Découvrir le visage d’une femme en vue de lui faire rouqiyah (Ch.Yahyâ)
La question :
Il y a une personne prétendant faire partie des élèves d’al Albâny رحمه الله, qui récite sur les gens possédés. Il découvre le visage des femmes sous prétexte de vouloir voir la réaction du jinn et que cela est une daroûrah (nécessité vitale) et un remède. Il se peut même qu’il aille jusqu’à toucher des parties de son corps, en particulier sa cuisse, afin de faire apparaître le jinn ?
La réponse :
Allahulmusta’ân. Où est donc la jalousie de ceux qui emmènent leurs femmes chez de tels pervers ? Il la touche ici et là en la regardant sans aucune daroûrah (nécessité vitale) ô mon frère. Et le prophète ﷺ a dit : « Êtes-vous surpris de la jalousie de Sa’d. Il est vraiment jaloux, je suis aussi jaloux et Allah l’est encore plus… »[1] comme cela fut confirmé dans les deux recueils authentiques.
Deuxième chose :
Il est obligatoire à cette personne d’être blâmée pour cet acte, qu’il s’en repente à Allah عز وجل car il s’agit d’une désobéissance qu’il commet sous prétexte de rouqiyah. Et le prophète ﷺ dit : « Il est meilleur pour l’un d’entre vous de se rentrer une aiguille de fer dans la tête que de toucher une femme qui lui est interdite… » [2] Le prophète ﷺ n’acceptait le prêt d’allégeance des femmes que verbalement. ‘Âichah – رضي الله عنها – rapporta « Il n’acceptait le prêt d’allégeance des femmes, que par la parole… »[3] Et que le prophète ﷺ a dit : « Mon pacte d’allégeance n’est que verbal et ma parole pour l’une d’entre vous est comme pour cent d’entre vous… »[4]
Celui-là a lié entre le regard vers une femme n’étant sa prétendante (c.-à-d. hors khitbah). Car il n’est permis de regarder le visage d’une femme pour ses non-mahrâms que lors d’une khitbah comme le prouve le hadîth :
« Si l’un d’entre vous s’entretient avec une femme (khtibah), alors qu’il regarde ce qui appelle au mariage… » Hadîth venant de Jâbir[5] et d’al Mughîrah[6] et d’autres.
Ou de regarder par daroûrah comme l’a dit ‘Âly Ibn Abî Tâlib – رضي الله عنه –; que le prophète ﷺ nous envoya, moi, az Zubayr ainsi qu’al Miqdâd en disant : « Partez jusqu’à ce que ce que vous atteigniez le jardin de Khâkh. Il s’y trouve une femme chevauchant un chameau qui transporte avec elle une lettre à récupérer. » Alors nous partîmes à sa poursuite jusqu’à ce que nous rejoignîmes le jardin et nous y trouvâmes cette femme. Nous lui dîmes : « Sors la lettre ! » Elle dit : « Je n’ai pas de lettre. » Nous dîmes alors : « Tu as tout intérêt à sortir cette lettre sans quoi nous allons te dévêtir ! » Alors elle la sortit de ses tresses. Nous nous rendîmes avec auprès du prophète ﷺ, et nous y trouvâmes soudainement :
De Hâtib Ibn Balta’ah à certains associateurs de Makkah où il les y informe de certains plans du prophète ﷺ… [7]
J’ajoute, il touche une femme qui ne lui est pas permise et il s’expose à une corruption du cœur. Et le prophète ﷺ a dit : « N’y a-t-il pas dans le corps un bout de chair tel que s’il est vertueux tout le corps le sera et s’il est corrompu tout le corps le sera. Il s’agit du cœur. » Rapporté dans les deux sahîhs selon an Nou’mân Ibn Bachîr remontant au prophète ﷺ.
Tiré de الكنز الثمين
الجواب المختار في الأسئلة عن أهل ذمار
Traduit par Abou Taymiyah Khalîl al Martinîky
dammaj-fr.com
[1] Al Boukhâry 6846 Mouslim 1499 selon Moughîrah Ibn Shou’bah.
[2] Hadîth Ma’qal Ibn Yasâr dans as silsiilah as sahîhah 226
[3] Al Boukhâry 5288 Mouslim 1866
[4] At Tirmidhy v5 p220 selon Oumaiyah Bint Rouqaiyah authentifié par l’imâm al Wâdi’y
[5] Ahmad dans son mousnad v3 p334 avec certaines choses à redire.
[6] Ad Dârimy 2094
[7] Al Boukhâry 3007 Mouslim 2494.