Le jugement des impôts et des taxes
Allah a légiféré la plus sage et la plus parfaite législation pour les hommes et a ordonné de la suivre. De son suivi résulte le bonheur pour les hommes. L’occident a toujours pris de l’argent injustement des gens, que ce soit à l’époque des rois ou de la moderne « démocratie ». Parmi cet argent pris injustement : les impôts et les taxes. Beaucoup de pays muslims les ont imités. Voyons ce que dit le Livre d’Allah et la sunnah de son messager sur ce sujet. Allah dit :
وَلَا تَأْكُلُوا أَمْوَالَكُمْ بَيْنَكُمْ بِالْبَاطِلِ
Ne prenez pas vos biens les uns des autres faussement
Et le prophète ﷺ a dit : « Vos vies, vos biens et vos honneurs sont sacrés. » Al Bukhari et Muslim.
Et il ﷺ a dit : « Les biens du muslim ne sont licites que s’il le permet. » Rapporté par Abu Dawud d’après Hudhayfah et authentifié par shaykh Al Albani.
Et il dit ﷺ à Mu’adh en l’envoyant au Yémen : « Informe-les qu’Allah a rendu obligatoire une zakat sur leurs biens prise à leurs riches et redonnée à leurs pauvres. S’ils t’obéissent en cela, prends d’eux et surtout ne touche pas à leurs biens les plus précieux. Et crains l’invocation de l’opprimé car il n’y a pas de voile entre elle et Allah. » Al Bukhari et Muslim.
Et ceci démontre l’injustice de prendre autre que la zakat.
L’imam Muqbil Al Wâdi’i a dit :
Les impôts et taxes et autres que prennent les gouvernements sont considérés comme du suht et il ne leur est pas permis de les prendre. Les gouvernements doivent prendre la zakat et les utiliser dans les huit types de personnes :
إِنَّمَا الصَّدَقَاتُ لِلْفُقَرَاءِ وَالْمَسَاكِينِ وَالْعَامِلِينَ عَلَيْهَا وَالْمُؤَلَّفَةِ قُلُوبُهُمْ وَفِي الرِّقَابِ وَالْغَارِمِينَ وَفِي سَبِيلِ اللَّهِ وَابْنِ السَّبِيلِ فَرِي0ضَةً مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَلِيمٌ حَكِيمٌ
Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage.
Fin de sa parole.
Cet argent pris injustement est du « maks » comme l’ont affirmé l’imam Al Albani et le comité permanent pour la fatwa d’Arabie Saoudite. Le maks était à l’époque préislamique de l’argent pris aux commerçants du marché, ou à des péages pour pouvoir passer. Le comité permanent a dit :
Les taxes douanières sur les importations sont du maks et le maks est illicite, même si le gouvernement les dépense dans diverses choses légiférées comme la construction d’infrastructures gouvernementales. C’est illite par l’interdiction du prophète ﷺ de prendre le maks et il fut dur sur cela. Il est rapporté d’après ‘Abd Allah Ibn Buraydah d’après son père dans le hadith de la ghâmidiyyah qui alla voir le prophète pour être lapidée de la fornication. Le prophète ﷺ dit : « Par Celui qui a mon âme dans la main, elle a certes fait un repentir qui, si le percepteur (qui prend le maks) l’avait fait, il lui aurait été pardonné. » Rapporté par Muslim
Et Ahmad rapporte d’après ‘Uqbah Ibn ‘Amir que le prophète a dit : « Le percepteur n’entrera pas au Paradis. » Authentifié par Al Hâkim (ndt : affaibli par shaykh Al Albani).
Adh Dhahabi a dit dans son livre Al Kabâir (les grands péchés) :
le percepteur entre dans la généralité de la parole d’Allah :
إنما السبيل على الذين يظلمون الناس ويبغون في الأرض بغير الحق أولئك لهم عذاب أليم ) الشورى/42 .
il n’y a de voie [de recours] que contre ceux qui lèsent les gens et commettent des abus, contrairement au droit, sur la terre: ceux-là auront un châtiment douloureux.
Le percepteur fait partie des plus grandes aides des injustes, et il est même des leurs car il prend ce qu’il n’a pas le droit de prendre. Le percepteur ressemble au détrousseur sur la route.
[…] Le muslim doit donc craindre Allah et délaisser les moyens de subsistance illicites pour les licites qui sont nombreux, et la louange est à Allah. Et celui qui veut se passer d’une chose, Allah lui facilite. Allah dit :(ومن يتق الله يجعل له مخرجا * ويرزقه من حيث لا يحتسب ومن يتوكل على الله فهو حسبه إن الله بالغ أمره قد جعل الله لكل شيء قدرا ) الطلاق/2-3
Et quiconque craint Allah, Il Lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit. Allah atteint ce qu’Il Se propose, et Allah a assigné une mesure à chaque chose.0
Source : فتاوى اللجنة الدائمة للإفتاء 23 / 489 .
Shaykh Al Albani dit au sujet des « masâlih al mursalah »[1] en citant shaykh al Islam Ibn Taymiyyah :
Il dit que ce qui est apparu après le messager : il faut regarder si ce qui a causé cela existait à l’époque du prophète et qu’il ne l’a pas légiféré, alors il n’est pas permis que nous le prenions comme moyen de réaliser un bienfait car si c’était légiféré, le messager d’Allah l’aurait fait.
Mais si la cause de cette nouveauté n’existait pas à son époque on regarde : si ce qui a amené à ça est la négligence des muslims dans une quelconque application de la législation et qu’ils ont fait cet acte pour réaliser cet objectif à cause du fait qu’ils ont délaissé ce qu’Allah a légiféré et ont dû se tourner vers un remplaçant alors dans ce cas c’est un égarement et ce n’est pas permis de s’y attacher.
En connaissant ces précisions, nous pouvons répondre à la question du jugement des impôts en Islam. Pas de doute que l’intention avec ces impôts est de réaliser des améliorations pour la communauté -même si je suis large en disant cela car beaucoup d’argent est dépenser en fait dans ce qui cause du tort à la communauté comme dépenses inutiles et autres-. Nous disons donc : ces impôts n’ont été inventés et appliqués sur les peuples muslims que lorsqu’ils se sont éloignés des législations islamiques qui sont la cause de l’accumulation de biens dans les fonds de l’état muslim. Quand les gouverneurs délaissèrent ces moyens légiférés, les fonds étatiques se vidèrent, donc que faire ? C’est alors qu’ils inventèrent ces impôts qui sont du maks, ce n’est pas permis. L’imam Ach Chatibi apporte des précisions dans son livre Al I’tisâm en disant : « Il est permis au dirigeant muslim de lever des impôts sur le peuple muslim afin de faire face à un problème urgent pour lequel les fonds étatiques ne suffisent pas. Il lui est alors permis d’imposer un impôt afin de faire face à ce problème. Mais dès qu’il est réglé, ces impôts disparaissent… » […]
Source : سلسلة الهدى والنور شريط 36
[1] Shaykh Al Islam les définit par : c’est lorsque le mujtahid voit que cet acte amène un bénéfice prédominant et que la législation ne contient rien l’interdisant.