6) }
1. Dis: ‹Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes.
2. le souverain des hommes,
3. Dieu des hommes,
4. contre le mal du mauvais conseiller, furtif,
5. qui souffle le mal dans les poitrines des gens,
6. qu’il (le conseiller) soit un djinn, ou un être humain›
Ce sont trois caractéristiques du Seigneur (عز وجل): la Seigneurie, la Royauté et la Divinité. Il est le Seigneur de toute chose, son Roi et sa Divinité. L’ensemble des choses sont créées pour Lui, possédées par Lui, Ses serviteurs. Il ordonna donc à celui qui cherche refuge de le faire auprès de Celui qui est caractérisé par ces attributs contre le mal du mauvais conseiller furtif, qui est le diable chargé de l’être humain. Il n’y a aucun fils d’Adam sans qu’il ne possède un compagnon qui lui embellit les turpitudes et fait tous ses efforts pour le perdre. Et le préservé est celui qu’Allah a préservé. Il est établi dans le Sahih que « il n’y a personne parmi vous sans que ne lui soit rattaché un compagnon. » Ils dirent : Même toi, ô messager d’Allah ? Il répondit : « Oui, sauf qu’Allah m’a aidé sur lui et il a embrassé l’Islam et ne m’ordonne que le bien. »[1] Et il est rapporté dans le Sahih[2] d’après Anas sur l’histoire de la visite de Safiyyah au prophète (صلى الله عليه وسلم) qui était mu’takif (retraite spirituelle) et sa sortie avec elle de nuit afin de la raccompagner à sa demeure. Deux ansars le croisèrent et préssèrent le pas en voyant le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) qui dit alors : « Doucement ! Ce n’est que Safiyyah Bint Huyayy ! » Ils dirent : Pureté à Allah, ô messager d’Allah ! (Nous n’avons pas pensé de mal) Il dit : « Le diable coule dans le fils d’Adam comme le sang et j’ai crains qu’il ne jette quelque chose dans vos cœurs. » Ou bien a-t-il dit : « du mal »
Et Al Hafiz Abu Ya’la Al Musili a dit : […] d’après Anas Ibn Mâlik qui a dit : le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Le diable a son nez posé sur le cœur du fils d’Adam. S’il se rappelle (Allah) il se crispe et recule. Et s’il oublie, il avale son cœur. Ceci est le mauvais conseiller furtif. » Étrange.[3]
Et l’imam Ahmad a dit : […] d’après Abû Tamimah qui rapporte de celui qui était en monture derrière le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) qui a dit : l’âne du prophète (صلى الله عليه وسلم) trébucha et je dis : Que périsse le diable ! Alors le prophète (صلى الله عليه وسلم) dit : « Ne dis pas : que périsse le diable, car lorsque tu le dis, il devient grand et dit : je l’ai terrassé par ma force ! Et si tu dis : au nom d’Allah, il devient petit jusqu’à devenir comme la mouche. »[4] Sa chaine est excellente et forte. Et ce hadith contient la preuve que lorsque le cœur mentionne Allah, le diable devient petit et est vaincu. Et lorsqu’il ne mentionne pas Allah, il devient grand et prend le dessus.
Et l’imam Ahmad a dit : […] d’après Abu Hurairah, le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Lorsque l’un de vous est à la mosquée, le diable lui vient et le dompte comme l’homme le fait avec sa monture. Et lorsqu’il s’immobilise, il l’attache au cou ou lui met les mors. » Abu Hurairah a dit : Et vous voyez cela. Quant à celui attaché au cou, tu le vois penché, ne mentionnant pas Allah. Et quant à celui avec les mors, il a la bouche ouverte et ne mentionne pas Allah (عز وجل). [5]
Sa’id Ibn Jubair a dit d’après Ibn ‘Abbas sur Sa parole (الْوَسْوَاسِ الْخَنَّاسِ) : « le mauvais conseiller furtif » : le diable est perché sur le cœur du fils d’Adam. Lorsqu’il oublie et est insouciant, il lui souffle le mal et lorsqu’il mentionne Allah, il se rétracte. Et ainsi ont dit Mujahid et Qatadah.
Et Al Mu’tamir Ibn Sulaiman a dit d’après son père : on m’a mentionné que le diable ou le mauvais conseiller souffle dans le cœur du fils d’Adam lors de la tristesse et lors de la joie. S’il mentionne Allah il se rétracte.
Et Al ‘Awfi a dit d’après Ibn ‘Abbas dans Sa parole : (الْوَسْوَاسِ) : « le mauvais conseiller » : c’est le diable qui ordonne. Et lorsqu’il est obéit il se rétracte.
Quant à Sa parole : (الَّذِي يُوَسْوِسُ فِي صُدُورِ النَّاسِ) : « qui souffle le mal dans les poitrines des gens. » : Est-ce que ceci est spécifique aux fils d’Adam comme c’est apparent ou bien cela englobe-t-il les fils d’Adam et les djinns ? Il y a deux paroles sur le sujet. Et il se peut qu’ils rentrent dans le terme « les gens ». Ibn Jarir a dit : il a été cité à leur propos (رجَالٌ منَ الجنَ) « des hommes parmi les djinns » (sourate les djinns) alors rien d’étrange à les englober dans le terme « gens ».
Quant à Sa parole (مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ) « parmi les djinns et les êtres humains. » : ceci est une précision et un éclaircissement de Sa parole : (الَّذِي يُوَسْوِسُ فِي صُدُورِ النَّاسِ) : « qui souffle le mal dans les poitrines des gens. » et ceci renforce le deuxième avis.
Et il a été dit : (مِنَ الْجِنَّةِ وَالنَّاسِ) « parmi les djinns et les êtres humains. » est le tafsir de celui qui souffle dans les poitrines des gens parmi les diables être humains ou djinns, comme Allah dit : (وَكَذَلِكَ جَعَلْنَا لِكُلِّ نَبِيٍّ عَدُوًّا شَيَاطِينَ الإنْسِ وَالْجِنِّ يُوحِي بَعْضُهُمْ إِلَى بَعْضٍ زُخْرُفَ الْقَوْلِ غُرُورًا) « ainsi, à chaque prophète avons-Nous assigné un ennemi: des diables d’entre les hommes et les djinns, qui s’inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées » et comme l’imam Ahmad a dit : […] d’après Abu Dharr qui a dit : je vins au messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) qui était à la mosquée et m’assis. Il dit : « Aba Dharr ! As-tu prié ? » Je répondis: Non. Il dit : « Lève-toi et prie ! » Je me levai et priai, puis m’assis. Il dit : « Abâ Dharr! Cherche refuge auprès d’Allah contre le mal des diables êtres humains et djinns. » Je dis: ô messager d’Allah ! Il y a des diables parmi les être humains ? Il répondit : « Oui. » Je dis: Ô messager d’Allah ! La prière ? Il dit : « C’est la meilleure tâche. Celui qui veut la diminue et celui qui veut l’augmente. » Je dis : Ô messager d’Allah ! Et le jeûne ? Il répondit : « C’est une obligation récompensée et auprès d’Allah il y a plus. » Je dis : Ô messager d’Allah ! Et la sadaqah ? Il répondit : « Elle est multipliée énormément. » Je dis : Ô messager d’Allah ! Laquelle est la meilleure ? Il dit : « L’effort de celui qui a peu et celle qui est cachée envers un pauvre. » Je dis : Ô messager d’Allah ! Quel fut le premier prophète ? Il répondit : « Adam. » Je dis : Ö messager d’Allah ! C’était un prophète ? Il dit : « Oui, un prophète inspiré. » Je dis : Ô messager d’Allah, combien y-a-t-il d’envoyés ? Il répondit : « Trois cent dix et quelques uns en tout. » -et il rapporta une fois : « et quinze. »- Je dis : Ô messager d’Allah, quel est ce qui est descendu sur toi de plus immense ? Il répondit : « Le verset du Repose-pied : (اللَّهُ لا إِلَهَ إِلا هُوَ الْحَيُّ الْقَيُّومُ) « Allah, nul dieu à part Lui, Le Vivant, Celui qui se suffit à Lui-même… » Rapporté par An Nasâî.[6] […]
Et l’imam Ahmad a dit : […] d’après Ibn ‘Abbas qui a dit : un homme vint au prophète (صلى الله عليه وسلم) et dit : Ô messager d’Allah ! Je me dis à moi-même des choses, je préférerais tomber du ciel plutôt que d’en parler (aux gens). Il dit (صلى الله عليه وسلم) : « Allah est le plus grand ! Allah est le plus grand ! Louange à Allah qui a renvoyé sa ruse à de la simple waswasah. » Rapporté par Abû Dawud et An Nasai.[7]
Fin du tafsir de sourate An Nas.
Trad. et notes : Ayyub, Dammaj.fr
[1]Muslim d’après Ibn Mas’ud.
[2] Al Bukhari et Muslim.
[3]Allusion d’Ibn Kathir à la faiblesse du hadith et en effet, la chaine contient deux rapporteurs faibles et shaykh Al Albani l’a également affaibli dans Ad Da’ifah (1367).
[4]Authentifié par les deux imams : Al Albani et Al Wadi’i. Il est venu dans la voie d’Abu Dawud que shaykh Muqbil a authentifié : d’après Abû Tamimah d’après Abu l Malih d’après l’homme qui était derrière le prophète (صلى الله عليه وسلم). Quant à Al Hakim le rapporte d’après Abu l Malih d’après son père d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم), ce que shaykh Muqbil a critiqué tout comme la voie citée ici d’après Abû Tamimah directement d’après l’homme.
[5]Jugé bon par l’imam Al Wadi’i.
[6]Hadith affaibli par l’imam Al Wadi’i.
[7]Jugé authentique par les imams Al Albani et Al Wadi’i.