بسم الله الرحمن الرحيم
Question : Il est affirmé dans le hadith d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم) : « Celui qui meurt sans avoir au cou de serment d’allégeance (bay’ah) pour personne meurt d’une mort de l’époque de l’Ignorance. » Et il est connu que la plupart des pays des muslimin à notre époque ne réalisent pas cet ordre, et qu’ils n’ont au cou aucun serment d’allégeance, pour de nombreuses causes comme : les troubles politiques, les renversements, etc. Que doivent donc faire les muslimin de ces pays pour sortir de ce péché et de cette menace qu’Allah te récompense en bien !
Réponse (shaykh Al ‘Uthaïmîn) : « Ce qui est connu des savants est que le serment d’allégeance ne nécessite pas d’avoir l’agrément de chaque individu, car il est sûr qu’il se trouve des gens qui n’agréent personne comme dirigeant. Mais lorsque le dirigeant s’est imposé, a pris le contrôle et le pouvoir, alors l’allégeance est accomplie et il n’est pas permis de sortir contre lui, sauf dans un seul cas que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a excepté : « Sauf si vous voyez une mécréance claire dont vous avez la preuve de la part d’Allah. » Il a dit : « Sauf si vous voyez… » Et la vision est soit par l’œil, soit par le cœur : la vision par l’œil est la vue et par le cœur la science. C’est-à-dire que nous n’agissons pas par suppositions ou conjectures. Au contraire, il est essentiel que nous sachions avec certitude, et que nous voyions une mécréance, pas de la perversité. Par exemple si le dirigeant était (parmi) les plus pervers des serviteurs d’Allah[1] , il boit de l’alcool et fait d’autres choses illicites. Il est pervers mais nous ne le sortons pas de l’Islam (pour cela). Il n’est donc pas permis de sortir contre lui-même s’il fait des turpitudes (sous le stade de la mécréance), car le tort causé par la sortir contre lui est pire que le tort de son péché qui ne s’applique qu’à lui.
Troisièmement : Il a dit : « claire » et la « terre claire » est celle qui est vaste sans arbre, ni brique, ni montagne, apparaissant clairement. Il est essentiel que la mécréance soit claire et apparente, qui ne fait pas le moindre doute comme le fait qu’il appelle à rejeter la charî’ah, ou appelle à délaisser la prière et ce qui y ressemble parmi les mécréances claires qui ne laissent pas place à l’interprétation. Quant à ce qui peut être interpréter, alors il n’est pas permis de sortir contre lui, même si nous voyons nous que c’est de la mécréance et que d’autres gens (savants) ne le voient pas comme tel. Il ne nous est pas permis de sortir car ce n’est pas clair.
Quatrièmement : « dont vous avez la preuve de la part d’Allah » Si nous n’avons pas de preuve, c’est-à-dire d’argument clair, pas simplement un ijtihad ou un qiyâs (analogie) mais c’est clair et net qu’il s’agit d’une mécréance, alors il est permis de sortir.
Mais est-ce que cela signifie que c’est permis en toute situation ou bien obligatoire en toute situation ? La réponse est non.
Il est essentiel d’être capable d’affronter ce dirigeant dont nous avons vu une mécréance claire. Quant au fait de sortir contre lui avec des couteaux de cuisine et des bergers de vaches alors qu’ils ont des chars et des missiles, alors ceci est de l’idiotie intellectuelle et de l’égarement religieux car Allah n’a pas rendu obligatoire le jihad aux muslimin lorsqu’ils étaient faibles à Makkah. Il n’a pas dit : Sortez contre Quraich ! Alors qu’ils étaient auprès d’eux et s’ils avaient voulu ils auraient assassiné leurs chefs mais il ne leur a pas ordonné cela et ne leur a pas permis. Pourquoi ? Car ils n’avaient pas la capacité.
Du fait que les obligations religieuses qui sont pour Allah (عز وجل) tombent lors de l’incapacité, alors qu’en est-il de ce qui implique les sangs. C’est-à-dire que faire partir le dirigeant n’est pas chose aisée, ce n’est pas une simple plume qu’on souffle et qui part. Il est inévitable qu’il y ait un affrontement de ta part et de la sienne. Et s’il est tué, il a des aides. Le sujet n’est donc pas une chose aidée pour qu’on puisse dire facilement : on fait partir le dirigeant, on le balaye et tout s’arrête.
Il est essentiel d’avoir la capacité, et elle n’est pas à l’époque actuelle aux mains des populations de ce que je sais et Allah est plus savant. Ils n’ont pas la capacité de faire partir ce genre de personnes dont nous voyons une mécréance claire. Et également les conditions que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a posées sont difficiles à réaliser. Qui les vérifiera sur ce dirigeant ? Savoir qu’il est mécréant de façon certaine, le voir comme le soleil face à nous, puis savoir que la mécréance est claire et n’est pas apte à interprétation, elle n’a pas la moindre ambiguïté, puis avoir de la part d’Allah une preuve tranchante. Ce sont des conditions difficiles (à réaliser). Quant au simple fait que la personne pense que le dirigeant a mécru, ceci n’est pas correct pour dire qu’il a mécru. Il faut nécessairement établir l’argument (sur lui) et vous savez que la première chose qui causa du tort à la communauté fut l’interprétation erronée à l’époque des califes bien guidés et le fait de sortir contre le dirigeant.
Pourquoi donc les khawârij sont-ils sortis contre ‘Alî ? Ils dirent : Car il a jugé par autre que le Coran ! Ils étaient au début avec lui contre l’armée de Mu’âwiyah. Puis lorsqu’il agréa la réconciliation et le fait de juger l’affaire avec le Coran ils dirent : Maintenant tu juges avec les avis des êtres humains et tu as agréé la réconciliation ! Dans ce cas tu es mécréant et nous te combattrons[2] !
Ils se retournèrent donc contre lui à cause de quoi ? De l’interprétation (تأويل). Et tout ce que voit la personne n’est pas forcément la vérité. Tu peux voir toi une chose comme illicite ou comme étant un péché ou une mécréance, et d’autres ne le voient pas ainsi. Ne voyons-nous pas nous que celui qui délaisse la prière est mécréant ? Nous voyons cela sans aucun doute. Et vient un autre qui dit : ce n’est pas de la mécréance.
Et ceux qui disent cela sont des savants, ce ne sont pas des gens des passions. Mais ce qui les a amenés à ceci est leur ijtihad. Dès lors que les savants parmi les gens du fiqh peuvent voir une chose comme de la mécréance alors que les autres ne le voient pas ainsi, que dire des dirigeants dont certains sont aussi ignorants (de la religion) que la masse ?
L’important est que ce sont des sujets difficiles et dangereux. Il ne convient pas que la personne se laisse aller aux sentiments ou à l’excitation. Mais il est obligatoire de regarder avec un œil minutieux, réfléchi. Il regarde ce que cet acte engendre. Il ne faut pas juste que cela apaise sa fureur. Ce qui est voulu est l’amélioration des créatures. Sinon, il n’y a pas de doute que la personne est parfois pris par la jalousie et est remplie de fureur de ce qui se passe, ou de ce que font certains dirigeants. Mais il voit que cela fait partie de l’amélioration que de guérir ces maux sans passer par la voie de l’excitation.
Et comme je vous ai dit : certaines personnes pensent que ceci est une cause afin de contraindre le dirigeant à faire ce que voient ces personnes comme étant une amélioration mais ceci ne convient pas dans notre pays et ce qui y ressemble.
[1] NdT : dans le sens de la perversité qui n’est pas de la mécréance. Car les plus pervers des gens de façon générale sont les mécréants.
[2] NdT : et ceux-là étaient des mémorisateurs du Coran et pour la plupart des jeunes. Ils furent donc trahis par leur fougue et le fait qu’ils pensent comprendre le Coran mieux que les compagnons. Ainsi ne te laisses pas berner pas le fait que l’innovateur possède de la science, car elle ne sert à rien sans le tawfiq d’Allah. Et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit : « Le Coran est un argument pour ou contre toi. » Rapporté par Muslim d’après Abû Mâlik Al Ach’arî (رضي الله عنه).
Source: Dammaj.fr
Trad: Ayyub