Exégèse de la sourate « Les arracheurs » (79) de chaykh al ‘Uthaymin [vidéo]

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بسم الله الرحمن الرحيم

Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ
وَالنَّازِعَاتِ غَرْقًا (1) وَالنَّاشِطَاتِ نَشْطًا (2) وَالسَّابِحَاتِ سَبْحًا (3) فَالسَّابِقَاتِ سَبْقًا (4) فَالْمُدَبِّرَاتِ أَمْرًا (5)﴾ 

« Au nom d’Allah, le Miséricordieux, le Clément.

Par ceux qui arrachent durement, et ceux qui recueillent avec douceur, et ceux qui voguent, et ceux qui se précipitent, et ceux qui gèrent le commandement. »

Toutes ces descriptions des anges correspondent aux tâches qu’Allah Tout-Puissant leur a confiés. Ainsi, lorsqu’Il dit :

﴿وَالنَّازِعَاتِ غَرْقًا (1) ﴾ 

« Par ceux qui arrachent durement. » Il fait référence aux anges chargés de recueillir les âmes des mécréants, qu’ils arrachent durement, c’est-à-dire avec violence.

﴿وَالنَّاشِطَاتِ نَشْطًا (2)﴾ 

« Celles qui recueillent avec douceur » signifie : les anges chargés de recueillir les âmes des croyants, les recueillent avec douceur, c’est-à-dire qu’ils les tirent doucement comme le nœud coulant, et je pense que vous connaissez le connaissez : le lien que nous appelons « takka » ou un mot similaire, c’est-à-dire un nœud qui, si vous tirez sur l’une des extrémités, se défait rapidement et facilement.

Ces anges chargés de recueillir les âmes des croyants les tirent doucement, et la raison en est que les anges chargés de recueillir les âmes des mécréants, lorsqu’ils appellent l’âme à sortir, l’appellent avec les pires qualificatifs, les anges disent à l’âme du mécréant : « Sors, âme malfaisante, qui était dans un corps malfaisant, sors vers la colère d’Allah ! », et d’autres paroles similaires.

L’âme s’effraie alors, elle ne veut pas sortir vers cela, et elle se disperse dans le corps – qu’Allah nous en préserve – jusqu’à ce qu’ils la saisissent avec force, l’arrachent, et que le corps soit presque déchiré par la violence de l’arrachement.

Quant aux âmes des croyants – qu’Allah nous compte parmi eux -, lorsque les anges descendent pour les saisir, ils leur annoncent la bonne nouvelle : « Sors, ô âme bonne, qui était dans un corps bon, sors vers la satisfaction d’Allah ! », et d’autres paroles similaires qui lui facilitent la tâche de quitter le corps auquel elle s’est habituée, afin qu’elle sorte facilement.

C’est pourquoi le Prophète (qu’Allah le vante et le préserve) dit : « Celui qui aime rencontrer Allah, Allah aime le rencontrer, et celui qui déteste rencontrer Allah, Allah déteste le rencontrer. » ‘Âïchah dit : « Ô Messager d’Allah, nous détestons tous la mort. » Il répondit : « Ce n’est pas cela, mais le croyant – c’est-à-dire lorsque son heure est venue – reçoit la bonne annonce de la miséricorde d’Allah et Sa satisfaction, et il aime rencontrer Allah. »

Car à ce moment-là, il voit qu’il va passer dans une demeure meilleure que celle qu’il a quittée, et il se réjouit comme chacun d’entre nous se réjouirait si on lui disait : « Quitte ta maison de terre pour un beau palais en pierre. » Il se réjouit alors et aime rencontrer Allah.

Et le mécréant – qu’Allah nous en préserve – au contraire, lorsqu’il est informé de la colère et du châtiment, déteste mourir, et déteste rencontrer Allah, alors Allah déteste le rencontrer.

Alors qui sont ceux qui arrachent ? Ce sont les anges qui arrachent les âmes des mécréants avec violence, et les « ceux qui recueillent » : les anges qui prennent les âmes des croyants avec facilité et douceur.

﴿فَالسَّابِقَاتِ سَبْقًا (4) ﴾ 

Celles qui se précipitent

Ce sont également les anges qui se précipitent vers l’ordre d’Allah, le Tout-Puissant. C’est pourquoi les anges sont plus rapides à exécuter l’ordre d’Allah et plus fidèles à l’ordre d’Allah que les Fils d’Adam. Allah, le Tout-Puissant, a dit en décrivant les anges de l’Enfer :

﴿عَلَيْهَا مَلَائِكَةٌ غِلَاظٌ شِدَادٌ لَا يَعْصُونَ اللَّهَ مَا أَمَرَهُمْ وَيَفْعَلُونَ مَا يُؤْمَرُونَ ﴾ 

« Veillent (sur l’Enfer) des anges sévères et durs qui ne désobéissent pas à Allah dans ce qu’Il leur ordonne et font ce qui leur est ordonné. »

Et Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿وَمَنْ عِنْدَهُ لَا يَسْتَكْبِرُونَ عَنْ عِبَادَتِهِ وَلَا يَسْتَحْسِرُونَ يُسَبِّحُونَ اللَّيْلَ وَالنَّهَارَ لَا يَفْتُرُونَ ﴾ 

« Et ceux qui sont auprès de Lui ne sont pas trop fiers pour L’adorer, et ils ne se lassent pas. Ils glorifient Allah nuit et jour, sans relâche. »

Ils sont donc prompts à obéir à Allah, le Tout-Puissant, dans ce qu’Il leur ordonne, ils ne désobéissent pas dans ce qu’Il leur ordonne et ils font ce qu’on leur ordonne, grâce à leur force et à leur capacité à accomplir les ordres d’Allah, le Tout-Puissant.

﴿وَالسَّابِحَاتِ سَبْحًا (3)﴾ 

« Et par les vogueurs »

Les anges voguent par ordre d’Allah, c’est-à-dire qu’ils se précipitent comme un nageur dans l’eau, comme Allah l’a dit à propos du soleil, de la lune, de la nuit et du jour :

﴿كُلٌّ فِي فَلَكٍ يَسْبَحُونَ﴾ 

« Chacun voguant dans une orbite » ce qui signifie qu’ils voguent sur ordre d’Allah, le Tout-Puissant, selon la volonté d’Allah, le Très-Haut, et ils – c’est-à-dire les anges – sont plus forts que les djinns, et les djinns sont plus forts que les humains. Regarde ce qu’Allah dit à propos de Sulaymân :

﴿يَاأَيُّهَا الْمَلَأُ أَيُّكُمْ يَأْتِينِي بِعَرْشِهَا قَبْلَ أَنْ يَأْتُونِي مُسْلِمِينَ قَالَ عِفْرِيتٌ مِنَ الْجِنِّ أَنَا آتِيكَ بِهِ قَبْلَ أَنْ تَقُومَ مِنْ مَقَامِكَ وَإِنِّي عَلَيْهِ لَقَوِيٌّ أَمِينٌ قَالَ الَّذِي عِنْدَهُ عِلْمٌ مِنَ الْكِتَابِ أَنَا آتِيكَ بِهِ قَبْلَ أَنْ يَرْتَدَّ إِلَيْكَ طَرْفُكَ﴾ 

« Vous tous ! Lequel d’entre vous m’apportera son trône avant qu’ils ne viennent à moi en muslims ? Un djinn dit : « Je te l’apporterai avant que tu ne te lèves de ta place, et je suis pour cela fort et digne de confiance. » Celui qui avait la connaissance du Livre dit : « Je te l’apporterai avant que ton regarde te revienne. » [Les Fourmis : 38-40]

Ce qui signifie : si tu détournes le regard puis le ramènes, avant qu’il ne revienne vers toi, je te l’aurai apporté.

﴿فَلَمَّا رَآهُ مُسْتَقِرًّا عِنْدَهُ قَالَ هَذَا مِنْ فَضْلِ رَبِّي لِيَبْلُوَنِي أَأَشْكُرُ أَمْ أَكْفُرُ ﴾ 

« Et quand (Sulaymân) le vit devant lui il dit : « Cela vient de la grâce de mon Seigneur pour m’éprouver : suis-je reconnaissant ou ingrat ? » [Les Fourmis : 40]

Les savants ont dit : Les anges l’ont transporté jusqu’à Sulaymân, d’où ? Du Yémen, et Sulaymân était en Syrie, en un instant, ce qui montre que la puissance des anges est bien supérieure à celle des djinns, et que la puissance des djinns est supérieure à celle des Fils d’Adam ; car aucun Fils d’Adam ne peut transporter le trône de la reine de Saba du Yémen vers le Nord en peu de temps.

En conclusion, les anges accomplissent en voguant les ordres d’Allah, le Tout-Puissant, tels qu’Il les leur donne.

﴿فَالْمُدَبِّرَاتِ أَمْرًا (5) ﴾ 

« Ceux qui gèrent le commandement. » est également une description des anges qui gèrent le commandement, le singulier de commandements, c’est à dirent que les commandements d’Allah, le Tout-Puissant, possèdent des anges qui en sont chargés. Prenons l’exemple de Jibril, chargé de recevoir la révélation d’Allah et de descendre la transmettre aux messagers.

Isrâfîl est chargé de souffler dans la trompe qui sonnera au jour du Jugement dernier, il soufflera dans la trompe et les gens seront effrayés et mourront, puis il soufflera à nouveau et ils seront ressuscités, il fait également partie des porteurs du trône.

Mîkâîll est chargé de la pluie et de la végétation.

L’ange de la mort est chargé des âmes, Mâlik est chargé de l’Enfer. Rîdwân est chargé du Paradis.

﴿عَنِ الْيَمِينِ وَعَنِ الشِّمَالِ قَعِيدٌ﴾ 

« Les deux assis à droite et à gauche (de la personne) » sont chargés de (ses) œuvres. Chacun s’occupe ce qu’Allah, le Tout-Puissant, lui a commandé.

Alors, à qui appartiennent toutes ces descriptions ? Ces descriptions appartiennent aux anges en fonction de leurs actions, et Allah, le Tout-Puissant, a juré par les anges, car ils font partie des meilleures créatures, et Allah, le Tout-Puissant, ne jure que par ce qui a une grande importance, soit en soi, soit parce que cela fait partie des signes d’Allah, le Tout-Puissant.

Puis Allah dit :

﴿يَوْمَ تَرْجُفُ الرَّاجِفَةُ (6) تَتْبَعُهَا الرَّادِفَةُ (7)﴾ 

« Le jour où retentira le premier coup de trompe, suivi du second » Ceci est lié à un sous-entendu qui est : « Rappelle-toi, ô Mohammed, et rappelle aux gens ce grand Jour :

﴿يَوْمَ تَرْجُفُ الرَّاجِفَةُ (6) تَتْبَعُهَا الرَّادِفَةُ (7)﴾ 

« Le jour où retentira le premier coup de trompe, suivi du second »

Ce sont les deux souffles dans la trompe ; le premier souffle : les gens tremblent et s’effraient, puis ils meurent jusqu’au dernier sauf ceux qu’Allah veut épargner, et le deuxième souffle : ils sont ressuscités de leurs tombes, les gens se lèvent de leurs tombes en même temps, Allah dit :

﴿فَإِنَّمَا هِيَ زَجْرَةٌ وَاحِدَةٌ فَإِذَا هُمْ بِالسَّاهِرَةِ ﴾ 

« Ce ne sera qu’un seul cri, et les voilà sur la terre ferme. »

Lorsque le tremblement se produira et sera suivi du second, les gens se diviseront en deux groupes :

﴿قُلُوبٌ يَوْمَئِذٍ وَاجِفَةٌ (8) أَبْصَارُهَا خَاشِعَةٌ (9)﴾ 

« Leurs cœurs seront alors effrayés et leurs regards seront humbles. » Ce sont les cœurs des mécréants, effrayés, c’est-à-dire terrifiés.

﴿أَبْصَارُهَا خَاشِعَةٌ (9)﴾ 

Leurs regards seront baissés, c’est-à-dire humiliés, ils ne pourront guère regarder ou fixer du regard, mais leurs regards seront baissés – et nous implorons Allah de nous en préserver – à cause de leur humiliation. Allah, le Très-Haut, dit :

﴿وَتَرَاهُمْ يُعْرَضُونَ عَلَيْهَا خَاشِعِينَ مِنَ الذُّلِّ يَنْظُرُونَ مِنْ طَرْفٍ خَفِيٍّ﴾ 

« Et tu les verras exposés devant (l’Enfer), avilis par l’humiliation, regardant du coin de l’œil. »

Nous demandons à Allah le Très-Haut d’être notre allié dans cette vie et dans l’au-delà, de nous placer parmi ceux qui seront sauvés ce jour-là du châtiment d’Allah, et de faire de nous Ses alliés pieux et son parti victorieux. Il est Généreux et Noble.

Allah, le Tout-Puissant, dit pour éclaircir ce qui se passera lors de la résurrection :

﴿فَإِنَّمَا هِيَ زَجْرَةٌ وَاحِدَةٌ (13) فَإِذَا هُمْ بِالسَّاهِرَةِ (14) ﴾ 

« Ce n’est qu’un seul cri, et les voilà sur la terre ferme. » Un seul cri de la part d’Allah, le Tout-Puissant, les réveille et les fait se lever de leurs tombes comme un seul homme sur la surface de la terre après avoir été dans ses entrailles. Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿إِنْ كَانَتْ إِلَّا صَيْحَةً وَاحِدَةً فَإِذَا هُمْ جَمِيعٌ لَدَيْنَا مُحْضَرُونَ﴾ 

« Ce ne sera qu’un seul cri, et les voilà tous présents devant Nous. »

Toutes les créatures, par cette seule parole, sortiront de leurs tombes vivantes, puis seront présentés à Allah Tout-Puissant pour être rétribués. C’est pourquoi Il a dit :

﴿فَإِنَّمَا هِيَ زَجْرَةٌ وَاحِدَةٌ (13) فَإِذَا هُمْ بِالسَّاهِرَةِ (14) ﴾ 

« Ce ne sera qu’un seul cri, et les voilà sur la terre ferme. » C’est comme quand Il dit :

﴿وَمَا أَمْرُنَا إِلَّا وَاحِدَةٌ كَلَمْحٍ بِالْبَصَرِ﴾ 

« Mon ordre n’a lieu qu’une seule fois, tel un clin d’œil. » ce qui signifie : lorsqu’Allah veut quelque chose, il suffit d’un seul ordre : « Sois ! », et cela ne tarde pas un instant, « comme un clin d’œil ». Rien ne peut empêcher Allah Tout-Puissant. Dès lors que toutes les créatures se lèvent de leurs tombes pour Allah, le Tout-Puissant, d’un seul mot, cela est la preuve la plus évidente qu’Allah est capable de tout, et que rien dans les cieux et sur la terre ne peut L’empêcher, comme Il l’a dit :

﴿وَمَا كَانَ اللَّهُ لِيُعْجِزَهُ مِنْ شَيْءٍ فِي السَّمَاوَاتِ وَلَا فِي الْأَرْضِ إِنَّهُ كَانَ عَلِيمًا قَدِيرًا﴾ 

« Et rien dans les cieux ni sur la terre ne peut empêcher Allah. Il est Savant et Omnipotent. »

﴿فَإِنَّمَا هِيَ زَجْرَةٌ وَاحِدَةٌ (13) فَإِذَا هُمْ بِالسَّاهِرَةِ (14) ﴾ 

« Ce ne sera qu’un seul cri, et les voilà sur la terre ferme. » puis Allah, le Très-Haut, a expliqué ce qui était arrivé aux nations avant Muhammad, qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille.

Il faut savoir que les récits qu’Allah, le Tout-Puissant, nous a rapportés sur les nations précédentes ont de nombreux avantages et enseignements, comme Il l’a dit :

﴿لَقَدْ كَانَ فِي قَصَصِهِمْ عِبْرَةٌ لِأُولِي الْأَلْبَابِ﴾ 

« Il y a certes dans leurs récits une leçon pour les intelligents. »

Parmi ces leçons, il y a le réconfort apporté au Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, face aux souffrances verbales et physiques infligées par son peuple, comme si Allah lui disait : Les messagers avant toi ont été maltraités,

﴿وَلَقَدْ كُذِّبَتْ رُسُلٌ مِنْ قَبْلِكَ فَصَبَرُوا عَلَى مَا كُذِّبُوا وَأُوذُوا حَتَّى أَتَاهُمْ نَصْرُنَا وَلَا مُبَدِّلَ لِكَلِمَاتِ اللَّهِ وَلَقَدْ جَاءَكَ مِنْ نَبَإِ الْمُرْسَلِينَ﴾ 

« Des messagers avant toi furent certes traités de menteurs, mais ils patientèrent sur les démentis subis et les mauvais traitements jusqu’à ce que Mon secours leur parvienne. Rien ne peut changer les paroles d’Allah. Et certes, des nouvelles des messagers t’ont été rapportées. »

Et parmi les leçons : que (leurs récits) contiennent une menace pour ceux qui ont traité de menteur le messager d’Allah -qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille- subiront le même châtiment et le même supplice que les nations précédentes. Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿أَفَلَمْ يَسِيرُوا فِي الْأَرْضِ فَيَنْظُرُوا كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الَّذِينَ مِنْ قَبْلِهِمْ دَمَّرَ اللَّهُ عَلَيْهِمْ وَلِلْكَافِرِينَ أَمْثَالُهَا﴾ 

« N’ont-ils pas parcouru la terre pour voir quelle fut la fin de ceux qui les précédèrent ? Allah les détruisit, et les mécréants auront un sort semblable. »

Les leçons à tirer des récits des prophètes sont nombreuses.

Allah, le Très-Haut, a dit :

﴿هَلْ أَتَاكَ حَدِيثُ مُوسَى (15)﴾ 

« Le récit de Mûsâ t’est-il parvenu ? » La parole : « t’est-il parvenu » s’adresse au Prophète -qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille- ou à toute personne à qui ce discours peut s’adresser ? Dans le premier cas, cela signifie : « Ô Muhammad, t’est-il parvenu ? » et selon le deuxième sens : « Ô homme, t’est-il parvenu ? ».

Le discours de Mûsâ, fils de ‘Imrân, qu’Allah le vante et le préserve, le meilleur des prophètes des enfants d’Isrâîl, et l’un des cinq doués de fermeté, à savoir : Muhammad, -qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille- Ibrâhîm, Mûsâ, ‘Îsâ et Nûh. Ces cinq sont mentionnées dans le Qur-ân à deux endroits, dont l’un dans le chapitre Les coalisés, où Allah dit :

﴿وَإِذْ أَخَذْنَا مِنَ النَّبِيِّينَ مِيثَاقَهُمْ وَمِنْكَ وَمِنْ نُوحٍ وَإِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى ابْنِ مَرْيَمَ ﴾ 

« Et lorsque Nous avons pris l’engagement des prophètes, de toi, et de Nûh, Ibrâhîm, de Mûsâ et de ‘Îsâ , fils de Maryam. » et le second dans le verset :

﴿شَرَعَ لَكُمْ مِنَ الدِّينِ مَا وَصَّى بِهِ نُوحًا وَالَّذِي أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ وَمَا وَصَّيْنَا بِهِ إِبْرَاهِيمَ وَمُوسَى وَعِيسَى ﴾ 

« Il vous a prescrit de la religion ce qu’Il a prescrit à Nûh, ce que Nous t’avons révélé, et ce que Nous avons prescrit à Ibrâhîm, à Mûsâ et à ‘Îsâ. »

L’histoire de Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, est plus mentionnée dans le Qur-ân que celles des autres prophètes, car Mûsâ est le prophète des Juifs, qui étaient nombreux à al Madînah et dans ses environs à l’époque du Prophète -qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille-. Parmi les récits des prophètes qui nous ont été rapportés, ceux concernant Mûsâ sont donc plus nombreux, plus complets et plus détaillés.

Dans Sa parole :

﴿هَلْ أَتَاكَ حَدِيثُ مُوسَى (15)﴾ 

« Le récit de Mûsâ t’est-il parvenu ? », il y a une incitation pour l’auditeur à écouter ce qui s’est passé dans cette histoire.

﴿إِذْ نَادَاهُ رَبُّهُ بِالْوَادِ الْمُقَدَّسِ طُوًى (16)﴾ 

« Quand son Seigneur l’appela dans l’oued sacrée de Tuwâ. » Allah, le Tout-Puissant, l’appela d’une voix qu’il entendit.

Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿وَنَادَيْنَاهُ مِنْ جَانِبِ الطُّورِ الْأَيْمَنِ وَقَرَّبْنَاهُ نَجِيًّا ﴾ 

« Et Je l’appelai du côté droit de la montagne et Je le rapprochai pour lui parler en privé. »

﴿ إِذْ نَادَاهُ رَبُّهُ بِالْوَادِ الْمُقَدَّسِ طُوًى (16) اذْهَبْ إِلَى فِرْعَوْنَ  ﴾ 

« Quand son Seigneur l’appela dans l’oued sacrée de Tuwâ : Va vers Fir’awn ! » Fir’awn était le roi de Misr, et il disait à son peuple qu’il est leur seigneur le plus élevé, et qu’il n’y a pas d’autre dieu que lui, il disait :

﴿يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ مَا عَلِمْتُ لَكُمْ مِنْ إِلَهٍ غَيْرِي﴾ 

« Ô vous tous, je ne connais pour vous d’autre dieu que moi. » prétendant ainsi ce qui ne lui appartenait pas et niant le droit d’autrui, à savoir Allah.

Et sa parole :

﴿بِالْوَادِ الْمُقَدَّسِ ﴾ 

« dans l’oued sacré » désigne at Tûr, et l’oued est l’endroit où coule l’eau, et Allah l’a qualifié de sacré car c’est là que Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, reçut la révélation.

Et sa parole :

﴿طُوًى﴾ 

« Tuwa » est le nom de l’oued.

﴿اذْهَبْ إِلَى فِرْعَوْنَ إِنَّهُ طَغَى (17) ﴾ 

« Va vers Fir’awn, car il a transgressé »

Allah a donc ordonné à son prophète Mûsâ d’aller vers Fir’awn, et c’est là le message, en expliquant la raison de cela, à savoir la tyrannie de cet homme : Fir’awn. Et dans la sourate Taha, Il dit :

﴿اذْهَبَا إِلَى فِرْعَوْنَ إِنَّهُ طَغَى﴾ 

« Allez tous les deux à Fir’awn, car il a transgressé ! » Il n’y a pas de contradiction entre les deux versets ; en effet, Allah, le Très-Haut, a d’abord envoyé Mûsâ, puis Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille- a demandé à son Seigneur de le soutenir par son frère Hârûn, qui a donc été envoyé avec Mûsâ, donc Mûsâ et Hârûn sont chacun envoyé à Fir’awn.

Et Sa parole :

﴿إِنَّهُ طَغَى﴾ 

« il a transgressé » signifie : il a dépassé les limites, car la transgression est un dépassement, comme dans Sa parole :

﴿إِنَّا لَمَّا طَغَى الْمَاءُ حَمَلْنَاكُمْ فِي الْجَارِيَةِ﴾ 

« Lorsque l’eau transgressa (déborda), Nous vous transportâmes dans le navire. »

« transgressa » signifie : augmenta, d’où le mot « tâghût », car il y a dépassement des limites.

Ici, Allah, le Très-Haut, dit :

﴿إِنَّهُ طَغَى (17) فَقُلْ هَلْ لَكَ إِلَى أَنْ تَزَكَّى (18)﴾ 

« il a transgressé, et dis : Ne veux-tu pas te purifier (par l’Islam) ? » L’interrogation ici est pour susciter l’intérêt, l’intérêt de Fir’awn à se purifier du mal et de la corruption dans lesquels il se trouve. L’origine du mot « zakat » est la croissance et l’augmentation, et il est utilisé dans le sens de l’Islam et du monothéisme, comme dans le verset :

﴿وَوَيْلٌ لِلْمُشْرِكِينَ الَّذِينَ لَا يُؤْتُونَ الزَّكَاةَ وَهُمْ بِالْآخِرَةِ هُمْ كَافِرُونَ﴾ 

« Et malheur aux polythéistes qui ne donnent pas la zakat et qui mécroient à l’au-delà. » et dans Sa parole :

﴿قَدْ أَفْلَحَ مَنْ زَكَّاهَا وَقَدْ خَابَ مَنْ دَسَّاهَا﴾ 

« A réussi celui qui a purifié (son âme) et a échoué celui qui l’a pervertie. »

﴿ هَلْ لَكَ إِلَى أَنْ تَزَكَّى (18) وَأَهْدِيَكَ إِلَى رَبِّكَ ﴾ 

« As-tu envie de te purifier, et que je te guide à ton Seigneur… » c’est-à-dire à la religion d’Allah, qui mène à Allah.

﴿فَتَخْشَى (19) ﴾ 

« …afin que tu (Le) craignes. » c’est-à-dire que tu aies peur d’Allah, le Tout-Puissant, en toute connaissance de cause, car la crainte est associée à la connaissance. Sans connaissance, il ne s’agit que de peur, et c’est là la différence entre la crainte et la peur. La différence entre les deux est que la crainte est fondée sur la connaissance. Allah, le Tout-Puissant, a dit :

﴿إِنَّمَا يَخْشَى اللَّهَ مِنْ عِبَادِهِ الْعُلَمَاءُ﴾ 

« Seuls les savants parmi Ses serviteurs craignent Allah. »

Quant à la peur, c’est une peur pure, une frayeur qui s’empare de l’homme même sans connaissance. C’est pourquoi l’homme peut avoir peur de quelque chose qu’il imagine, il peut voir dans la nuit noire un fantôme qui n’existe pas et en avoir peur. C’est une frayeur fondée sur une illusion, mais la crainte vient de la connaissance.

﴿وَأَهْدِيَكَ إِلَى رَبِّكَ فَتَخْشَى (19) فَأَرَاهُ الْآيَةَ الْكُبْرَى (20)﴾ 

« et que je te guide à ton Seigneur afin que tu (Le) craignes ? Il lui montra alors le plus grand signe. »

C’est-à-dire : Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, est allé voir Fir’awn et lui a dit ce qu’Allah lui avait ordonné de dire :

﴿ هَلْ لَكَ إِلَى أَنْ تَزَكَّى (18) وَأَهْدِيَكَ إِلَى رَبِّكَ فَتَخْشَى (19)﴾ 

« As-tu envie de te purifier, et que je te guide à ton Seigneur afin que tu (Le) craignes ? »

Et comme les hommes ne croient pas et n’acceptent la prétention d’une personne d’être un messager qu’avec un signe, car il est évident que l’homme n’accepte la prétention de personne sans preuve, Allah a donné à chaque messager un signe prouvant sa véracité. Ici, Il a dit :

﴿فَأَرَاهُ الْآيَةَ الْكُبْرَى (20) ﴾ 

« Il lui montra alors le plus grand signe. »

C’est-à-dire que Mûsâ montra à Fir’awn le plus grand signe. Quel fut donc ce signe ? Le signe fut qu’il avait avec lui un bâton en bois provenant d’une branche d’arbre, comme chacun sait. Lorsqu’il le posa sur le sol, il devint un serpent qui rampait, puis lorsqu’il le reprit, il redevint bâton. Ce fut l’un des signes d’Allah : un objet inanimé posé sur le sol qui devient un serpent qui rampe, et lorsqu’on le reprend, il reprend immédiatement son état initial, un bâton normal.

﴿فَأَرَاهُ الْآيَةَ الْكُبْرَى (20) ﴾ 

« Il lui montra alors le plus grand signe. » Allah envoya Mûsâ avec ce signe et par le fait qu’il mit sa main dans sa poche et qu’elle en ressortit blanche sans aucun mal, c’est-à-dire sans aucun défaut, blanche d’une blancheur qui n’était pas celle de la lèpre, mais une blancheur dont Allah fit un signe.

Allah l’envoya avec cela – le bâton et la main – parce qu’à l’époque de Mûsâ, la magie était répandue et courante, alors Allah, le Glorieux et Exalté, l’envoya avec quelque chose qui ressemble à de la magie, mais qui n’est pas en réalité de la magie, afin de vaincre les magiciens qui s’opposaient à Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve.

Les savants ont dit : à l’époque de ‘Îsâ, qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille, la médecine était énormément répandue, alors ‘Îsâ vint avec un pouvoir qui dépassait les médecins, à savoir qu’il ne touchait aucun malade sans qu’il guérisse. Quand on lui amenait une personne atteinte d’une maladie, quelle qu’elle soit, il la touchait de sa main et elle guérissait, par la permission d’Allah. Il guérissait les aveugles et les lépreux, alors qu’il n’y avait pas de remède contre la lèpre, mais il guérissait les lépreux par la permission d’Allah, le Tout-Puissant, et il guérissait les aveugles de naissance.

Plus fort encore, il ressuscitait les morts avec la permission d’Allah. On lui apportait un mort, il lui parlait et la vie lui était rendue. Plus fort et plus impressionnant, il les faisait sortir par la permission d’Allah, d’où ? De leurs tombes. Il se tenait debout devant la tombe et appelait son occupant, qui en sortait vivant. C’est quelque chose qu’aucune médecine ne peut accomplir.

C’est pourquoi le signe de ‘Îsâ à cette époque convenait parfaitement à la situation dans laquelle se trouvaient les gens.

 

Les savants ont dit : Le Messager d’Allah, Muhammad, qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille, est venu vers les Arabes alors qu’ils se vantaient de leur éloquence et considéraient celle-ci comme la plus grande qualité chez l’être humain. Muhammad, qu’Allah le vante et le préserve ainsi que sa famille, vint avec cet immense Qur-ân qui a rendu impuissants les princes de l’éloquence, incapables d’en produire un similaire. Allah, le Très-Haut, a dit :

﴿قُلْ لَئِنِ اجْتَمَعَتِ الْإِنْسُ وَالْجِنُّ عَلَى أَنْ يَأْتُوا بِمِثْلِ هَذَا الْقُرْآنِ لَا يَأْتُونَ بِمِثْلِهِ وَلَوْ كَانَ بَعْضُهُمْ لِبَعْضٍ ظَهِيرًا (88)﴾ 

« Dis : « Si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Qur-ân, ils ne pourraient rien produire de semblable, même s’ils s’entraidaient les uns les autres. »

Nous pouvons donc dire que Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, montra à Fir’awn le plus grand signe, mais en a-t-il tiré profit ? Non :

﴿وَمَا تُغْنِي الْآيَاتُ وَالنُّذُرُ عَنْ قَوْمٍ لَا يُؤْمِنُونَ﴾ 

« Les signes et les avertissements ne servent à rien pour des gens qui ne croient pas. »

﴿إِنَّمَا تُنْذِرُ مَنِ اتَّبَعَ الذِّكْرَ وَخَشِيَ الرَّحْمَنَ بِالْغَيْبِ﴾ 

« Tu n’avertis que celui qui suit le rappel et craint le Miséricordieux en secret »

 

Ceux dont les cœurs ne sont pas disposés à recevoir la guidance ne seront pas guidés, même si tous les signes leur venaient – nous demandons refuge à Allah. C’est pourquoi Il a dit :

﴿فَكَذَّبَ وَعَصَى (21)﴾ 

« Il a donc traité de mensonge et désobéi » Il a traité l’information de mensonge et a désobéi à l’ordre, c’est-à-dire qu’il n’a pas dit à Mûsâ: « Tu n’es pas un messager », mais il a dit :

﴿إِنَّ رَسُولَكُمُ الَّذِي أُرْسِلَ إِلَيْكُمْ لَمَجْنُونٌ﴾ 

« Votre messager qui vous a été envoyé est fou. » et il a désobéi à l’ordre, car il n’a pas obéi à Mûsâ et n’a pas suivi sa loi.

﴿ثُمَّ أَدْبَرَ يَسْعَى (22)﴾ 

« Puis il s’est retourné et s’est enfui. » il a fait demi-tour et s’est enfui en courant.

﴿فَحَشَرَ فَنَادَى (23) ﴾ 

« Il rassembla donc et héla » il rassembla les gens, c’est-à-dire qu’il les réunit, et il les héla d’une voix forte afin de mieux leur faire comprendre qu’il leur interdisait ce que Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, attendait d’eux.

﴿فَحَشَرَ فَنَادَى (23) فَقَالَ أَنَا رَبُّكُمُ الْأَعْلَى (24)﴾ 

« Il rassembla donc et héla : Je suis votre Seigneur le plus élevé ! » – qu’Allah nous préserve – Il dit à son peuple : « Je suis votre Seigneur le plus élevé ! » ce qui signifie « il n’y a personne au-dessus de moi » car « le plus haut » est un superlatif tiré de l’élévation.

Vois comme cet homme était arrogant et s’attribuait ce qui ne lui appartenait pas en disant : « Je suis votre Seigneur le plus élevé !»

Il se vantait des fleuves et de son vaste royaume, et disait à son peuple -parmi ce qu’il leur dit- car il leur avait dit beaucoup de choses :

﴿يَا قَوْمِ أَلَيْسَ لِي مُلْكُ مِصْرَ وَهَذِهِ الْأَنْهَارُ تَجْرِي مِنْ تَحْتِي أَفَلَا تُبْصِرُونَ أَمْ أَنَا خَيْرٌ مِنْ هَذَا الَّذِي هُوَ مَهِينٌ وَلَا يَكَادُ يُبِينُ ﴾ 

« Ô mon peuple, n’ai-je pas le royaume de Misr (Egypte) et ces fleuves qui coulent sous mes pieds ? Ne voyez-vous donc pas ? Je suis bien meilleur que celui-ci qui est méprisable et qui peine à s’exprimer. »

Que s’est-il passé ?

Allah, le Tout-Puissant, l’a noyé dans l’eau dont il se vantait, et Allah a donné le royaume d’Égypte aux enfants d’Israël qu’il opprimait.

Allah, le Tout-Puissant, a dit :

﴿فَأَخَذَهُ اللَّهُ نَكَالَ الْآخِرَةِ وَالْأُولَى ﴾ 

« Alors Allah le saisit pour en faire un exemple de l’au-delà et de l’ici-bas. »

Allah, le Tout-Puissant, le saisit d’une prise d’un puissant parfaitement capable, dans l’au-delà et dans l’ici-bas, c’est-à-dire qu’Il l’a châtié en exemple dans l’au-delà et dans l’ici-bas. Il fut donc un exemple à son époque, et un exemple après son époque jusqu’au jour du jugement dernier.

Quiconque lit le Livre de Allah et ce que Allah a fait à Fir’awn en tire une leçon et réfléchit à la manière dont Allah l’a détruit malgré son immense royaume, sa tyrannie et son oppression, mais il fut plus méprisable à Allah Tout-Puissant que tout ce qui est méprisable.

Allah, le Tout-Puissant, dit :

﴿إِنَّ فِي ذَلِكَ لَعِبْرَةً لِمَنْ يَخْشَى (26)﴾ 

« Il y a là une leçon pour ceux qui craignent. » En effet, dans l’envoi de Mûsâ à Fir’awn, dans leur dialogue, dans le mépris de Fir’awn et dans son refus de se soumettre à lui, il y a une leçon. Une leçon pour qui ? Pour ceux qui craignent, c’est-à-dire qui craignent Allah, le Tout-Puissant. Quiconque possède la crainte d’Allah et réfléchit à ce qui est arrivé à Mûsâ avec Fir’awn et les conséquences pour chacun d’eux, en tirera une leçon.

Et les leçons à tirer de l’histoire de Mûsâ sont nombreuses. Si l’un d’entre vous se chargeait de rassembler les versets de chaque sourate qui racontent cette histoire, puis citait les leçons à en tirer, ce serait excellent. Y en a-t-il parmi vous qui voudrait le faire ?

Étudiant : Dans quelques jours, si Allah le veut.

Cheikh : Oui, tu as quinze jours. Quoi qu’il en soit, si nous trouvons quelqu’un avant toi, il aura la priorité, sinon ce sera toi. Le premier arrivé sera le premier servi.

Étudiant : Recueillir les leçons, Cheikh ?

Cheikh : Oui, il doit raconter toute l’histoire avec tous les versets, car certaines sourates contiennent des éléments qui ne se trouvent pas dans d’autres. S’il les rassemble et dit, par exemple : « On tire de cette grande histoire les leçons suivantes » puis les énumère.

C’est-à-dire : ce que je veux de vous, ce ne sont pas ces jugements juridiques, car cela pourrait être long, mais les leçons : comment Allah, le Tout-Puissant, les a-t-il envoyés à Fir’awn ? Comment leur a-t-Il dit :

﴿فَقُولَا لَهُ قَوْلًا لَيِّنًا﴾ 

« Dites-lui des paroles douces » alors qu’il était arrogant et mauvais ? Et quel en a été le résultat ? Et comment Mûsâ, qu’Allah le vante et le préserve, est-il sorti de Misr, craignant pour sa vie et regardant derrière lui, comme le Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, est sorti de Makkah, regardant derrière lui ? Et la fin fut en faveur du Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, et de Mûsâ ? Mais la bonne fin du Prophète fut par ses actes et ceux de ses compagnons, Allah punit leurs ennemis par leurs mains.

Alors que la bonne fin pour Mûsâ fut par l’acte d’Allah, le Tout-Puissant. L’homme doit tirer des leçons de cela. Je ne veux pas de jugements jurisprudentiels, non, je veux des leçons que l’homme peut prendre en compte pour se corriger et corriger son cœur jusqu’à ce que la situation soit claire.

Quoi qu’il en soit, il est bon de mentionner les paroles des savants, car elles aident à comprendre le sens.

﴿أَأَنْتُمْ أَشَدُّ خَلْقًا أَمِ السَّمَاءُ بَنَاهَا (27) رَفَعَ سَمْكَهَا فَسَوَّاهَا (28)﴾ 

« Êtes-vous plus durs à créer ou bien est-ce le ciel ? Il l’a construit. Il a élevé son toit et l’a parfait. »

Allah, le Tout-Puissant, s’adresse à Ses serviteurs en disant :

﴿ أَأَنْتُمْ أَشَدُّ خَلْقًا أَمِ السَّمَاءُ ﴾ 

« Êtes-vous plus durs à créer ou bien est-ce le ciel ? » Il a voulu par cette interrogation confirmer la possibilité de la résurrection, car les polythéistes ont traité le Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, de menteur au sujet de la résurrection, et ont dit :

﴿مَنْ يُحْيِ الْعِظَامَ وَهِيَ رَمِيمٌ﴾ 

« Qui redonnera la vie à des ossements réduits en poussière ? » et Allah, le Tout-Puissant, répond :

﴿ أَأَنْتُمْ أَشَدُّ خَلْقًا أَمِ السَّمَاءُ ﴾ 

« Êtes-vous plus difficiles à créer que le ciel ? »

Tout le monde sait bien que c’est le ciel, comme l’a dit le Tout-Puissant :

﴿لَخَلْقُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ أَكْبَرُ مِنْ خَلْقِ النَّاسِ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ﴾ 

« La création des cieux et de la terre est plus grande que la création des hommes, mais la plupart des hommes ne savent pas. »

﴿بَنَاهَا﴾ 

« Il l’a construit. » Cette phrase n’est pas reliée à la précédente, c’est pourquoi le récitateur doit s’arrêter après :

﴿أَمِ السَّمَاءُ﴾ 

« ou le ciel ? », puis reprendre en disant :

﴿بَنَاهَا﴾ 

« Il l’a construit », c’est une phrase unique pour souligner la grandeur du ciel. Allah l’a construit, et Allah a précisé dans un autre verset de la sourate « Les vents » qu’Il l’a construit avec force, en disant :

﴿وَالسَّمَاءَ بَنَيْنَاهَا بِأَيْدٍ﴾ 

« Et le ciel, Je l’ai construit avec puissance. » c’est-à-dire avec force :

﴿وَإِنَّا لَمُوسِعُونَ﴾ 

« et Je suis généreux. »

﴿رَفَعَ سَمْكَهَا فَسَوَّاهَا (28)﴾ 

« Il a élevé son toit et l’a parfait. » c’est-à-dire qu’Il l’a élevé au-dessus de la Terre, et Il l’a élevée sans piliers, comme Il l’a dit :

﴿اللَّهُ الَّذِي رَفَعَ السَّمَاوَاتِ بِغَيْرِ عَمَدٍ تَرَوْنَهَا﴾ 

« C’est Allah qui a élevé les cieux sans pilier visible. »

﴿فَسَوَّاهَا﴾ 

c’est-à-dire qu’Il l’a rendu plain et parfait, comme Il l’a dit à propos de la création de l’homme :

﴿يَا أَيُّهَا الْإِنْسَانُ مَا غَرَّكَ بِرَبِّكَ الْكَرِيمِ الَّذِي خَلَقَكَ فَسَوَّاكَ ﴾ 

« Ô homme, qu’est-ce qui t’a trompé au sujet de ton Seigneur, le Généreux qui t’a créé et t’a rendu parfait. » c’est-à-dire qu’Il t’a rendu parfait dans ta création, et il en va de même pour le ciel, qu’Allah, le Tout-Puissant, a rendu parfait.

﴿وَأَغْطَشَ لَيْلَهَا وَأَخْرَجَ ضُحَاهَا (29)﴾ 

« Il obscurcit sa nuit et fit sortir son jour. » Il l’obscurcit, c’est-à-dire qu’Il l’assombrit, car la nuit est sombre. Allah, le Très-Haut, dit :

﴿وَجَعَلْنَا اللَّيْلَ وَالنَّهَارَ آيَتَيْنِ فَمَحَوْنَا آيَةَ اللَّيْلِ وَجَعَلْنَا آيَةَ النَّهَارِ مُبْصِرَةً ﴾ 

« Et J’ai fait de la nuit et du jour deux signes : J’ai effacé le signe de la nuit et rendu visible le signe du jour. »

﴿وَأَخْرَجَ ضُحَاهَا﴾ 

« et fit sortir son jour. » il l’a manifesté par le soleil qui se lève chaque jour à l’Est et se couche à l’Ouest.

﴿وَالْأَرْضَ بَعْدَ ذَلِكَ دَحَاهَا (30) أَخْرَجَ مِنْهَا مَاءَهَا وَمَرْعَاهَا (31) وَالْجِبَالَ أَرْسَاهَا (32) مَتَاعًا لَكُمْ وَلِأَنْعَامِكُمْ (33) ﴾ 

« Et la terre, après cela, il l’étendit. Il en fit sortir son eau et son pâturage. Et les montagnes, Il les fixa, comme profit pour vous et pour vos troupeaux. » la terre après cela : c’est-à-dire après la création des cieux et de la Terre.

Il l’a étendue et a précisé cette étendue en disant : « Il en fit sortir son eau et son pâturage. Et les montagnes, Il les fixa » La terre fut créée avant le ciel, comme Allah l’a dit :

﴿قُلْ أَئِنَّكُمْ لَتَكْفُرُونَ بِالَّذِي خَلَقَ الْأَرْضَ فِي يَوْمَيْنِ وَتَجْعَلُونَ لَهُ أَنْدَادًا ذَلِكَ رَبُّ الْعَالَمِينَ وَجَعَلَ فِيهَا رَوَاسِيَ مِنْ فَوْقِهَا وَبَارَكَ فِيهَا وَقَدَّرَ فِيهَا أَقْوَاتَهَا فِي أَرْبَعَةِ أَيَّامٍ سَوَاءً لِلسَّائِلِينَ ثُمَّ اسْتَوَى إِلَى السَّمَاءِ وَهِيَ دُخَانٌ فَقَالَ لَهَا وَلِلْأَرْضِ ائْتِيَا طَوْعًا أَوْ كَرْهًا قَالَتَا أَتَيْنَا طَائِعِينَ فَقَضَاهُنَّ سَبْعَ سَمَاوَاتٍ فِي يَوْمَيْنِ ﴾ 

« Dis : « Mécroyez-vous en Celui qui a créé la terre en deux jours et lui donnez des égaux ? C’est là le Seigneur de l’univers. Il y plaça des montagnes au-dessus d’elle, et Il la bénit et y détermina ses subsistances en quatre jours, de manière égale pour ceux qui demandent. Puis Il s’éleva vers le ciel qui était encore fumée, et Il dit au ciel et à la Terre : « Venez de gré ou de force. » Ils dirent : « Nous venons de bon gré. » Il les créa donc en deux jours. »

La terre fut donc créée avant le ciel, mais son développement, la sortie de son eau et des pâturages eurent lieu après la création des cieux.

﴿أَخْرَجَ مِنْهَا مَاءَهَا وَمَرْعَاهَا (31) وَالْجِبَالَ أَرْسَاهَا (32) ﴾ 

« Il en fit sortir son eau et son pâturage. Et les montagnes, Il les fixa. » dans la terre afin qu’elles la maintiennent et qu’elle ne soit pas ébranlée par la création.

﴿مَتَاعًا لَكُمْ وَلِأَنْعَامِكُمْ (33)﴾ 

« comme jouissance pour vous et pour vos troupeaux. »  c’est-à-dire qu’Allah Tout-Puissant en a fait une jouissance pour nous, afin que nous en profitions dans ce que nous mangeons et buvons, et pour notre bétail, c’est-à-dire nos chameaux, nos vaches, nos moutons et autres.

Et lorsqu’Allah Tout-Puissant a rappelé à Ses serviteurs ces bienfaits qui témoignent de la perfection de Son pouvoir, Il leur a rappelé leur destin inévitable et inéluctable en disant :

﴿فَإِذَا جَاءَتِ الطَّامَّةُ الْكُبْرَى (34)﴾ 

« Alors, quand viendra le cataclysme le plus grand » c’est-à-dire le Jour du Jugement, et Il l’a appelé « cataclysme le plus grand » parce qu’il est terrible et anéantit tout ce qui l’a précédé, et « le plus grand » signifie : plus grand que tous les autres.

﴿فَإِذَا جَاءَتِ الطَّامَّةُ الْكُبْرَى (34) يَوْمَ يَتَذَكَّرُ الْإِنْسَانُ مَا سَعَى (35)﴾ 

« Alors, quand viendra le malheur le plus grand. Le jour où l’homme se souviendra de ce qu’il a fait. » c’est l’explication de ce jour où aura lieu le plus grand cataclysme, qui est le jour où l’homme se souviendra de ce qu’il a fait. Comment s’en souviendra-t-il ? Il s’en souviendra par écrit. Il aura l’écrit avec lui, qu’il lira lui-même. Allah, le Très-Haut, a dit :

﴿وَنُخْرِجُ لَهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ كِتَابًا يَلْقَاهُ مَنْشُورًا اقْرَأْ كِتَابَكَ كَفَى بِنَفْسِكَ الْيَوْمَ عَلَيْكَ حَسِيبًا ﴾ 

« Et Je lui sortirai, au Jour de la Résurrection, un livre qu’il trouvera déployé : Lis ton livre ! Aujourd’hui tu te suffis comme ton propre comptable. »

Lorsqu’il le lira, il se souviendra de ce qu’il a accompli, c’est-à-dire de ce qu’il a fait. Aujourd’hui, nous oublions ce que nous avons fait, nous accomplissons beaucoup d’actions, certaines bonnes, d’autres futiles, d’autres mauvaises, mais nous oublions tout. Au Jour du Jugement, cela nous sera présenté dans un livre, et il nous sera dit : « Lis ton livre toi-même ! Aujourd’hui tu te suffis comme ton propre comptable. » Alors, il se souviendra de ce qu’il a fait.

﴿وَيَقُولُ الْكَافِرُ يَا لَيْتَنِي كُنْتُ تُرَابًا﴾ 

« Et le mécréant dira : Si seulement j’étais poussière ! »

﴿وَبُرِّزَتِ الْجَحِيمُ لِمَنْ يَرَى (36) ﴾ 

« Et l’Enfer sera exposé à ceux qui le voient » qu’Allah nous en préserve, exposé : révélé, il viendra conduit par soixante-dix mille chaînes, chacune tirée par soixante-dix mille anges qui la conduisent. Lorsque les injustes y seront jetés enchaînés par un endroit étroit, et appelleront le malheur. Elle viendra – que Allah nous en préserve – à ceux qui voient et qui discernent, les cœurs se déchireront et les nouveau-nés deviendront vieux.

C’est pourquoi il a dit :

﴿فَأَمَّا مَنْ طَغَى (37) وَآثَرَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا (38) فَإِنَّ الْجَحِيمَ هِيَ الْمَأْوَى (39) ﴾

« Quant à celui qui transgressa et préféra la vie d’ici-bas, alors l’Enfer sera son refuge »

Ce sont là deux attributs des gens de l’Enfer :

  • la transgression, qui est le dépassement des limites,
  • et la préférence de la vie d’ici-bas à l’au-delà, en la faisant passer avant l’au-delà, et en en faisant la plus grande préoccupation de l’homme.

Si quelqu’un demande : « Qu’est-ce que la transgression ? », nous répondons : la transgression est le dépassement des limites, comme nous l’avons mentionné précédemment, mais dépasser les limites en quoi ? Quelles sont les limites de l’homme ? Les limites de l’homme sont mentionnées dans la parole d’Allah :

﴿وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالْإِنْسَ إِلَّا لِيَعْبُدُونِ ﴾ 

« Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. »

Quiconque dépasse ses limites et n’adore pas Allah est un transgresseur, car il a dépassé les limites. Tu n’as pas été créé pour manger et prendre du plaisir comme le bétail, tu as été créé pour adorer Allah, alors adore Allah ! Sinon tu es un transgresseur, car le transgresseur est celui qui n’adore pas Allah.

Et Sa parole :

﴿وَآثَرَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا (38)﴾ 

« et préféra la vie d’ici-bas » les deux choses sont indissociables, car le transgresseur qui n’adore pas Allah préfère la vie d’ici-bas, car il s’en sert comme prétexte pour ne pas obéir à Allah, il s’amuse dans cette vie plutôt que d’obéir à Allah. Quand c’est l’adhân du fajr, il préfère dormir plutôt que de prier, quand on lui dit : « Mentionne Allah ! », il préfère les futilités au rappel d’Allah, et ainsi de suite.

Et Il dit :

﴿فَإِنَّ الْجَحِيمَ هِيَ الْمَأْوَى (39) ﴾ 

« alors l’Enfer sera son refuge », c’est-à-dire : c’est son refuge, et le refuge est le lieu de retour et le lieu de séjour, et quel mauvais lieu de séjour que l’Enfer – qu’Allah nous en préserve.

﴿وَأَمَّا مَنْ خَافَ مَقَامَ رَبِّهِ﴾ 

« Quant à celui qui craint la station devant son Seigneur… » c’est-à-dire : qui craint de se tenir devant Lui, car le jour du Jugement, Allah, le Tout-Puissant, fera reconnaitre à l’homme ses péchés et lui dira : « Tu as fait ceci, tu as fait cela, tu as fait cela », comme le mentionne le hadith authentique. Lorsqu’il reconnaîtra, Allah lui dira : « Je te les ai dissimulés dans la vie précédente, et je te les pardonne aujourd’hui ». Celui-là est celui qui a craint cette position.

﴿ وَنَهَى النَّفْسَ عَنِ الْهَوَى (40) ﴾ 

« … et interdit à (son) âme de suivre les passions. » c’est-à-dire les siennes, car l’âme incite au mal, elle ne commande que le mal, mais il existe une autre âme qui lui fait face, c’est l’âme apaisée, car l’homme a trois âmes : l’âme apaisée, l’âme incitatrice et l’âme blâmeuse, toutes mentionnées dans le Qur-ân.

Quant à l’apaisée, elle se trouve dans les paroles d’Allah :

﴿يَا أَيَّتُهَا النَّفْسُ الْمُطْمَئِنَّةُ  ارْجِعِي إِلَى رَبِّكِ رَاضِيَةً مَرْضِيَّةً  فَادْخُلِي فِي عِبَادِي وَادْخُلِي جَنَّتِي ﴾ 

« Ô âme apaisée ! Retourne à ton Seigneur, satisfaite et agréée !  Entre parmi Mes serviteurs ! Et entre dans Mon Paradis ! »

Quant à l’âme incitatrice au mal, Allah dit :

﴿وَمَا أُبَرِّئُ نَفْسِي إِنَّ النَّفْسَ لَأَمَّارَةٌ بِالسُّوءِ إِلَّا مَا رَحِمَ رَبِّي﴾ 

« Et je ne me disculpe pas, car l’âme est incitatrice au mal, sauf ceux à qui mon Seigneur fait miséricorde. »

Quant à l’âme blâmeuse, elle est mentionnée dans le verset suivant :

﴿لَا أُقْسِمُ بِيَوْمِ الْقِيَامَةِ وَلَا أُقْسِمُ بِالنَّفْسِ اللَّوَّامَةِ﴾ 

« Non ! Je jure par le Jour de la Résurrection. Non ! Je jure par l’âme blâmeuse. »

L’être humain ressent ces âmes en lui-même, il voit parfois en lui une tendance au bien, il aime le bien, il le fait, c’est l’âme apaisée. Il voit parfois en lui une tendance au mal qu’il fait, c’est l’âme qui incite au mal. Vient ensuite l’âme qui le blâme pour ce qu’il a fait, et il regrette alors ses péchés, ou une autre qui le blâme pour le bien qu’il a fait -qu’Allah nous en préserve – car il y a des gens qui se reprochent d’avoir fait le bien et d’avoir fréquenté les gens de bien, et qui disent : « Comment puis-je fréquenter ceux qui m’ont détourné de ma vie, de mes désirs, de mes plaisirs ? » et autres choses similaires.

La blâmeuse est donc une âme qui blâme parfois l’âme qui incite au mal, et parfois l’âme apaisée. En réalité, c’est une âme entre deux âmes : elle blâme l’âme qui incite au mal lorsqu’elle fait le mal, et elle fait regretter à l’homme. Il peut arriver qu’elle blâme l’âme apaisée lorsqu’elle fait le bien – nous demandons à Allah de nous préserver.

Allah, le Très-Haut, dit :

﴿وَنَهَى النَّفْسَ عَنِ الْهَوَى (40) فَإِنَّ الْجَنَّةَ هِيَ الْمَأْوَى (41) ﴾ 

« … et interdit à (son) âme de suivre (ses) passions. Alors le Paradis sera (son) refuge. » le Paradis est la demeure de la félicité que Allah Tout-Puissant a préparée pour Ses alliés. Il contient ce que nul œil n’a vu, nulle oreille n’a entendu, et nul cœur humain ne peut imaginer. Allah Tout-Puissant dit :

﴿فَلَا تَعْلَمُ نَفْسٌ مَا أُخْفِيَ لَهُمْ مِنْ قُرَّةِ أَعْيُنٍ ﴾ 

« Nul âme ne sait ce qui leur a été caché comme réjouissance pour les yeux » ainsi est-il dit dans le Qur-ân, et dans le hadith qudsi (Allah dit) : « J’ai préparé pour Mes serviteurs pieux ce qu’aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu et aucun cœur humain ne peut imaginer. »

L’être humain perçoit ce paradis avant de mourir. Comment cela ? Lorsque son terme arrive et que les anges appellent l’âme à sortir, ils disent : « Sors, ô âme apaisée, vers la satisfaction d’Allah ! », et ils annoncent à l’âme le paradis. Allah dit :

﴿الَّذِينَ تَتَوَفَّاهُمُ الْمَلَائِكَةُ طَيِّبِينَ يَقُولُونَ سَلَامٌ عَلَيْكُمُ﴾ 

« Ceux que les anges feront mourir en état de pureté, en disant : « Soyez préservés ! »

Quand le disent-ils ? Au moment du décès :

﴿ادْخُلُوا الْجَنَّةَ بِمَا كُنْتُمْ تَعْمَلُونَ﴾ 

« Entrez au Paradis pour ce que vous avez accompli. »

Le paradis lui est annoncé, et son âme sort satisfaite, apaisée et sereine. C’est pourquoi le prophète, qu’Allah le vante et le préserve, a dit : « Celui qui aime rencontrer Allah, Allah aime le rencontrer, et celui qui déteste rencontrer Allah, Allah déteste le rencontrer. » Aïcha dit : « Ô Messager de Allah, nous détestons tous la mort. » Il répondit : « Ce n’est pas cela » nous détestons tous la mort par nature « Mais quand le croyant reçoit la bonne annonce à sa mort, il aime rencontrer Allah », il aime la mort et elle lui est facile.

 

Quant au mécréant, lorsqu’il est informé – qu’Allah nous en préserve – de ce qui lui déplait, il déteste rencontrer Allah et son âme s’enfuit, se disperse dans son corps jusqu’à ce qu’on la lui arrache comme on arrache un peigne des cheveux mouillés, et les cheveux mouillés, comme le savent les fileurs, sont presque déchirés par la force avec laquelle on tire le peigne.

Ainsi, l’âme du mécréant – qu’Allah nous en préserve – se disperse dans son corps ; car elle est avertie du châtiment et elle a peur. C’est pourquoi certaines personnes –qu’Allah nous en préserve – ont le visage noirci, alors que leur teint est blanc dans la vie.

Une personne en qui j’ai confiance et qui m’a juré plus d’une fois, et qui fait partie de ceux qui s’occupent de laver les morts, m’a dit : « Par Allah, j’ai vécu deux situations que je n’oublierai jamais. J’ai lavé deux personnes, mais à des moments différents. Le visage était noir et le corps normal, noir comme du charbon – qu’Allah nous en préserve. Car il est annoncé ce qui lui déplaît – qu’Allah nous en préserve – et quand on annonce à l’homme ce qui lui déplaît, il change.

Le Paradis – ô Allah, nous Te demandons d’en faire partie tous ensemble – le Paradis contient ce qu’aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, et ce qui n’est jamais venu à l’esprit d’aucun être humain. Je vous ai dit que l’homme peut en avoir connaissance avant sa mort grâce à ce qui lui est annoncé.

Nous savons tous ce qui est rapporté dans la biographie prophétique, qu’Anas ibn an Nadr – je pense qu’il s’agit d’Anas ibn an Nadr (NdT : c’est bien lui) – qu’Allah l’agrée, a dit : « Ô Messager d’Allah, par Allah, je sens l’odeur du Paradis vers Uhud », et cela ne signifie pas une perception sensorielle, mais une perception réelle. Ibn al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Certaines personnes peuvent percevoir l’au-delà alors qu’elles sont encore dans ce monde. » Puis il partit combattre et fut tué, qu’Allah l’agrée.

En résumé, le paradis renferme ce qu’aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu et aucun cœur humain n’a imaginé.

Allah, le Très-Haut, a dit :

﴿فَإِنَّ الْجَنَّةَ هِيَ الْمَأْوَى (41) يَسْأَلُونَكَ عَنِ السَّاعَةِ أَيَّانَ مُرْسَاهَا (42)﴾ 

« Alors le Paradis sera (son) refuge. Ils t’interrogent sur l’Heure, quand surviendra-t-elle ? »

Ils t’interrogent signifie : les gens t’interrogent, comme Allah, le Très-Haut, l’a dit dans un autre verset :

﴿يَسْأَلُكَ النَّاسُ عَنِ السَّاعَةِ قُلْ إِنَّمَا عِلْمُهَا عِنْدَ اللَّهِ ﴾ 

« Les gens t’interrogent sur l’Heure. Dis : Seul Allah en connaît le moment. »

Les questions des gens sur l’Heure se divisent en deux catégories :

Les questions de rejet et de dénégation, ce qui est de la mécréance, comme lorsque les polythéistes ont interrogé le Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, au sujet de l’Heure et demandèrent de la hâter. Allah a dit à leur sujet :

﴿يَسْتَعْجِلُ بِهَا الَّذِينَ لَا يُؤْمِنُونَ بِهَا وَالَّذِينَ آمَنُوا مُشْفِقُونَ مِنْهَا وَيَعْلَمُونَ أَنَّهَا الْحَقُّ﴾ 

« Ceux qui n’y croient pas demandent de la hâter, tandis que ceux qui y croient en ont peur et savent qu’elle est la vérité. »

Et les questions sur l’Heure en demandant : « Quand viendra l’Heure ? » afin de s’y préparer, ce qui n’est pas répréhensible. Un homme dit au Prophète, qu’Allah le vante et le préserve : « Ô Messager d’Allah, quand viendra l’Heure ? » Il lui répondit : « Qu’as-tu préparé pour elle ? » Il répondit : « L’amour d’Allah et de Son messager. » Il dit : « L’homme sera avec ceux qu’il aime. »

Les gens interrogent le Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, mais leurs intentions divergent dans cette question. Quelles que soient leurs intentions et leurs questions, la connaissance de l’Heure appartient à Allah. C’est pourquoi Il a dit :

﴿فِيمَ أَنْتَ مِنْ ذِكْرَاهَا (43)﴾ 

« A quoi te sert-il de la mentionner ? » Ce qui signifie qu’il n’est pas possible de leur mentionner l’Heure. Pourquoi ? Parce que sa connaissance appartient à Allah, comme Il l’a dit dans un autre verset :

﴿قُلْ إِنَّمَا عِلْمُهَا عِنْدَ اللَّهِ﴾ 

« Dis : « Sa connaissance n’appartient qu’à Allah. »

Et Jibrîl, qui est le plus savant des messagers, a demandé au Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, qui est le plus savant des êtres humains : « Informe-moi de l’Heure ! » Le Prophète, qu’Allah le vante et le préserve, lui a répondu : « Celui qui est interrogé à ce sujet n’en sait pas plus que celui qui interroge », ce qui signifie : si cela t’est caché, cela m’est caché aussi. Et si l’ange le plus savant et l’être humain le plus savant ne savent pas quand aura lieu l’Heure, qu’en est-il alors de ceux qui sont en dessous d’eux ?

Nous savons donc que ce que certains prétendent, à savoir que l’Heure aura lieu à telle ou telle date, à un moment précis, est un mensonge. Nous savons qu’ils mentent à ce sujet, car ils ne savent pas quand l’Heure aura lieu, seul Allah, le Tout-Puissant, le sait.

﴿ إِنَّمَا أَنْتَ مُنْذِرُ مَنْ يَخْشَاهَا (45) ﴾ 

« Tu n’es qu’un avertisseur pour ceux qui la craignent. » ce qui signifie : tu n’en as pas connaissance, mais tu es un avertisseur. Qui avertis-tu ? Ceux qui la craignent, c’est-à-dire les croyants. Quant à ceux qui la nient, la rejettent et la traitent de mensonge, l’avertissement ne leur sert à rien :

﴿وَمَا تُغْنِي الْآيَاتُ وَالنُّذُرُ عَنْ قَوْمٍ لَا يُؤْمِنُونَ﴾ 

« Les signes et les avertissements ne servent à rien pour un peuple qui ne croit pas. »

C’est pourquoi nous disons : ne demande pas quand tu mourras, ni où tu mourras, car cela ne nécessite pas de question, c’est une chose acquise, qui doit arriver, et quelle que soit la durée de ta vie, c’est comme si tu n’avais vécu qu’un seul jour, comme le dit Allah ici :

﴿كَأَنَّهُمْ يَوْمَ يَرَوْنَهَا لَمْ يَلْبَثُوا إِلَّا عَشِيَّةً أَوْ ضُحَاهَا (46) ﴾ 

« Lorsqu’ils la verront, c’est comme s’ils n’étaient restés qu’un après-midi ou une matinée. »

Mais la question qui doit venir à l’esprit, et à laquelle vous devez avoir une réponse, est la suivante : sur quel état vas-tu mourir ? Et je ne veux pas dire par là : que vous soyez riche ou pauvre, fort ou faible, que vous ayez des enfants ou que vous soyez stérile, non, sur quel état vas-tu mourir au niveau de tes actes ? Voilà le point important.

Si tu te poses cette question, tu dois te préparer, tu dois te préparer, car tu ne sais pas quand la mort te surprendra. Combien d’hommes sont partis au volant de leur voiture et sont revenus portés sur les épaules ? Combien d’hommes ont quitté leur famille en disant : « Préparez-moi le déjeuner ou le dîner ! » mais ne l’ont pas mangé. Combien d’hommes ont enfilé leur qamis et l’ont boutonné sans que personne d’autre que le laveur (du mort) ne le déboutonne pour le laver, c’est une chose que l’on voit dans les accidents soudains, quelle que soit la situation.

Regarde maintenant et réfléchis à ton état lors de ta mort – nous demandons à Allah de nous accorde le repentir- c’est pourquoi tu dois multiplier les demandes de pardon divin, autant que tu le peux, car la demande de pardon apporte le soulagement de tous les soucis et la sortie de toutes les difficultés, à tel point qu’un savant a dit : Si quelqu’un te demande une fatwa, demande pardon à Allah avant de lui donner, car les péchés font obstacle entre l’homme et la guidée. Il a déduit cela de la parole d’Allah, le Tout-Puissant :

﴿إِنَّا أَنْزَلْنَا إِلَيْكَ الْكِتَابَ بِالْحَقِّ لِتَحْكُمَ بَيْنَ النَّاسِ بِمَا أَرَاكَ اللَّهُ وَلَا تَكُنْ لِلْخَائِنِينَ خَصِيمًا وَاسْتَغْفِرِ اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ كَانَ غَفُورًا رَحِيمًا ﴾

« Nous t’avons révélé le Livre avec la vérité, afin que tu juges entre les gens selon ce qu’Allah t’a montré, et ne sois pas l’avocat des traîtres. Et implore le pardon d’Allah ! Car Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »

C’est une excellente déduction, qui peut également être tirée de la parole d’Allah:

﴿وَالَّذِينَ اهْتَدَوْا زَادَهُمْ هُدًى وَآتَاهُمْ تَقْوَاهُمْ﴾ 

« Et ceux qui ont été guidés, Il leur a accru leur guidance et leur a donné leur piété » et la demande de pardon fait partie de la guidée.

C’est pourquoi je recommande à moi-même et à vous-mêmes de garder en tête qu’Allah surveille, de multiplier la demande de pardon et de nous remettre en question afin d’être prêts pour la mort que nous redoutons, qui peut nous surprendre à tout moment. Nous demandons à Allah de nous accorder une bonne fin.

Allah, le Très-Haut, a dit :

﴿ كَأَنَّهُمْ يَوْمَ يَرَوْنَهَا﴾ 

« C’est comme s’ils, le jour où ils la verront… » c’est-à-dire le jour du Jugement dernier

﴿لَمْ يَلْبَثُوا إِلَّا عَشِيَّةً أَوْ ضُحَاهَا (46)﴾ 

« …n’auraient passé qu’une matinée ou un après-midi. » L’après-midi va du zénith au coucher du soleil, et la matinée va du lever du soleil au zénith, ce qui signifie : comme s’ils n’avaient attendu qu’une demi-journée, et c’est la réalité.

Si je vous demandais maintenant : comment vous semblent les années qui se sont écoulées ? Avez-vous l’impression que ce sont des années ou un seul jour ? Un seul jour, sans aucun doute. L’être humain se trouve aujourd’hui entre trois choses : le jour passé, qu’il a manqué, le jour futur, qu’il ne sait pas s’il le vivra ou non, et le présent, dont il est responsable. Quant au passé, il est révolu, et ce qui est révolu est mort, il a disparu, ce qui est passé a disparu, et tu ne sais pas pas si tu atteindras l’avenir, et c’est du présent dont tu es responsable.

Nous demandons à Allah, le Tout-Puissant, de nous accorder une bonne fin, de rendre notre fin louable et notre conclusion heureuse. Il est généreux et miséricordieux. Et louange à Allah, Seigneur des mondes. Qu’Allah vante et préserve notre prophète Muhammad, sa famille, ses compagnons et ceux qui les ont suivis avec bonté jusqu’au jour du jugement.

 

trad: ayyub, dammaj-fr.com

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