Question : Je désire voir celle que je veux épouser. Quels sont les limites légiférés ?
Shaykh Al ‘Uthaymin :
Regarder la femme que l’on veut épouser (makhtoubah) est une sunnah. Le prophète ﷺ l’a ordonné et c’est encore plus important à notre époque, car l’homme a peu confiance dans les femmes. Il se peut que la femme aille voir une femme pour un homme (de ses mahrams) et vient lui dire : « J’ai demandé pour toi une femme elle est magnifique. » Puis lorsqu’il la voit, elle est parmi les plus laides du monde. Et c’est une chose qui a lieu, car celui qui n’est pas de confiance et n’a pas de din trompe les gens simplement.
Et si nous considérons que l’homme envoie une femme de confiance comme sa mère ou sa sœur et qu’elle ne le trompe pas, et bien les gens diffèrent. Un homme peut trouver une femme belle et elle ne le sera pas pour un autre. Les envies diffèrent ainsi que le regard. De ce fait, le prophète ﷺ ordonna au prétendant de regarder celle qui est demandée.
Mais les savants ont donné des conditions indiquées par la Sunnah :
Première condition : qu’il ait la ferme envie de se marier et non que son intention soit de faire le tour des femmes du monde. Comme s’il voulait acheter une esclave. Il dit : je vais voir chez Untel, et chez tel autre et tel autre, comme s’il voulait acheter une voiture dans un showroom. Il est essentiel qu’il ait la ferme intention de se marier à cette femme.
Deuxième condition : qu’il pense avoir une bonne chance qu’on lui dise oui. Et c’est connu que s’ils lui permettent de la voir, c’est qu’ils sont d’accord. Cette condition est pour le cas où l’homme veut regarder la femme sans accord de sa famille.
Troisième condition : que ceci soit sans intimité (khalwah). Qu’il la regarde en présence de sa famille. Il ne lui est pas permis de la regarder seul avec elle, car le prophète a dit : « Qu’aucun homme ne soit seul avec une femme. » Et il informa que l’homme n’est pas seul avec une femme étrangère sans que le diable soit le troisième.
Quatrième condition : qu’il regarde ce qui apparait habituellement -pas la ‘awrah- comme le visage, les cheveux, les mains, les avant-bras, les pieds et le bas des jambes, et il ne regarde rien d’autre.
Cinquième condition : il ne doit pas prendre plaisir à parler avec elle que ce soit un plaisir de tamattu’ ou de chahwah. La différence entre les deux est que le plaisir de tamattu’ est que la personne trouve une tranquillité à parler à la femme, et le plaisir de chahwah est qu’il trouve l’excitation du désir. Il n’est pas permis qu’il parle à celle qu’il veut épouser en y prenant plaisir.
Et on m’a informé que certains parlent au téléphone et ils restent avec elles, pas une heure ou deux mais de nombreuses heures. Et l’un d’eux dit pour expliquer cela : « Je parle avec elle pour connaitre ses qualités, ses diplômes, ses études » Mon frère, patiente jusqu’à l’acte du mariage, puis tu pourras lui parler jour et nuit, sauf lors des salats obligatoires.
Quant à parler à une femme étrangère, ce n’est pas permis. Et la législation a excepté une chose de l’interdit. Et c’est une règle que l’étudiant doit connaitre : lorsque le législateur excepte une chose de l’interdit, alors la permission est uniquement du degré de l’exception. Et ce qui a été excepté par rapport à la femme étrangère qu’on veut épouser est le regard. Quant à discuter avec elle ce n’est pas permis.
NdT: beaucoup de gens traduisent (مخطوبة) par “fiancée” et ceci ne convient pas. En Islam les fiançailles n’existent pas. La femme est soit une étrangère avant que le wali ne consente à la marier soit une épouse une fois que le wali a accepté de la marier au prétendant. Les kuffars utilisent le mot “fiancée” pour parler de la femme avec laquelle l’homme veut se marier et vit avec elle et fait tout ce qu’un couple fait avant même le mariage. Il ne convient donc pas d’utiliser les termes de ces animaux qui ne différencient pas entre le halal et le haram.
Trad: ayyub, dammaj-fr.com