Autobiographie de shaykh Yahya

بسم الله الرحمن الرحيم

Abû Al Yamân ‘Adnân dit: Notre shaykh Yahyâ a dit, après l’insistance et la demande de nombreuses personnes de mentionner un extrait de son chemin dans l’étude de la science et le bienfait d’Allah sur lui. Et le fait de parler des bienfaits est une partie de leur reconnaissance.

 

Il a donc dit:

Louange à Allah, louanges nombreuses, bonnes et bénies. Et je témoigne qu’il n’y a de dieu qu’Allah, Seul et sans associé. Et je témoigne que Muhammad (صلى الله عليه وعلى آله ووسلم) est Son serviteur et Son messager. Ceci dit:

Il m’a été demandé d’écrire un extrait de ma naissance, mon nom, ma région, mon enfance et ce qui s’y rapporte. Et après la répétition de la demande de la part de nombreux aimés –qu’Allah les renforce- j’ai vu l’exaucement de leur demande en écrivant ces lignes.

Je dis donc, et par Allah est le succès: Quant à mon nom : je m’appelle Yahyâ Ibn ‘Alî Ibn Ahmad Ibn ‘Alî Ya’qûb Al Hajûrî, de la tribu de Banî Wahân, du village de Al Hanjarah, au pied de la montagne Al Ku’aïdanah, je demande à Allah de les honorer par la recherche de la science du Livre d’Allah et de la sunnah de Son messager (صلى الله عليه وعلى آله ووسلم).

Puis mon grand-père Ahmad Ibn ‘Alî Ya’qûb déménagea vers un village éloigné du premier appelé Jabar de la tribu Az Zaghâbiyyah et il se maria avec une des leurs. Ils sont donc les oncles maternels de mon père qui a grandi parmi eux. Il épousa également une des leurs, ma mère, d’une famille noble d’Az Zaghâbiyyah -qu’Allah fasse miséricorde à leurs morts et améliore leurs vivants- et j’y suis né, il y a environ quarante ans, durant les jours qu’on appelle « la révolution populaire yéménite »

Et mon père –qu’Allah le préserve et allonge sa vie dans Son obéissance- est quelqu’un dont le cœur est attaché à l’agriculture. Il s’occupait ainsi d’un grand champ dont il en tirait un grand bien parmi le millet, le sésame et autre. Au point que certaines personnes lui empruntaient du millet et de la canne à sucre lors de la disette. Ceci avec ce qu’Allah lui a donné comme bêtes de cheptel : moutons et vaches. Il était –et la louange est à Allah- d’un point de vue de l’existence, dans la meilleure situation.

Et il nous éduqua, mes frères et moi, d’une bonne éducation, éloignés du Qât {footnote}NdT: feuilles d’un arbre que mâchent la plupart des yéménites et qui est interdite au même titre que le vin car elle change la raison wAllahu l Musta’ân!{/footnote}, de la cigarette, de la chique, et autres fléaux. Et ce qui l’énervait le plus venant de nous fut qu’il voit de l’un de nous négligeant dans [l’accomplissement de] la prière en commun ou de la prière sunnah avant ou après les prières obligatoires. Et la chose qu’il aimait le plus est que l’un de nous devienne un savant. Et il n’y avait rien, à ce moment, autre que les écoles primaires. Il me plaça donc dans ce qu’on nomme « Mu’allâmah (lieu d’enseignement) du Shaykh », le dépositaire de ces villages, leur faqîh et leur khatîb Yahyâ Al ‘Attâbî –qu’Allah lui fasse miséricorde. Et l’enseignement dans cette mu’allâmah, comme il l’était dans l’ancien temps, est l’apprentissage de la lecture du Coran en regardant dans le mushaf, l’apprentissage de l’écriture. Et généralement, celui qui sort de cet endroit devient le faqîh de son village au niveau de l’imâmah {footnote}NdT: le fait de diriger la prière{/footnote} et la khitâbah (le sermon)en utilisant des sermons écrits, ainsi que dans l’écriture des contrats et autres.

Et le faqîh Al ‘Attâbî –qu’Allah lui fasse miséricorde- me préférait à la plupart de ses élèves.

Et lorsque je suis sorti de cette mu’allâmah en ayant appris à lire le Coran, ainsi que l’écriture, mon père pris la décision de m’envoyer dans la ville des Zaïdiyyah {footnote}NdT: une branche des chî’ah{/footnote} du fait qu’il était répandu chez les gens qu’elle était une ville de science. Et c’était eux qui donnaient des avis juridiques au niveau du divorce, des héritages et autre.

Et mon père –qu’Allah le préserve- aime la science et la religion, prie la nuit et jeûne beaucoup, et je ne le connais pas avoir mangé un dirham de harâm. Mais il ne connaissait rien de la Sûfiyyah et des Chî’ah ni des autres groupes égarés. Il les vénérait et ils le visitaient beaucoup. Et celui d’entre eux qui le visitait, il l’honorait énormément. Allah m’a sauvé de l’apprentissage auprès de ces Sûfis par la cause de ma mère –qu’Allah la préserve et qu’Il améliore sa fin- du fait qu’elle pleura pour que je ne parte pas et petit. Mon père me fit donc rester et me confia la garde de moutons, et il était –qu’Allah le préserve- le premier à avoir construit une mosquée à base de bois et de paille dans le village dans lequel ils sont à l’heure actuelle. Et malgré le fait qu’il s’agisse d’une petite mosquée, elle peut contenir jusqu’à quarante prieurs. A cette époque il était considéré comme énorme pour de nombreux villages aux alentours. Et lorsqu’il se délabra, il le construisit en pierre et l’agrandit. Et j’étais l’imâm, le vendredi, quelqu’un me remplaçait dans la garde des moutons, et je faisais le sermon en m’aidant de sermons écrits. Et ce dont je m’aidais le plus était (Al Futuhât Ar Rabbâniyyah) d’Al Bîhânî –qu’Allah lui fasse miséricorde- au point que j’ai failli le retenir par cœur du fait de ma répétition.

Puis, je suis parti en Arabie Saoudite. J’assistais au cercle d’écoute de récitation après la prière du fajr auprès du noble shaykh le célèbre muqrî {footnote}NdT: qui écoute et corrige la récitation{/footnote} ‘Abd Allah Al Afghânî –qu’Allah le préserve- dans la ville de Abhâ. Et nous avons entendu auprès de lui un peu de Sahîh Muslim. Il le débutait avant de nous écouter. Puis il voyagea et je suis allé vers le shaykh le muqrî Muhammad A’zam, celui qui enseignait le Coran dans la mosquée Al Yahyâ. J’ai récité sur eux deux jusqu’à la sourate Al A’râf. Puis le shaykh voyagea également et je terminai le Coran selon la transmission hafs d’après ‘Asîm auprès du muqrî Muhammad Bachîr et la louange est à Allah.

Et malgré mon fort amour pour la science dès lors, je ne trouva pas làs-bas quelqu’un qui m’oriente vers le shaykh l’imâm Ibn Bâz ou autre parmi les savants du royaume qui s’occupaient de l’enseignement –qu’Allah leur fasse miséricorde.

Puis j’entendis parler du shaykh Al ‘Allâmah (le grand savant) Muqbil Ibn Hâdî Al Wâdi’î –qu’Allah lui fasse miséricorde- et qu’il s’agit d’un savant salafî qui enseigne les sciences du Livre d’Allah et de la Sunnah de Son messager (صلى الله عليه وعلى آله ووسلم) à Dammâj –qu’Allah la protège et qu’Il apporte tout bien à ses habitants- un des villages de la région de Sa’dah. Je me suis donc accroché à lui dans sa Dâr {footnote}NdT: le centre est appelé « dâr al hadîth » qui signifie littéralement « maison du hadîth »{/footnote} bénie en l’an 1405 paix et prière sur son auteur. Et mon père vint avec moi, et me recommanda en bien au shaykh –qu’Allah lui fasse miséricorde- puis partit. Et il ne cessa pas de m’aider dans les études par des aides financières de temps à autre.

Et je demeura à partir de ce jour dans l’étude de la science, en n’aimant pas la multiplication des voyages, ni la perte de temps jusqu’à ce qu’Allah (عز وجل) me facilite, de par Sa grâce, par l’intermédiaire de notre shaykh al ‘allâmah le muhaddith (savant du hadîth), le salafî, l’heureux Muqbil Ibn Hâdî Al Wâdi’î –qu’Allah lui fasse miséricorde- beaucoup de bien en acquérant de nombreuses sciences.

Et comme c’est le cas dans cette dâr bénie: Je rajoutais à ce que nous apprenions tous de notre shaykh, le shaykh des mashâyikh de la da’wah salafiyyah au Yémen: Muqbil Ibn Hâdî Al Wâdi’î –qu’Allah lui fasse miséricorde- des cours dans le nahw {footnote}NdT: qui est souvent traduit par « grammaire » mais qui est plus précisément la science permettant de connaître la fin des mots{/footnote}, la croyance, le fiqh… auprès de nobles mashâyikh parmi les grands élèves de notre shaykh, l’imâm Al Wâdi’î –qu’Allah lui fasse miséricorde- dans la dâr: qu’Allah les remercie tous. Puis après cela, notre shaykh Muqbil –qu’Allah lui fasse habiter le haut firdaws- m’ordonna de le remplacer dans l’enseignement lorsqu’il tombait malade ou voyageait. Et lorsqu’il se rapprocha de son terme –qu’Allah lui fasse miséricorde- il testa (wasiyyah) que je lui succède dans cette situation.

Et les ennemis de cette dâr pensaient mal: que par la mort de shaykh –qu’Allah lui fasse miséricorde- s’en aille cette da’wah {footnote}NdT: et cette pensée ne cesse pas chez les hizbis, fitnah après fitnah, et Allah secourt Sa religion wal hamdu lillah!{/footnote} et que ses demeures deviennent des endroits pour le foin, ainsi que pour brouter le qât comme nous l’entendions, nous et d’autres, durant la période de maladie de shaykh et même avant. Puis lorsqu’Allah disposa les cœurs des serviteurs [à aller vers] ce bien après la mort de shaykh –qu’Allah lui fasse miséricorde-, et que la da’wah s’étendit plus encore et que les étudiants devinrent beaucoup plus que ce qu’ils étaient à l’époque du fondateur de la dâr, le shaykh l’imâm Al Wâdi’î –qu’Allah lui fasse miséricorde- envièrent cela ceux qui avaient été atteints par la maladie de la jalousie {footnote}NdT: comme Abu Al Hassan Al Misrî et Sâlih Al Bakrî qu’Allah ne les récompense pas en bien!{/footnote} parmi ceux qui étaient des élèves de shaykh –qu’Allah lui fasse miséricorde- et autres qu’eux parmi les gens ayant l’amour de ce bas-monde, et des dissensions partisanes (hizbiyyah) et Allah écarta leur mal et réduit leur ruse à néant.

Et la da’wah ne cesse d’avancer en bien et le mérite est à Allah, avant ou après, et Il dit:

وَمَا بِكُم مِّن نِّعْمَةٍ فَمِنَ اللّهِ

Et tout ce que vous avez comme bienfait provient d’Allah. [16:53]

Et nous demandons à Allah (عز وجل) de préserver notre religion et notre da’wah, et de nous protéger ainsi que notre pays et le reste des pays des musulmans des fitan, apparentes ou cachées, et la louange est à Allah, Seigneur de l’univers.


Ecrit par:

Abû Abd Ar Rahmân Yahya Ibn ‘Alî Ibn Ahmad Ibn ‘Alî Ya’qûb Al Hajûrî le 19 Jumâdâ al awwal 1428.

 


Source: www.dammaj.fr

 

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