La critique du savant salafi est-elle permise? (s. Rabi’ Al Madkhali)

بسم الله الرحمن الرحيم

Question: Conseilles-tu ce que font certains étudiants en science de se livrer à la critique positive ou pas des livres de certains de nos savants  comme dans la silsilah (de shaykh Al Albani) ou la description de la prière?

Réponse (shaykh Rabi’): le sujet de la critique envers Al Albani et ses semblables est ouvert –par Allah- et personne ne s’en énerve, ni Al Albani ni ses semblables parmi les porteurs de la Sunnah. La critique avec bon comportement qui respecte les savants et qui n’a d’autre objectif que d’éclaircir la vérité. Ca a débuté à l’époque des compagnons et ne prend pas fin. Ach Châfi’i a critiqué Malik de même que les compagnons d’Abu Hanifah et Ahmad –qu’Allah te bénisse-tous ces madhhabs. Et cette critique a perduré jusqu’à notre époque dans nombre de sciences.

Il n’est pas permis, mes frères, de fermer la porte à la critique car nous dirions alors que l’ijtihad est fini qu’Allah vous bénisse.

Et nous ne donnons la sainteté aux pensée de quiconque quel qu’il soit. L’erreur est réfutée quelle que soit la personne, qu’il soit salafi ou pas.

 

Mais nous n’agissons pas avec les gens de la vérité et de la Sunnah qui sont connus pour leur sincérité, leur ijtihad et leur conseil pour Allah, Son livre, son messager, les dirigeants des muslimin et eux-mêmes, nous n’agissons pas avec eux comme nous le faisons avec les innovateurs.

Retournez au livre d’Al Hafiz Ibn Rajab –qu’Allah lui fasse miséricorde- (الفرق بين النصيحة والتعيير) “la différence entre le conseil et l’invective.”

Il est essentiel d’éclaircir la guidée et la vérité. Ont été critiqué Sa’id Ibn Al Musayyab, Ibn ‘Abbas, Tawus et les compagnons d’Ibn ‘Abbas. Et Ahmad n’a pas dit: “c’est du ta’n (attaque)” Seuls les gens des passions disent cela[1]. Lorsque nous critiquons Al Albani, nous ne suivons pas la voie des gens des passions en disant: “Non, ne critiquez pas Al Albani!” Bien. Mais ses erreurs se propagent au nom de la religion de même que les erreurs d’Ibn Baz,d’Ibn Taimiyyah ou de qui que ce soit. Il est obligatoire d’éclaircir aux gens n’importe quelle erreur, quelle que soit la position élevée de la personne de qui émane cette erreur car comme nous avons dit plus d’une fois, les erreurs sont rattachées à la religion d’Allah.

Mais nous différencions –comme j’ai dit- entre les gens de la Sunnah et ceux de l’innovation. Comme a dit Ibn Hajar et d’autres: “on humilie l’innovateur sans respect.” On l’humilie car son but est mauvais. L’innovateur qui suit sa passion comme a dit Allah (تبارك وتعالى):

هُوَ الَّذِي أَنزَلَ عَلَيْكَ الكِتَابَ مِنْهُ آيَاتٌ مُحْكَمَاتٌ هُنَّ أُمُّ الكِتَابِ وَأُخَرُ مُتَشَابِهَاتٌ فَأَمَّا الَّذِينَ فِي قُلُوبِهِمْ زَيْغٌ فَيَتَّبِعُونَ مَا تَشَابَهَ مِنْهُ ابْتِغَاءَ الفِتْنَةِ وَابْتِغَاءَ تَأْوِيلِهِ وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ 

C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre: il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah.

Le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a dit: “Lorsque vous verrez ceux qui suivent ce qui est équivoque, ceux-là sont ceux qu’Allah a nommés alors méfiez-vous en![2]

Allah (تعالى) les a décrits comme désirant la fitnah. Ils suivent l’équivoque et délaissent ce qui est muhkam (établi, prévalant) clair et net et vont vers l’équivoque en s’y accrochant et le prenant comme argument. Et ils ne suivent pas la voie des gens de la guidée et des gens de la vérité parmi les compagnons et les suivants dans le fait de renvoyer l’équivoque au muhkam. Ainsi en le renvoyant au muhkam, l’équivoque devient à son tour muhkam.

Ceux-là exploitent l’équivoque intentionnellement en suivant les passions pour s’égarer et égarer les gens. Que méritent-ils?  Ils méritent l’humiliation et d’être effarouchés au point que celui qui suit l’équivoque, lorsqu’il y appelle, est tué ou frappé du degré de sa fitnah sans parler de le critiquer  et d’être dur envers lui dans la critique lorsque besoin est ou que cela est nécessaire.

Ahmad Ibn Hanbal par exemple disait: “Lorsque tu vois l’homme rabaisser Hammad Ibn Salamah, met en cause son islam!” Pourquoi ça? Car il était dur envers les innovateurs[3]. Ceci est loué et la dureté envers les innovateurs n’est pas blâmable –malgré que l’on ne conseille pas la dureté- mais lorsque survient un écart de langage de celui qui conseille, on ne considère pas cela blâmable ou un moyen de rejeter ce par quoi il secourt l’Islam et la Sunnah.

Les gens des passions aujourd’hui s’attachent à la parole: “Untel a de la dureté.” Et ils font fuir de ses livres.

Est-ce que les prédécesseurs, lorsqu’ils disaient: “Untel est dur envers les gens de l’innovation” le blâmaient en cela? Ou bien voulaient-ils écarter du sentier d’Allah comme le font ceux-là parmi les gens des passions aujourd’hui! Les savants se critiquent les uns les autres et éclaircissent aux gens l’erreur pour éviter que cette erreur ne soit rattachée à la religion d’Allah (عز وجل). Ceci est obligatoire et nous ne disons pas seulement “permis”.

Il est obligatoire d’éclaircir la vérité aux gens et de différencier entre le vrai et le faux:

وَإِذْ أَخَذَ اللهُ مِيثَاقَ الَّذِينَ أُوتُوا الكِتَابَ لَتُبَيِّنُنَّهُ لِلنَّاسِ وَلاَ تَكْتُمُونَهُ

Et lorsqu’Allah prit l’engagement de ceux à qui le livre avait été donné: vous l’éclaircirez aux gens et ne le cacherez pas

لُعِنَ الَّذِينَ كَفَرُوا مِن بَنِي إِسْرَائِيلَ عَلَى لِسَانِ دَاوُدَ وَعِيسَى ابْنِ مَرْيَمَ ذَلِكَ بِمَا عَصَوْا وَكَانُوا يَعْتَدُونَ (كَانُوا لاَ يَتَنَاهَوْنَ عَن مُنكَرٍِ فَعَلُوهُ لَبِئْسَ مَا كَانُوا يَفْعَلُونَ

Ceux Qui ont mécru parmi les fils d’Israil furent maudits par la bouche de Dawud et de ‘Isa Ibn Maryam. Ceci car ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas le blâmable qu’ils faisaient. Comme était mauvais leurs agissements!

La critique fait parti du fait d’interdire le blâmable. La critique des grands salafis lorsqu’ils se trompent fait parti de l’ordre du convenable et de l’interdiction du blâmable et fait parti de l’éclaircissement qu’Allah a rendu obligatoire, et du conseil qu’Allah a rendu obligatoire et nous a prédestiné.

De ce fait, tu vois qu’Ibn ‘Abbas -comme je vous ai dit- ainsi qu’Imran Ibn Husain et d’autres ont critiqué ont critiqué ‘Umar dans sa parole sur l’ifrad –qu’Allah vous bénisse.

Cette critique existe et il est obligatoire qu’elle persiste sur la petite affaire ou la grande, la considérée et la méprisée. L’éclaircissement de l’erreur, des innovations tout en affichant le respect des gens de la Sunnah et en affirmant que le mujtahid a deux récompenses lorsqu’il a raison et une seule s’il s’est trompé. Voilà ce que nous prenons comme religion au sujet de la critique des gens de la Sunnah et pour les gens de l’innovation ce n’est pas pareil.

Nous ne disons pas des gens de l’innovation qu’ils sont mujtahids car ils suivent leurs passions de par le témoignage d’Allah et le témoignage de Son messager (عليه الصلاة والسلام). L’innovateur égaré se trompe et te dit: “c’est un ijtihad”. Lorsque (حكمتيار) et les groupes égarés tuèrent Jamil Ar Rahman ils dirent “c’est un ijtihad” Rendre licite le sang des salafis est pour eux un ijtihad. Ils ne tombent pas dans un égarement sans dire: “c’est un ijtihad”.

Ceci revient à rendre l’Islam coulant, mélanger le faux, l’égarement et les innovations avec la vérité, rendre égaux les erreurs des mujtahids qui sont récompensés avec les innovations que le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) a menacé de l’enfer et a dit qu’elles sont un égarement et qu’elles sont les pires des choses.

Ceci est du tamyi’ et de l’injustice envers l’Islam. Il est obligatoire que les muslimins soient clairvoyants en ceci et différencient entre les gens de la guidée et comment les critiquer et éclaircir leurs erreurs et les gens de l’égarement et comment agir avec eux.

Source: (أجوبة فضيلة الشيخ ربيع بن هادي المدخلي السلفية على أسئلة أبي رواحة المنهجية) 3ème question.

Trad: Ayyub, Dammaj.fr


[1] NdT; oui ils disent cela lorsque la critique est fondée et appuyée par les preuves comme pour Al Adani, Ubayd, Al Wasabi et leurs semblables pour protéger leurs personnes car ils placent les gens au dessus de la vérité. Quant à leurs paroles infondées et truquées sur des savants de la Sunnah, nous disons que c’est du ta’n évident.

[2] Muttafaqun ‘alayh d’après Aichah.

[3] NdT: et tu vois que cela compte parmi ses mérites au contraire de celui qui est coulant avec eux!

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