Règle : la critique détaillée prévaut sur l’éloge

بسم الله الرحمن الرحيم


الجَرْحُ المُفَسَّرُ مُقَدَّمٌ عَلَى التَّعْدِيل

Règle: La critique détaillée prévaut sur l’éloge

Nous voyons souvent, lors des fitan, des personnes citer les tazkiyyah de tel ou tel shaykh pour une personne qui a été critiquée de façon détaillée par un imam équitable, même si ce critiqueur a auparavant vanté la science et les mérites de celui qu’il critique, et Allah est Celui qui tourne les coeurs… Il importe au salafi de connaitre les règles de nos savants, et de les appliquer. Voici quelques paroles sur le sujet, en ésperant que cela suffira. Et d’Allah vient le succès.

Al Khatîb Al Baghdâdî (رحمه الله) dit dans Al Kifâyah: « Chapitre: La parole dans la critique et l’éloge lorsqu’ils sont réunis, lequel prédomine. Les Gens de science ont été unanimes sur le fait que celui qui est critiqué par un ou deux et vanté par un nombre identique aux critiqueurs, et bien la critique prédomine. Et la cause de ceci est que le critiqueur informe sur une chose cachée (bâtin) qu’il a su, et il rend véridique celui qui vante et lui dit: Tu as su de son état apparent ce que tu as su, et je suis seul à savoir ce que tu n’as pas su comme information sur lui. Et le fait que celui qui vante informe sur l’équité (‘adâlah) apparente ne nie pas la véracité de la parole du critiqueur dans ce qu’il rapporte. Donc il est obligatoire que la critique prédomine sur l’éloge. »

Il dit également: « Section: lorsqu’un groupe fait l’éloge d’un homme et qu’un plus petit nombre le critique: ce sur quoi sont la plupart des savants est que le jugement d’après la critique et agir selon elle prédomine. Et un groupe a dit: ‘Non, le jugement revient à l’équité [de la personne]’ et ceci est une erreur, de ce que nous avons cité comme quoi les critiqueurs rendent véridiques ceux qui ont loué dans ce qu’ils ont su dans l’apparence et disent: ‘Nous possédons un surplus de science que vous ne connaissez pas de ce qui est caché de son affaire’. Et ce groupe a donné comme prétexte que le grand nombre de ceux qui font l’éloge renforce leur état, et oblige à agir selon ce qu’ils rapportent, et que le petit nombre de critiqueurs affaiblit leur information… Et ceci est loin de ce qu’il a imaginé. Car ceux qui font l’éloge, même s’ils sont nombreux, n’informent pas de l’inexistence de ce qu’informent les critiqueurs. Et s’ils informaient de cela et disaient: ‘Nous témoignons qu’il n’a pas fait cela!’ ils sortiraient par cela du fait d’être des gens d’éloge et de critique, car ce serait un faux témoignage sur la négation de ce qui est authentique. Et il est possible qu’il l’ait fait sans qu’ils ne le sachent, et ce que nous avons cité est établi. »

As Subkî (رحمه الله) a dit:
« Finissons cette règle par deux bénéfices énormes que la personne ne verra pas dans un autre que notre livre que voici. La première: que leur parole: ‘la critique n’est acceptée que détaillée’ est également:
– dans le cas de la critique de celui pour qui l’équité a été affirmée et confirmée. Lorsque donc quelqu’un veut dévoiler [cette équité] par la critique, on lui dit: ‘Viens avec une preuve de cela!’
– ou dans le cas de celui dont on ne connait pas l’état mais à propos duquel se précipitent deux muzakkî (qui vante) et deux critiqueurs. On dit alors aux deux critiqueurs: ‘Détaillez ce dont vous l’accusez!' »

Et Al Hâfiz Ibn Kathîr (عليه رحمة الله) dit dans Ikhtisâr ‘Ulûm Al Hadîth:
« Et l’éloge est acceptée, que la cause soit citée ou pas car leur énumération est longue alors on accepte de façon générale. Au contraire de la critique, qui n’est acceptée que détaillée, du fait de la divergence entre les gens au niveau des causes de perversité. Le critiqueur peut croire une chose comme étant une perversion, alors il l’affaiblit. Et ne pas être ainsi pour la même chose, ou auprès d’un autre. De ce fait, il est conditionné dans la critique d’éclaircir la cause. »

Shaykh Muqbil a dit après cette parole: « Nous disons qu’il est conditionné dans la critique d’éclaircir la cause: c’est à dire lorsqu’il n’y a pas d’éloge (tawthîq) la contredisant. »

Et Ibn Kathîr dit également:
« Quant au fait que la critique et l’éloge s’opposent, il convient alors que la critique soit détaillée. Et prévaut-elle? Ou bien ce qui prédomine est la supériorité [du nombre de personnes] ou la supériorité dans la mémoire? C’est un sujet de discorde connu dans les bases du fiqh, ses branches, et la science du hadith, et ce qui est authentique est que la critique prévaut tout le temps lorsqu’elle est détaillée et Allah est plus savant. »

Ahmad Châkir (رحمه الله) dit, dans Al Bâ’ith Al Hathîth:
Lorsque sont réunis la critique dont la cause est éclaircie et l’éloge sur un rapporteur, la critique prévaut, même si ceux qui le vante sont nombreux…

Az Zarkachî (رحمه الله) dit, dans An Nukat ‘Alâ Ibn As Salâh:
Et ce qui est juste: la prévalence de la critique, par rapport à ce que nous avons cité. C’est à dire: car la prévalence de la critique tient au fait qu’elle renferme un ajout qui est passé inaperçu à celui qui vante. Et ceci est présent malgré la supériorité du nombre de ceux qui vantent, leur inferiorité ou leur égalité. Si donc un seul le critique et que le vante cent [personnes] la parole du seul prévaut.

Al Khatîb (رحمه الله) a dit dans Al Kifâyah:
Car celui qui agit selon la parole du critiqueur n’a pas accusé celui qui vante(muzakkî) ni ne l’a pas sorti par ceci de son état de confiance (‘adl). Et quand il n’agit pas par la parole du critiqueur, c’est un démenti à son encontre, et une critique envers son équité. Et il sait bien que son honnêteté contredit cela.

Shaykh Muqbil fut questionné, comme dans Ijâbah As Sâil (N°262):
Lorsqu’est réuni sur une personne la critique et l’éloge, lequel prévaut?

Il répondit (رحمه الله): « Lorsque la critique est détaillée, elle prévaut. »

Il fut également interrogé (n°264):
Lorsque le rapporteur est déclaré de confiance par un, et que quatre le critiquent, ou qu’un seul le critique et que quatre le déclarent de confiance: on prend la parole de qui? Eclaircissez-nous par un seul exemple des livres de hadith et des rapporteurs au sujet de la critique détaillée, car moi je place en premier l’éloge des plus nombreux…

Il répondit (رحمه الله): « Quant à la prévalence de l’éloge des plus nombreux, ce n’est pas authentique, car le critiqueur a eu accès à ce auquel n’a pas eu accès celui qui fait l’éloge. Par exemple: tu trouves la personne qui s’attache au premier rang, tu le dis de confiance. Mais ton compagnon sait de lui qu’il n’est pas mémorisateur, sa mémoire est faible. Toi tu sais que la personne s’attache au premier rang mais ton compagnon sait qu’il travaille dans les banques d’interêt, ou bien qu’il photographie avec un appareil, ou que son travail est de raser les barbes… Le critiqueur a eu accès à ce auquel celui qui fait l’éloge n’a pas au accès. Si dix [personnes] le déclarent de confiance et qu’un seul le critique par une critique détaillée, la critique détaillée est accepté, wAllahu l Musta’ân. »

L’imam Al Albânî (رحمه الله) dit à propos d’Ismâ’îl Ibn Râfi’:
« Et de ce fait, un groupe l’a délaissé (tarak) et d’autres l’ont affaibli. Et il semble que la chose soit passée inaperçue d’Al Bukhârî… Et la critique détaillée prévaut sur l’éloge, comme c’est connu… »

Il dit également:
« Je dis: Ne sois pas duppé par ceux-là qui penchent vers son éloge (tawthîq) car ils ont contredit une règle qui fait l’unanimité chez les savants du hadith: que la critique détaillée prévaut sur l’éloge… »

 

Source: www.dammaj.fr

 

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