Questions du Qatar sur les sujets de la foi et du takfîr (S. Al ‘Uthaimin)

بسم الله الرحمن الرحيم

 

 

 

الأَسْئِلَةُ القَطَرِيَّةُ فِي مَسَائِلِ الإِيمِانِ وَالتَّكْفِيرِ المَنْهَجِيَّةِ

وَهِيَ أَسْئِلَةٌ مُقَدَّمَةٌ مِنْ وِزَارَةِ الأَوْقَافِ وَالشُّؤُونِ اللإِسْلَامِيَّةِ فِي دَوْلَةِ قَطَرَ

المُجِيبُ عَنْهَا : الشَّيْخُ العُثَيْمِين

 

Questions du Qatar dans les sujets de la foi et du takfîr
Questions présentées de la part du ministère des arrêts et des affaires religieuses du Qatar

Shaykh Al ‘Uthaïmîn

 

Première question : Une personne disant « il n’y a de dieu qu’Allah » sincèrement de son cœur, rendant véridique de son cœur, avec soumission, mais n’ayant jamais fait le moindre bien, malgré qu’il lui soit possible d’agir. Est-il sous la Volonté [d’Allah de lui pardonner le Jour du jugement] ? Ou bien est-il mécréant ?

Réponse : Je dis, et la louange est à Allah, Seigneur de l’univers :

S’il ne prie pas, alors il est mécréant, même s’il dit « il n’y a de dieu qu’Allah ». S’il était véridique dans sa parole « il n’y a de dieu qu’Allah », sincère par elle, par Allah, il ne délaisserait pas la prière. Car la prière est le lien entre l’homme et Allah (عر وجل).

Il est certes venu des preuves, du Coran et de la Sunnah, ainsi que du point de vue authentique et de l’unanimité des compagnons, comme plus d’un l’a cité, sur le fait que celui qui délaisse la prière est mécréant, éternel dans le feu de la géhenne, et qu’il ne rentre pas sous la volonté [d’Allah].

Et lorsque nous disons ceci, nous ne le disons pas de façon rapide. Nous ne le disons que parce que c’est prouvé par la parole d’Allah, la parole de Son messager (صلى الله عليه وسلم) et les paroles des compagnons –sur lesquelles l’unanimité a été rapporté- :

‘Abd Allah Ibn Chaqîq dit : Les compagnons du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) ne voyaient rien parmi les actes dont le délaissement est de la mécréance à part la prière ».(At Tirmidhî)

Et Al Hâfiz Ibn Râhawaïh –qu’Allah lui fasse miséricorde- a rapporté l’unanimité des compagnons sur la mécréance de celui qui délaisse la prière, et c’est un imam célèbre.

Quant aux autres actes –lorsque la personne les délaisse- il est sous la Volonté, c’est-à-dire :

S’il ne donne pas la zakâh –par exemple- il est sous la Volonté, car le prophète (صلى الله عليه وسلم), lorsqu’il mentionna le châtiment de celui qui refuse de donner la zakâh, dit : « …Puis son chemin lui est montré, soit vers le Paradis, soit vers l’Enfer » (Muslim, d’après Abû Huraïrah), et il est clair que s’il était mécréant, il n’aurait aucun chemin vers le Paradis.

Et le jeûne et le pèlerinage sont ainsi, quiconque les délaisse ne devient pas mécréant. Il est sous la Volonté, mais il est parmi les plus pervers des serviteurs d’Allah {footnote}NdT : parmi les croyants. Car le musulman le plus pervers –tant qu’il reste musulman- est toujours meilleur que n’importe quel mécréant, même si ce dernier vient avec tous les actes de bien. Dans Sahih Muslim, d’après ‘Âichah qui interrogea le prophète (صلى الله عليه وسلم) : Ô messager d’Allah! Ibn Jud’ân gardait les liens de parenté lors de l’Ignorance, et nourissait le pauvre. Est-ce que cela lui sera utile?. Il répondit (صلى الله عليه وسلم) : « Il n’a jamais dit un seul jour : Ô Allah ! Pardonne moi le jour de la rétribution! ». Et de là, on voit l’égarement de certains qui se prétendent savants et qui, lorsque le pape est mort, ont dit « qu’Allah lui fasse miséricorde » et l’ont qualifé « d’homme de bien » et autres paroles égarées, et Allah dit à propos des mécréants: (وَقَدِمْنَا إِلَى مَا عَمِلُوا مِنْ عَمَلٍ فَجَعَلْنَاهُ هَبَاءً مَنْثُورًا) (Et nous avons considéré ce qu’ils ont agi et Nous en avons fait de la poussière éparpillée (25:23)) et ce sujet demande beaucoup de place.{/footnote}

Deuxième question : Et trouve-t-on une divergence entre les Gens de la Sunnah, sur le jugement de cette personne –comme pour le jugement de celui qui délaisse les quatre piliers de l’Islam, et la divergence en cela ?

Réponse : Le sujet de la divergence, je ne peux pas le dénombrer !

Mais il nous est obligatoire de savoir que la mécréance est un jugement législatif, qui ne s’obtient que de la législation, et que la base chez les musulmans est l’islam, jusqu’à ce qu’une preuve indique qu’il en est sorti.

Et la hâte dans le takfîr {footnote}NdT : le fait de rendre mécréant{/footnote} est très très très dangereuse, au point que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit –en prévenant du takfîr- : « Quiconque appelle un homme par la mécréance, ou dit : Ennemi d’Allah ! –et que ce n’est pas ainsi- cela retourne sur lui ». (Al Bukhârî et Muslim, d’après Abû Dharr)

Troisième question : Comment devons nous comprendre le hadîth d’Abû Sa’îd Al Khudrî (رضي الله عنه) chez Muslim, qui contient : « Allah fait alors sortir [de l’Enfer] des gens qui n’ont jamais fait de bien » ?

Réponse : Nous devons comprendre qu’il est général, et que les preuves de la mécréance de celui qui délaisse la prière sont spécifiques. Et il est connu auprès des savants {footnote}NdT: dans les ‘bases du fiqh’{/footnote} : que le général est délimité par le spécifique car ce hadith ne dit pas : « n’a pas prié » pour que nous disions qu’il s’oppose aux textes prouvant la mécréance de celui qui délaisse la prière. Mais il a dit : « qui n’a jamais fait de bien » et ne cite pas la prière, mais il cite de façon générale. Et les textes sur la mécréance de celui qui délaisse la prière sont spécifiques.

Quatrième question : La divergence sur le jugement de celui qui délaisse la prière : est-ce une divergence qui entre au sein des Gens de la Sunnah ou pas ?

Réponse : Oui, c’est une divergence qui entre au sein des Gens de la Sunnah.

Et les Gens de la Sunnah –eux-mêmes- divergent en cela, comme ils divergent –par exemple- sur les obligations des ablutions, de l’obligation des ablutions pour [celui qui mange] de la viande de chameau {footnote}NdT: et ce qui est juste, et Allah est plus savant, est que cela annule les ablutions comme le prouve les hadiths d’Al Barâ Ibn ‘Âzib et Jâbir Ibn Samurah dans les Sunan, et authentifiés par shaykh Al Albânî.{/footnote}, et ce qui y ressemble.

Cinquième question : Certains disent : “Lorsque tous les actes des membres sont délaissés, la personne sort de la foi, mais cela ne signifie pas que la base de la foi et des deux attestations ne lui profitent pas. Il en profite, comme celui qui veut accomplir le pèlerinage et n’assiste pas à ‘Arafah –qui est un pilier- il profite des autres piliers.” Quelle est donc votre avis sur cela ?

Réponse :Nous disons : Cela n’est pas authentique ! Il ne profite pas de sa foi avec le délaissement de la prière –dont les textes prouvent la mécréance.

De la même façon, s’il délaisse l’arrêt à ‘Arafah, son pèlerinage n’est pas valide, comme la Sunnah du prophète (صلى الله عليه وسلم) le prouve.

Quant à celui qui atteint ‘Arafah avant le fajr –le jour du sacrifice-, il a certes atteint [ce pilier]. Et celui qui ne l’a pas fait, alors non. Même s’il vient après cela avec le lancer, la nuit passée à Minâ, le tawâf, le sa’y, il n’aura pas fait de pèlerinage. {footnote}NdT : et ceci par la parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) : « Le pèlerinage, c’est ‘Arafah ». Rapporté dans les quatres Sunan d’après ‘Abd Ar Rahmân Ibn Ya’mar et authentifié par shaykh Al Albânî.{/footnote}

Sixième question : Certains disent que la parole de shaykh Al Albânî –qu’Allah lui fasse miséricorde- dans les sujets de la foi est la parole des Murjiah {footnote}NdT : secte qui prétend, entre autres, que les actes des membres ne font pas partie de la foi{/footnote}. Quelle est donc votre parole en cela ?

Réponse : Je dis comme l’autre : {footnote}NdT: le shaykh cite un vers de poésie que je n’ai pas réussi à traduire{/footnote}

Al Albânî –qu’Allah lui fasse miséricorde- est un savant, un savant du hadith (muhaddith), un faqîh, même s’il est plus fort en tant que muhaddith que faqîh, et je ne lui connais pas de parole prouvant l’Irjâ {footnote}NdT: litt. retarder, car ils retardent les actes de l’appelation de la foi.{/footnote} assurément !

{footnote}NdT : et Shaykh Al ‘Uthaïmîn a également dit : Quiconque accuse shaykh Al Albânî d’Irjâ s’est certes trompé ! Soit il ne connait pas Al Albânî, soit il ne connait pas l’Irjâ.{/footnote}

Mais ceux qui veulent rendre mécréants les gens disent de lui –et de ses semblables- qu’ils sont Murjiah. Cela fait partie du fait de surnommer par les surnoms mauvais {footnote}NdT : ce qu’a interdit le prophète (صلى الله عليه وسلم){/footnote}

Et je témoigne de la droiture de shaykh Al Albânî (رحمه الله), de la qualité de sa croyance et de sa bonne orientation.

Mais –malgré ceci- nous ne disons pas qu’il ne fait pas d’erreur, car nul n’est préservé [de l’erreur] à part le messager (صلى الله عليه وسلم).

Il se peut qu’il se trompe dans des sujets dans lesquels la vérité est en contradiction avec sa parole, comme il se peut que la vérité soit dans sa parole, mais que cet acte ne soit pas exact.

Comme il a dit dans le sujet de ce que [la femme] peut montrer, et la permission de dévoiler son visage et ses mains. Ceci –même si cela est, pour lui, ce qu’indiquent les preuves- il ne convient pas de le propager à cette époque, car les gens sont très prêts (désirent) –je veux dire beaucoup d’entre eux- à cela.

Donc tant que les gens sont conservateurs : il n’y a aucun besoin de leur ouvrir cette porte, car ils n’ont pas délaissé une obligation.

Et ceci est un procédé auquel doit obligatoirement faire attention l’étudiant en science. Et c’est qu’il se retienne si une chose contient du mal.

Voyez vous la parole du prophète (صلى الله عليه وسلم) à Mu’âdh lorsqu’il lui dit : « Sais-tu quel est le droit d’Allah sur les serviteurs ? Et quel est le droit des serviteurs envers Allah ? » Il dit : Allah et Son messager savent mieux. Il dit : « Le droit d’Allah sur les serviteurs est qu’ils L’adorent et ne Lui associent rien, et le droit des serviteurs envers Allah est qu’il ne châtie pas celui qui ne lui associe rien ». Mu’âdh dit alors : Est-ce que j’annonce cela aux gens, ô messager d’Allah ?! Il répondit : « Ne leur annonce pas, car ils se reposeraient ». (Al Bukhârî et Muslim) {footnote}NdT : et dans les deux Sahihs, d’après Anas : Mu’âdh informa [de ce hadith] lors de sa mort (son agonie) par peur du péché (de cacher la science){/footnote} Il lui interdit donc de propager ce hadith, malgré le fait qu’il parle de la croyance –qui est très importante- de peur qu’il soit compris de cette façon.

Et il a voulu (صلى الله عليه وسلم) détruire la ka’bah pour la reconstruire sur les fondements d’Ibrâhîm, mais le fait que Quraïch étaient récemment sortis de la mécréance l’en a empêché {footnote}NdT : comme dans le hadith ‘Âichah dans les deux Sahihs{/footnote}. Il eut peur que cela ne crée une fitnah (désordre).

Et le savant –dans la réalité- est celui qui possède de la science, et éduque les gens. La science n’est pas seulement des conceptions, mais des conceptions et de la mise en pratique.

Septième question : Ce questionneur rapporte la parole de Shaykh Al Islam Ibn Taïmiyyah et demande son éclaircissement: “La foi: parmi elle ce qui est un pilier, sans lequel la foi ne se réalise pas. Et parmi elle ce qui est obligatoire. Son manquement diminue [la foi] et son auteur mérite le châtiment. Et parmi elle ce qui est préférable. Son manquement entraîne la perte des hauts degrés [de la foi]. Ce qui, lorsqu’il part, diminue le plus parfait, et ce qui, lorsqu’il part, part de la perfection, et ce qui, losqu’il part, la foi toute entière part, et c’est la parole et la croyance“. comme le frère a mentionné cette parole d’après Shaykh Al Islam.

Le shaykh dit: Et où se trouve le problème?

Le demandeur dit: Le frère demande l’éclaircissement de cette parole.

Réponse: C’est clair. Il y a parmi la foi ce dont le délaissement est de la mécréance, comme si une personne conteste les piliers de la foi, ceci est de la mécréance.

Et parmi [la foi] est ce qui est une perfection, comme sa parole (صلى الله عليه وسلم): “Aucun d’entre vous ne croira jusqu’à ce qu’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même“. (Al Bukhârî et Muslim d’après Anas) Ce qui est voulu ici, c’est la perfection de la foi.

Et il peut y avoir une chose préférable, comme le prophète (صلى الله عليه وسلم) a informé que les femmes sont: “… diminuées en raison (‘aql) et religion” (Al Bukhârî et Muslim d’après Abû Sa’îd Al Khudrî), et a montré que la diminution dans sa religion est qu’elle délaisse la prière lors des règles, malgré le fait que ce ne soit pas de sa propre volonté. Ceci est une diminution dans la perfection.

Huitième question: “Celui qui délaisse le genre de l’action (l’action en général, toutes)est mécréant, et celui qui délaisse des unités de l’action (certaines) n’est pas mécréant“. Quel est votre avis en ceci?

Réponse: Qui a dit cette règle?! Quel est son auteur?! A-t-elle été dite par Muhammad le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم)?! C’est une parole sans aucun sens. Nous disons: Quiconque Allah et Son messager ont rendu mécréant est mécréant. Et quiconque Allah et Son messager n’ont pas rendus mécréant n’est pas mécréant. Ceci est juste.

Quant au “genre de l’action” ou le “type de l’action” ou les “unités de l’action”, tout ceci n’est que blabla sans utilité.

Neuvième question: Est-ce que les actes des membres sont une condition pour la base de la foi et sa validité? Ou bien sont-ils une condition pour la perfection obligatoire de la foi?

Réponse: Ca dépend. Celui qui délaisse la prière -par exemple- est mécréant. L’acte de la prière est dans ce cas parmi les nécéssités de la foi.

Et je conseille à mes frères de délaisser ces choses là, et les recherches dans ce sujet, et qu’ils reviennent à ce sur quoi étaient les compagnons (رضي الله عنهم). Les pieux prédécesseurs ne connaissaient pas ce genre de choses.

Le croyant est celui qu’Allah et Son messager ont défini comme étant croyant et le mécréant est celui qu’Allah et Son messager ont défini comme étant mécréant.

Dixième question: Si nous nous trouvons dans un pays dans lequel les Gens de science disent que celui qui délaisse la prière n’est pas mécréant de grande mécréance {footnote}NdT: car celui qui considère celui qui ne prie pas comme n’étant pas sorti de l’islam dit qu’il s’agit d’une petite mécréance{/footnote}. Donc lorsque celui qui délaisse la prière meurt dans ce pays, est-ce que les gens délaissent son lavage et la prière sur lui? Et est-ce qu’ils empêchent son enterrement dans le cimetière des musulmans -dans ce pays? Et est-ce qu’il meurt en tant que musulman -car il suit aveuglément les savants de son pays?

Réponse: Quant à celui qui considère qu’il est mécréant: oui, il ne prie pas sur lui. Quant à celui qui ne le considère pas, il prie sur lui. Et aussi, il regarde dans la divergence [où est la vérité]. {footnote}NdT: fâidah: shaykh Al ‘Uthaïmîn dit dans le commentaire de son livre Al Qawâ’id Al Muthlâ: “Si nous prenons un homme qui ne prie pas -dans un pays dans lequel l’ensemble de ses savants disent que celui qui délaisse la prière n’est pas mécréant- et qu’il ne lui vient pas à l’esprit que celui qui délaisse la prière est mécréant, dit-on qu’il est mécréant? Non, car l’argument (hujjah) n’a pas été établi sur lui…“{/footnote}

Onzième question: Nous savons qu’il y a le musulman et le mécréant. Mais y-a-t-il celui que nous pouvons qualifier de “dont le jugement est inconnu” ? Et est-ce que les Gens de science parmi les prédécesseurs ont utilisé ce terme?

Réponse: Non. Le jugement est clair, délimité dans le Livre d’Allah (عز وجل). Allah (عز وجل) dit:

هُوَ الَّذِي خَلَقَكُمْ فَمِنْكُمْ كَافِرٌ وَمِنْكُمْ مُؤْمِنٌ

Il est celui qui vous créa. Parmi vous se trouve le mécréant, et parmi vous le croyant. (64:2)

Et on ne trouve personne “donc le jugement est inconnu”, sauf lorsque les preuves sont équivoques -pour certaines personnes- {footnote}NdT: car toute preuve est claire, l’équivoque ne l’est que par rapport à la diminution dans la science de certains{/footnote} au sujet de sa mécréance et de sa foi. Il devient donc inconnu -du fait du jugement.

Où bien que la personne en elle même est inconnue, on ne sait pas de qui il s’agit! Celui-ci est inconnu -du fait de la situation.

Et malgré cela, la base au sujet des musulmans est l’islam jusqu’à ce que vienne la preuve claire que la personne est sortie de l’islam.

Et s’il arrive que vienne un mort -innovateur- et qu’on doute de sa foi {footnote}NdT: l’innovation se divise en deux: celle qui rend mécréant et celle qui rend pervers (non mécréant){/footnote}, alors on fait une exception lors de l’invocation en sa faveur, on dit: Ô Allah! S’il était croyant, pardonne lui et fais lui miséricorde… jusqu’à la fin.

Ainsi a mentionné Ibn Al Qayyim (رحمه الله) d’après son shaykh: Shaykh Al Islam qu’il vit le prophète (صلى الله عليه وسلم) [en rêve] et lui demanda sur la personne qui est amenée [pour la prière sur lui] et que nous ne savons pas, est-il croyant ou mécréant?! Il répondit: Utilise la condition, ô Ahmad.

C’est à dire: Dis: Ô Allah! S’il était croyant, pardonne lui et fais lui miséricorde.

Et la condition dans l’invocation est venue dans le Coran, comme dans Sa parole (تعالى):

وَالَّذِينَ يَرْمُونَ أَزْوَاجَهُمْ وَلَمْ يَكُنْ لَهُمْ شُهَدَاءُ إِلَّا أَنْفُسُهُمْ فَشَهَادَةُ أَحَدِهِمْ أَرْبَعُ شَهَادَاتٍ بِاللَّهِ إِنَّهُ لَمِنَ الصَّادِقِينَ (6)
وَالْخَامِسَةُ أَنَّ لَعْنَةَ اللَّهِ عَلَيْهِ إِنْ كَانَ مِنَ الْكَاذِبِينَ (7)
وَيَدْرَأُ عَنْهَا الْعَذَابَ أَنْ تَشْهَدَ أَرْبَعَ شَهَادَاتٍ بِاللَّهِ إِنَّهُ لَمِنَ الْكَاذِبِينَ (8)
وَالْخَامِسَةَ أَنَّ غَضَبَ اللَّهِ عَلَيْهَا إِنْ كَانَ مِنَ الصَّادِقِينَ

Ceux qui accusent leurs femmes et qui n’ont pas de témoins à part eux-mêmes, le témoignage de l’un d’eux sera de quatre témoignages par Allah qu’il est parmi les véridiques * Et le cinquième que la malédiction d’Allah soit sur lui s’il est parmi les menteurs. * Et le châtiment sera repoussé d’elle si elle témoigne quatre fois par Allah qu’il est parmi les menteurs * Et le cinquième que la colère d’Allah soit sur elle si il est parmi les véridiques. (24:6-9)

Et le conditionnement est lorsque tu doutes. Ceci lorsque le doute a une base considérée, sinon la base pour les morts musulmans est qu’ils sont musulmans. Invoque donc Allah et ne conditionne pas.

Douxième question: Nous ésperons l’éclaircissement de la parole de Shaykh Al Islam Ibn Taïmiyyah (رحمه الله) lorsqu’il dit: “…Mais ce qui est calme dans le coeur et que les actes rendent véridiques. L’acte vérifie qu’il y a de la foi dans le coeur. Et lorsqu’il n’y a aucun acte, il dément qu’il se trouve de la foi dans le coeur. Car ce qu’il y a dans le coeur nécéssite l’acte apparent, et la supression du nécéssaire prouve la supression de ce qui nécéssite.

Réponse: La parole du shaykh est claire.

Et c’est rapporté d’Al Hassan Al Basrî (رحمه الله): “La foi n’est pas par le souhait ni la parure, mais ce qui est calme dans le coeur et que les actes rendent véridiques“. (Rapporté par Ibn Abî Chaïbah, Allah est plus savant quant à son authenticité d’après Al Hassan.)

Et c’est connu de la parole du prophète (صلى الله عليه وسلم): “N’y-a-t-il pas dans le corps une chair. Lorsqu’elle est bonne, tout le corps l’est et lorsqu’elle est pervertie, tout le corps l’est: c’est le coeur” (Al Bukhârî et Muslim d’après An Nu’mân Ibn Bachîr)

Il est connu que le coeur -lorsqu’il contient de la foi- montrera nécéssairement ce que cela implique par les membres.

Treizième question: L’un dit “La grande mécréance et la grande association (qui font sortir de l’islam) renvoient au fait de rendre licite (istihlâl) par le coeur, et il n’y a pas d’acte ou de parole qui soit une grande mécréance sauf lorsque cela implique le fait de rendre licite par le coeur” Quel est donc votre avis sur cette parole? Et est-ce la croyance des Gens de la Sunnah?

Réponse: Tout ceci est de la parole vide. La mécréance et la foi sont aux soins de la législation: donc quiconque Allah et Son messager ont rendu mécréant est mécréant -que ce soit par un acte, une croyance ou une parole.

Et quiconque Allah et Son messager n’ont pas rendu mécréant -et qui s’affilie à l’Islam- est croyant, il ne nous est pas permis de le rendre mécréant.

Et si les étudiants en science débutants -et les jeunes jaloux [de leur religion]- suivaient la voie que nous disons, ils seraient saufs de ces formules et expressions. Le mécréant est celui qu’Allah et Son messager ont rendu mécréant et le croyant -qui s’apparente à l’islam- est celui qu’Allah et Son messager n’ont pas rendu mécréant.

Quatorzième question: Tu as mentionné qu’il est obligatoire à l’étudiant en science de donner comme avis juridique ce sur quoi est la majorité…

Réponse: Le shaykh interrompt: Je n’ai pas dit cela! Mais celui qui demande a compris ainsi!

Nous avons dit: Lorsque la personne voit que cette parole est juste, mais qu’elle contredit la majorité, qu’il ne se presse pas de le donner en avis jusqu’à ce qu’il vérifie, qu’il revienne aux savants, qu’il consulte les livres [pour voir] que ce sur quoi il est est juste.

Et il arrive souvent que la personne mentionne que ce sur quoi sont les gens est une erreur. Puis, après recherche et discussion, il s’aperçoit que c’est juste!

Je dis donc, et je répète: Lorsque t’apparait que cette parole est juste et prédominante -et qu’elle contredit la majorité des savants, ou ce sur quoi sont les savants du pays- ne te presse pas de donner cet avis, jusqu’à ce que tu sois sûr, et que tu revois, et qu’il t’apparaisse -après recherche, discussion et révision- que ce qui est juste est avec toi. A ce moment il est essentiel d’éclaircir ce qui est juste.

Il y a une différence entre sa parole “il ne donne pas d’avis qui contredise [la majorité]” et ma parole: “il ne donne pas d’avis jusqu’à ce qu’il soit sûr“.

Quinzième question: Avez-vous donné comme avis la permission des élections? Et quel est son jugement?

Réponse: Oui, nous avons donné cet avis -qui est essentiel- car si la voix des musulmans est absente, cela signifie l’exclusivité de l’assise pour les gens mauvais.

Et lorsque les musulmans participent aux élections, ils élisent ceux qu’ils voient dignes de cela, et arrive le bien et la bénédiction.

{footnote}NdT: et ceci est l’ijtihad de shaykh Al ‘Uthaïmîn (رحمه الله) mais ce qui est juste est que les élections sont interdites en islam et proviennent des mécréants et de la démocratie, qui est de la mécréance. Les élections sont une énorme perte de temps, d’argent. S’y mêlent le mensonge, la tromperie, les fausses promesses. La voix du pieux équivaut à celle du pervers ou du mécréant. Avec le fait que celui qui demande le pouvoir, il ne faut pas lui donner. La chûrâ islamique n’a rien à voir avec les élections ou la démocratie comme le prétend Al Qardâwî. Car les Gens de Chûrâ sont peu et parmi les pieux, ce qui n’est pas le cas des élections.  Et un livre avec des paroles de shaykh Muqbil et shaykh Fawzân sur les méfaits des élections est sorti: VOIR{/footnote}

Seizième question: Quel est le jugement de celui qui adhère aux groupes et aux partis islamiques?

Réponse: Quant à celui qui adhère à la voie des salafs (prédécesseurs), celui-ci est sur la vérité! Et ce qui contredit cela est division!

Et il est certes venu dans le hadith d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم) -que de nombreux savants ont authentifié- que cette communauté “se divisera en soixante treize groupes. Tous en Enfer sauf un seul” Ils dirent: Quel est [ce groupe]? Il répondit: “Ceux qui sont sur ce sur quoi je suis, moi et mes compagnons, aujourd’hui“. (cette version est rapportée par At Tabârânî dans Al Awsat, d’après Anas)

Donc le groupe secouru et apparent est celui qui est sur la voie (manhaj) des pieux prédécesseurs -dans la croyance par le coeur, la parole par la langue et l’acte par les membres.

Dix-septième question: Quelle est ta parole au sujet de l’enseignement de ce livre pour débuter, qui englobe les chapitres suivants -écrits en gras- que nous te citerons:

Il dit: “Le musulman ne devient pas mécréant jusqu’à ce qu’il délaisse la base de la foi du coeur

Réponse: J’ai dit -lors cette rencontre-: celui qui délaisse la prière est mécréant -même s’il accepte qu’elle est obligatoire.

Dix-huitième question: Et il dit -à un autre endroit: “La majorité des savants -qui ne sont pas Murjiah- affirment le sauvetage de celui qui délaisse…

Réponse: Le shaykh coupe (رحمه الله) en disant: Ceux-là veulent faire couler le sang, et rendre licite l’interdit! Pourquoi l’auteur de ce livre? (c’est à dire: pourquoi cette attention sur lui précisément? Quelle est la cause de cela?)

Quel est la base des bases des Gens de la Sunnah et du Groupe -comme l’a défini Shaykh Al Islam Ibn Taïmiyyah dans Al ‘Aqîdah Al Wâsitiyyah? N’ont-ils pas d’autre désir que le fait de rendre mécréant? Le genre de l’acte, le type de l’acte, les unités de l’acte, et autres, pourquoi?!

Le questionneur: Nous sommes désolés de prolonger ce type de questions. Vraiment, la cause de la question est que l’un des étudiants en science -ici au Qatar- enseigne ce livre qui tourne autour de ces sujets et affaires.

Le shaykh: Je ne dis rien au sujet du livre -de sa modification ou son remplacement-. Ce qui est obligatoire au ministère des connaissances -ou de l’enseignement supérieur- est de regarder dans ce livre et de l’exclure s’il n’y a pas d’autre désir dans son livre que ceci, il n’y a pas de divergence en ceci.

Dix-neuvième question: Certains disent qu’il est essentiel de commencer par les sujets de la foi, et le jugement sur les gens -au niveau de la foi et de la mécréance- et que ceci est le plus important des sujets du tawhîd. Et [qu’il] est essentiel de se consacrer à ça. Est-ce que cela est correct? Et quelles sont les étapes par lesquelles débute la science du tawhîd, et celles qu’il convient d’enseigner -en premier- aux gens?

Réponse: C’est correct si on considère que nous nous adressons aux mécréants.

Mais si on s’adresse aux musulmans -avec nous- qui prient comme nous, jeûnent comme nous, font le pélerinage comme nous, alors nous leur éclaircissons les règles relatives à ces actes.

Puis -également- nous leur éclaircissons le tawhîd, car on trouve dans certains pays musulmans ce qui est une grande mécréance, et de la grande association. Et là, il est essentiel d’éclaircir.

Et ici s’arrête cette rencontre. Et la louange est à Allah, Seigneur de l’univers. Et qu’Allah prie sur notre prophète Muhammad, sur sa famille et tous ses compagnons. Ô Allah! Montre nous la vérité comme étant la vérité et donne nous [la faculté] de la suivre. Et montre nous le faux comme étant le faux et donne nous [la faculté] de nous en écarter. Et notre dernière invocation est que la louange est à Allah, seigneur de l’univers!

جَوَابٌ عِلْمِيٌّ فِي ضَبْطِ مَسْأَلَةِ التَّكْفِيرِ وَكَشْفُ حَالِ بَعْضِ الدُّعَاةِ

للعَلَّامَةِ العُثَيْمِين

Réponse scientifique sur le sujet du takfîr, et le dévoilement de l’état de certains prêcheurs

Al ‘allâmah Al ‘Uthaïmîn

Shaykh répondit à la question de certains étudiants en science d’Algérie à propos de groupes de gens qui rendent mécréants les dirigeants, sans aucune règle ni condition.

Il répondit (رحمه الله): Ceux-là qui rendent mécréants, ceux-là sont les héritiers des Khawârij {footnote}NdT: qui est la première secte a être apparue au sein des musulmans, qu’Allah les combatte, leur nom vient du fait qu’ils sortirent (khurûj) contre le dirigeant{/footnote}, ceux qui sortirent contre ‘Alî Ibn Abî Tâlib (رضي الله عنه).

Et le mécréant est celui qu’Allah et Son messager ont rendu mécréant.

Le takfîr possède des conditions. Parmi elles: la science, la volonté, qu’on sache que ce dirigeant a contredit la vérité en le sachant, et qu’il a voulu contredire, et qu’il n’était pas muta-awwil {footnote}NdT: dans le sens qu’il a compris les textes d’une façon fausse et pense être sur la vérité{/footnote}.

Comme s’il se prosterne pour une idole, en sachant que la prosternation pour une idole est de l’association, et qu’il se prosterne en n’étant pas muta-awwil.

L’important est que [le takfîr] possède des conditions, et il n’est pas permis de se hâter dans le takfîr, comme il n’est pas permis de se hâter dans ta parole “ceci est licite” et “ceci est illicite” {footnote}NdT: Allah dit: (وَلَا تَقُولُوا لِمَا تَصِفُ أَلْسِنَتُكُمُ الْكَذِبَ هَذَا حَلَالٌ وَهَذَا حَرَامٌ لِتَفْتَرُوا عَلَى اللَّهِ الْكَذِبَ إِنَّ الَّذِينَ يَفْتَرُونَ عَلَى اللَّهِ الْكَذِبَ لَا يُفْلِحُونَ) Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues: ‘ceci est licite’ et ‘ceci est illicite’ en mentant sur Allah. Ceux qui mentent sur Allah ne réussissent pas! (16:116){/footnote}

Questionneur: Egalement, ils écoutent les cassettes de Salmân Ibn Fahd Al ‘Awdah, et Safar Al Hawâlî! Les conseillez-vous de ne pas les écouter?

Shaykh: Qu’Allah te bénisse, le bien qu’il y a dans leurs cassettes se trouve dans d’autres, et il y a des reproches à leur faire dans leurs cassettes. Certaines cassettes, pas toutes, et je ne peux pas te différencier -moi- entre ça et ça.

Questionneur: Vous nous conseillez dans ce cas de la pas écouter leurs cassettes?

Shaykh: Non, je te conseille d’écouter les cassettes de shaykh Ibn Bâz, les cassettes de shaykh Al Albânî, les cassettes des savants connus pour leur droiture, et non pour leur révolte intellectuelle. {footnote}NdT: et les cassettes des savants de la Sunnah sont connues, dont celles de shaykh Al ‘Uthaïmîn, ceux qui ont passé leur vie dans la da’wah à Allah, et non dans les tromperies envers les musulmans comme les innovateurs. Egalement, on voit dans la réponse de shaykh le fait d’amener la personne à un remplaçant de ce qu’on lui interdit. Et notre shaykh Yahyâ a souvent parlé de l’importance de ce sujet.{/footnote}

Questionneur: Shaykh! Et si la divergence dans cette affaire -par exemple- est qu’ils rendent mécréants les dirigeants, et disent qu’on trouve un jihad -par exemple- en Algérie, et écoutent les cassettes de Salmân et Safar Al Hawâlî. Est-ce que cette divergence est dans les branches (far’) ou est-ce une divervenge dans les bases, shaykh?

Shaykh: Non, ceci est une divergence dans la croyance, car parmi les bases des Gens de la Sunnah et du Groupe est qu’ils ne rendent mécréants personne pour un péché.

Questionneur: Shaykh, ils ne rendent pas mécréants celui qui fait un grand péché, sauf les dirigeants. Ils viennent avec le verset: (وَمَنْ لَمْ يَحْكُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ فَأُولَئِكَ هُمُ الْكَافِرُونَ) Et quiconque ne juge pas avec ce qu’Allah a descendu, ceux-là sont les mécréants! (5:44) Ils rendent mécréants uniquement les dirigeants!

Shaykh: Il y a un athar d’Ibn ‘Abbâs à propos de ce verset, que ce qui est voulu est la mécréance qui ne sort pas de la religion, comme dans la parole du prophète (صلى الله عليه وسلم): “Insulter le musulman est de la perversité et le combattre est de la mécréance” (Muttafaqun ‘alayh d’après Ibn Mass’ûd (رضي الله عنه))

Et de l’avis de certains exégètes: qu’elle descendit à propos des Gens du Livre, car ce qui vient avant est:

إِنَّا أَنْزَلْنَا التَّوْرَاةَ فِيهَا هُدًى وَنُورٌ يَحْكُمُ بِهَا النَّبِيُّونَ الَّذِينَ أَسْلَمُوا لِلَّذِينَ هَادُوا وَالرَّبَّانِيُّونَ وَالْأَحْبَارُ بِمَا اسْتُحْفِظُوا مِنْ كِتَابِ اللَّهِ وَكَانُوا عَلَيْهِ شُهَدَاءَ فَلَا تَخْشَوُا النَّاسَ وَاخْشَوْنِ وَلَا تَشْتَرُوا بِآَيَاتِي ثَمَنًا قَلِيلًا وَمَنْ لَمْ يَحْكُمْ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ

(Nous avons descendu la Tawrah qui contient une guidance et une lumière. Les prophètes qui s’étaient soumis, ainsi que les savants jugeaient par elle ceux qui s’étaient judaïsés de ce qu’ils avaient mémorisés du Livre d’Allah tant qu’ils étaient témoins de lui. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi et ne vendez pas Mes versets à vil prix. Et quiconque ne juge pas par ce qu’Allah a fait descendre)

shaykh dit: parmi vous, ô Gens du Livre

فَأُولَئِكَ هُمُ الْكَافِرُونَ

(ceux-là sont les mécréants!)

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