
Quel est le jugement de s’affilier un un madh-hab spécifique sans fanatisme ? Surtout qu’il est cité dans les biographies de nombreux savants leur affiliation aux madh-habs.
Réponse : C’est une innovation. Que le présent en informe l’absent ! Dans notre législation, il n’y a pas de « hanafî » ou « châfi’î » ou « mâlikî » ou « hanbalî » mes frères. Allah dit :
﴿إِنَّ الَّذِينَ فَرَّقُوا دِينَهُمْ وَكَانُوا شِيَعًا لَسْتَ مِنْهُمْ فِي شَيْءٍ﴾
Ceux qui divisèrent leur religion et furent des groupes, tu n’es en rien des leurs.
﴿وَأَنَّ هَذَا صِرَاطِي مُسْتَقِيمًا فَاتَّبِعُوهُ وَلَا تَتَّبِعُوا السُّبُلَ فَتَفَرَّقَ بِكُمْ عَنْ سَبِيلِهِ﴾
Et voilà mon chemin droit, suivez-le donc ! Et ne suivez pas les sentiers qui vous diviseraient hors de sa voie.
As San’ânî a cité dans son livre إرشاد النقاد إلى تيسير الاجتهاد que le tamadh-hub (l’affiliation à un madh-hab) est une innovation qui émergea après les siècles de mérite (NdT : les trois premières générations). Et il écrivit le poème suivant :
Et plus laid que toute innovation que j’aie entendue,
et plus douloureux pour le cœur guidé vers la droiture :
Des madh-habs ; celui qui diverge de certains d’eux.
est mordu avec les crocs des lions et des lionnes.
On lui déverse un torrent de blâme et de médisance,
et ceux qui l’aimaient l’abandonnent délibérément.
On lui attribue tout ce qu’il ne dit pas.
Pour le rabaisser auprès du tahâmî et du najdî.
Les râfidah l’accusent mensongèrement d’être nâsibî
Et les nâsibah l’accusent d’être râfidî et de renier.
Et il n’a d’autre tort que de s’être mis
à suivre la parole d’Allah en toute situation.
Et il suit les paroles du prophète Muhammad.
Et, par Allah, y a-t-il un autre que lui qui guide dans la législation ?
Si les ignorants le considèrent comme un péché, tant mieux !
Quel bon jour que mon isolement dans ma tombe !
Pourquoi, ô gens, avez-vous placé à notre religion
(seulement) quatre personnes dont le mérite ne fait aucun doute à mes yeux ?
Ce sont les savants de la religion d’Est en Ouest.
Et la lumière de ceux qui voient le mérite, la vérité et l’ascétisme.
Mais ils sont comme les gens, leurs paroles
Ne sont pas des preuves et les suivre aveuglément ne servira pas demain.
Ils n’ont pas prétendu -ils en sont éloignés !- que leur parole
est une preuve par laquelle se guide tout chercheur de guidée.
Au contraire, ils ont affirmé clairement que nous nous opposions à leur parole
-si elle contredit le texte- par la critique et le rejet.
Il y avait dans le haram al makki quatre positions d’imam. Certains de nos mashayikhs âgés les ont connues. Il y avait une position pour (l’imam) hanafî, une pour le mâlikî, une pour le châfi’i, une pour la hanbalî. Et ils priaient quatre salats en commun : les hanafîs priaient, puis les mâlikis, puis les châfi’is puis les hanbalis.
Le muslim n’est pas tenu de suivre un madh-hab particulier, car suivre un madhhab particulier est considéré comme une innovation.
Allah, le Tout-Puissant, dit dans son noble Livre:
﴿اتَّبِعُوا مَا أُنْزِلَ إِلَيْكُمْ مِنْ رَبِّكُمْ وَلَا تَتَّبِعُوا مِنْ دُونِهِ أَوْلِيَاءَ قَلِيلًا مَا تَذَكَّرُونَ﴾
« Suivez ce qui vous a été descendu sur vous de votre Seigneur et ne suivez pas d’autres alliés que Lui. Que peu vous vous souvenez ! » [Al-A’raf : 3]
Et Il dit dans Son noble Livre:
﴿فَإِنْ تَنَازَعْتُمْ فِي شَيْءٍ فَرُدُّوهُ إِلَى اللَّهِ وَالرَّسُولِ إِنْ كُنْتُمْ تُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ﴾
« Si vous vous disputez à propos d’une chose, renvoyez-la à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. » [Les Femmes : 59]
Et Il dit dans Son Livre :
﴿وَمَا اخْتَلَفْتُمْ فِيهِ مِنْ شَيْءٍ فَحُكْمُهُ إِلَى اللَّهِ﴾
« Et tout ce sur quoi vous divergez, son jugement appartient à Allah » [Al-Shura : 10].
Je loue Allah, car les jeunes ne s’intéressent plus qu’au Livre et à la Sunna, et nous louons Allah, le Tout-Puissant, qui nous a facilité les choses. Fut un temps où nul ne pouvait dire qu’il n’adhérait à aucun madhhab. Ces madhhabs ont semé la discorde et la haine entre les muslims. Si tu lis dans « Al-Bidâyah wa an-Nihâyah », tu verras les querelles entre les Hanbalis et les Châfi’îs, entre les Hanbalis et les Hanafis, entre les Châfi’îs et les Hanafis, et bien d’autres, ainsi que les meurtres et les combats qui ont eu lieu à cause des madhhabs.
Allah, le Tout-Puissant, dit :
﴿وَمَا آتَاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَانْتَهُوا﴾
« Prenez ce que le Messager vous donne et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. » » [Al-Hashr : 7].
Quant à eux, l’un d’entre eux a fini par dire, et c’est As Sâwî dans son explication de la parole d’Allah, le Tout-Puissant :
﴿وَلَا تَقُولَنَّ لِشَيْءٍ إِنِّي فَاعِلٌ ذَلِكَ غَدًا (23) إِلَّا أَنْ يَشَاءَ اللَّهُ ﴾
« Et ne dis pas à propos d’une chose : « Je vais faire cela demain », sauf si Allah le veut. » [Al-Kahf : 23-24]
après avoir mentionné la parole d’Ibn ‘Abbâs qu’il est permis de dire « si Allah veut » jusqu’à une année après, (as sâwî) a dit : « Il n’est pas permis de s’écarter des quatre madhhabs, même pour choisir le sens apparent d’un verset ou d’un hadith, et se baser sur le sens apparent du Qur-ân ou du hadith est un fondement de la mécréance. »
Ce sont tes paroles qui sont un fondement de la mécréance, ô soufi sénile, ce sont tes paroles qui sont un fondement de la mécréance car Allah, le Très-Haut, dit dans son noble Livre:
﴿اتَّبِعُوا مَا أُنْزِلَ إِلَيْكُمْ مِنْ رَبِّكُمْ وَلَا تَتَّبِعُوا مِنْ دُونِهِ أَوْلِيَاءَ قَلِيلًا مَا تَذَكَّرُونَ﴾
« Suivez ce qui vous a été révélé par votre Seigneur et ne suivez pas d’autres protecteurs que Lui. Que peu vous vous souvenez ! » [Al-A’raf : 3]
Et Il dit :
﴿وَأَنَّ هَذَا صِرَاطِي مُسْتَقِيمًا فَاتَّبِعُوهُ وَلَا تَتَّبِعُوا السُّبُلَ فَتَفَرَّقَ بِكُمْ عَنْ سَبِيلِهِ ذَلِكُمْ وَصَّاكُمْ بِهِ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ﴾
« Et voici mon chemin droit, suivez-le, et ne suivez pas les chemins divergents qui vous éloigneront de son chemin. C’est ce qu’Il vous recommande afin que vous soyez pieux. » [Al-An’am : 153]
Puis, après cela, Ibn ‘Allâl, dans son explication de Riyâd As Sâlihîn, dans son explication du hadith « Suivez ma Sunnah et la Sunnah des califes bien guidés, mordez-la avec vos molaires du fond » : « Cela était avant la fondation des quatre madhhabs, mais après leur fondation, cela n’est plus permis car elles sont plus complètes. »
Ensuite, je vous informe que les gens aujourd’hui ne sont ni châfi’îs ni hanbalis, sauf dans de très rares cas. Un homme est venu demander conseil à Abû ach chams, l’imam du Haram, alors qu’il avait la barbe rasée. Il lui a dit : « Ô notre maître, je suis châfi’î, je voudrais que vous me donniez votre avis. » Il lui a répondu : « Non, tu n’es pas châfi’î. » Il dit : « Ô mon maître, je suis châfi’î», et il jurait par Allah qu’il était châfi’î, et il lui dit : « Non, tu n’es pas châfi’î», puis il dit : « Le châfi’î ne se rase pas la barbe, et toi tu te rases la barbe. »
Mes frères, les gens ne sont plus châfi’îs, mâlikis ou hanbalis, ils courent derrière l’Amérique et la Russie : « vous suivrez ceux qui vous ont précédés, à la lettre, même s’ils entraient dans un terrier de lézard, vous y entreriez aussi » (hadith). Ils sont devenus des imitateurs des ennemis de l’islam.
Or, l’imitation aveugle (taqlîd), mes frères, a causé un grand malheur aux gens. Comment cela ? Les gens ont abandonné les compagnons, puis ils ont suivi les paroles des quatre imams, puis ils ont suivi les paroles des disciples des quatre imams, puis ils ont suivi les paroles des disciples des disciples des disciples.
Par exemple, nous avons nous-mêmes (Matn al-Azhâr) de l’imam al-Mahdi (NdT : le shaykh parle de ce qui était propagé dans sa région où le madhhab zaydî chiite prédominait), qui date peut-être du VIe siècle ou du VIIe siècle (NdT : l’auteur est en fait mort en 840H), puis chez les Hanbalis (Zad al-Mustaqni’), quand a-t-il été rédigé (NdT : l’auteur : Al Hâjâwî est mort en 968H) ? L’imam Ahmad n’a pas écrit Zad al-Mustaqni’. Et également chez les Châfi’is : Abû Chujâ’ (NdT : mort en 593H).
Le Messager d’Allah dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Qur-ân et l’enseigne », et il dit: « Celui qui maîtrise le Qur-ân avec les anges nobles et vertueux, et celui qui lit le Qur-ân en bégayant alors que cela lui est difficile, aura deux récompenses. »
Il encourageait ses compagnons à lire le Qur-ân et à le mémoriser, et disait aussi : « Qu’Allah illumine celui qui a entendu mes paroles, les a comprises et les a transmises telles qu’il les a entendues ».
Les partisans des madhhabs ne cessent de répéter : chapitre : les conditions des ablutions sont telles et telles, les obligations des ablutions sont telles et telles. Lis, mon frère, le hadith sur celui qui mal accomplit sa salat en ce qui concerne les piliers de la salat, et de même pour les ablutions, mémorise le hadith de ‘Uthmân et de ‘Abdullah ibn Zayd (NdT : les deux rapportés par Al Bukhari et Muslim), et ainsi de suite.
Personne ne doit comprendre que nous interdisons la lecture des livres des savants du fiqh. Nous disons juste que leurs livres peuvent être achetés et conservés. Si quelqu’un a besoin de vérifier une question importante, il n’y a pas de mal à consulter ce qu’ils ont dit à ce sujet, à demander l’aide d’Allah, le Tout-Puissant, puis à se fier à leur compréhension.
Nous ne disons pas non plus que nous sommes des hommes et qu’ils sont des hommes (NdT : comme le disent les ikhwans sur les compagnons). Mais nous disons plutôt que même si nous sommes des hommes et qu’ils sont des hommes, la différence entre nous et Ach Châfi’î, entre nous et Ahmad ibn Hanbal, entre nous et Mâlik est aussi grande qu’ entre le ciel et la terre, nous devons donc connaître notre place.
Mais je dis qu’il n’y a pas de verset coranique qui dise : « Ô vous qui croyez, soyez hanbalis, ô vous qui croyez, soyez chafi’îs, ô vous qui croyez, soyez mâlikis ». Je ne dis pas non plus, comme l’a dit ‘Abd Allah ibn Muhammad ibn Isma’il al-Harawi :
Je suis Hanbali tant que je vis, et si je meurs…
je recommande aux gens de suivre le madhhab hanbali.
Mais je recommande aux gens le livre d’Allah et la sunnah du Messager d’Allah – que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa famille -, et non pas comme l’a dit Muhammad ibn Ibrahim al-Bûchinjî :
Et parmi les branches de la foi : l’amour d’Ibn Châfi’
L’aimer est une obligation, pas une recommandation
Je suis châfi’i tant que je vis et si je meurs
Je recommande aux gens de suivre le madhhab châfi’î
Nous ne disons pas cela non plus, et nous ne disons pas : « sans Mâlik, la religion aurait disparu. »
Nous disons : Allah préserve sa religion, Nous disons également qu’Ahmed ibn Hanbal, qu’Allah lui fasse miséricorde, l’imam Ach Châfi’i, l’imam Mâlik et d’autres imams ne sont pas des piliers de la religion. Ce sont des imams qu’on prend en modèle, en particulier l’imam Ach Châfi’i, l’imam Ahmed et l’imam Mâlik, qu’Allah les récompense en bien pour l’islam, et nous ne pouvons nous passer de leurs livres, mais nous ne suivons pas aveuglément, non.
Cheikh Muhammad ibn Abd al-Wahhab (an Najdî), dans une petite rissalah qui se trouve dans les livres du Jami’ al-farîd, dit : « Le taqlîd est un fondement de la mécréance », et il cite comme preuve les paroles d’Allah, le Très-Haut, à propos des polythéistes :
﴿إِنَّا وَجَدْنَا آبَاءَنَا عَلَى أُمَّةٍ وَإِنَّا عَلَى آثَارِهِمْ مُقْتَدُونَ﴾
« Nous avons trouvé nos pères sur une religion et nous suivons leurs traces. » [Al-Ra’d : 23],
et dit à propos des gens du Livre :
﴿اتَّخَذُوا أَحْبَارَهُمْ وَرُهْبَانَهُمْ أَرْبَابًا مِنْ دُونِ اللَّهِ﴾
« Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines comme seigneurs en dehors d’Allah » [At-Tawba : 31].
Nous suivons le livre d’Allah et nous nous efforçons d’apprendre le livre d’Allah et la Sunna du Messager d’Allah – que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui et sur sa famille.
Quant au madhhab zaydî, il ne repose sur rien ! Que le témoin informe l’absent, que le témoin informe l’absent.
Trad: Ayyub, dammaj-fr.com
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