Troisième partie
Le Sheikh dit dans sa risâlah :
Parmi les plus grandes ambiguïtés que diffusent les partisans des associations, ils disent de certains savants qu’ils ont émis des fatâwa les autorisant. Avec l’aide d’Allah je me suis mis à chercher et à examiner les paroles des savants sur le sujet des associations et en conclusion je me suis rendu compte qu’il n’y a aucun savant qui ait autorisé ces associations dans l’absolu comme le prétendent et le propagent certains faibles d’esprit. Ils ne les ont autorisées qu’en y mettant des conditions dont voici le récapitulatif :
1 – Qu’elles soient dénuées de hizbiyyah. (Unanimité des savants sur cette condition)
2 – Qu’elles ne soient pas conçues en vue d’adoration. (Al Lajnah al dâimah1)
3 – Qu’il n’en résulte pas de division au sein des gens de la Sounnah. (Bakr Abou Zayd, al Fawzân, al Lajnah al dâimah) .
Sheikh Ibn Bâz رحمه الله a dit : Si le cas est comme ce qui est cité dans la question, que chacune d’entre elles juge l’autre d’égarée, qu’elle critique ses activités, le préjudice en devient alors immense avec de funestes conséquences. Il devient alors obligatoire aux savants de dévoiler leur réalité et de débattre avec chaque groupe et chaque association. Qu’ils conseillent l’ensemble de suivre le chemin défini par notre prophète ﷺ.
Celui qui outrepasse cela et persiste dans son obstination pour cause d’intérêts personnels ou pour des objectifs que seul Allah connaît, il incombe alors de le dénoncer et de mettre en garde contre ceux dont le cas est devenu connu. Afin que les gens évitent leur voie et que ceux qui ignorent leur situation ne les rejoignent pas et qu’ils ne se fassent égarer et détourner du chemin droit, celui qu’Allah nous a ordonné de suivre dans Sa parole :
‹Et voilà Mon chemin dans toute Sa rectitude, suivez-le donc; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie.› voilà ce qu’il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété. (Les bestiaux v153)
…Fin de citation.
4 – Qu’elles soient en concordance avec les préceptes de l’Islam authentique.
L’érudit al Albâny رحمه الله a dit : « Je pense que de ce qui est unanimement reconnu, les associations de bienfaisance doivent être bâties sur les règles légiférées… »
Il a aussi dit : et le but en soi – bârakallâhu fik – de tout ce discours est qu’il est obligatoire que les associations de bienfaisance soient basées sur des préceptes légiférés. Et à notre grande désolation cela est extrêmement rare dans le monde islamique… Fin de citation.
5 – Qu’elles ne contiennent pas d’interdits à la législation. (Al ‘Outheimîne, al Albâny, al Madkhaly).
6 – Que ses responsables soient des savants2. (al Albâny).
7 – Qu’il n’en résulte pas d’alliance et de désaveu pour sa cause. (Ibn Bâz, al Albâny, al Madkhaly)
8 – Qu’elle place son argent de façon légiférée. (al Albâny, al lajnah al dâimah).
9 – Que leur but soit l’entraide et non la consommation personnelle (de ses teneurs et leurs partenaires). (al ‘Outheimîne)
10 – Que ses teneurs soient des gens de confiance, de dépôt, fiables et de piété. (al Lajnah al dâimah)
11 – Qu’il ne s’y trouve pas de mensonge. (al ‘Outheimîne)
De là apparait le mensonge et la duperie de ceux qui propagent des savants le contraire de ce que je nous rapportons.
La cause des fatâwa des savants autorisant les associations sous conditions :
À travers ma recherche sur les questions qui leur furent posées et de leurs réponses, il m’est apparu ce qui suit :
1 – La forte tromperie dont on fait preuve les questionneurs avec les savants sur le jugement s’y rapportant.
2 – Qu’ils ne citent que les avantages de ces associations en omettant d’en citer les inconvénients.
3 – Que le questionneur prend grand soin à rendre son but en accord avec ce qu’il attend du savant et non pour en connaître le vrai jugement légiféré.
À titre d’exemple, lorsque Sheikh Moqbil critiqua les teneurs de l’association al Hikmah, ils se tournèrent alors vers l’érudit al Albâny pour le questionner sur leur projet. Ils prirent grand soin de citer les avantages, les points favorables et leurs ‘nobles’ buts en vue d’obtenir une fatwa leur autorisant cela. Lorsqu’il finit de leur répondre, sans qu’ils aient rien dit des nuisances et des transgressions à la législation, il leur demanda en quel lieu ils plaçaient leur argent. Ils dirent que l’état les contraignait à le mettre en banque, il dit alors que ce seul point suffit à ce que le projet s’effondre.
Sheikh Moqbil al Wâdi’y – رحمه الله – fut interrogé :
Quelle est la position de Sheikh Ibn Bâz et celle de Sheikh al Albâny à l’égard de l’association Ihyâ at turâth ?
Il répondit :
En ce qui concerne Sheikh al Albâny, il en est innocent depuis bien longtemps. Sheikh Ibn Bâz, lui, leur reprocha certaines choses. Les hizbis sont des tricheurs, car ils se rendent auprès d’un des mashâyikh de mérite reconnu comme étant de confiance pour eux parmi les gens de la Sounnah et disent :
« Ô sheikh nous avons accompli beaucoup de bien. Nous sommes allés en Afrique – mais en réalité ils y ont été pour diviser les mouslimîn – nous sommes allés en Indonésie, au Pakistan, en tel endroit. » Et le Sheikh – qu’Allah le préserve – les croit. Il a déjà réfuté ‘AbderRahmân ‘AbdelKhâliq. Et moi je suis persuadé que si le sheikh discernait leur affaire, il se désavouerait d’eux… Fin de citation.
4 – Le fort attachement des savants au bien et à la propagation de la da’wah.
5 – Que tout cela eu lieu au début de l’apparition des associations, avant que leur réalité n’apparaisse. C’est pourquoi Sheikh al Albâny dit dans l’une de ses dernières fatâwa que la divergence qu’il y a entre nous et les associations est une divergence de ‘aqîdah.
Pareillement pour l’érudit Rabî’ al Madkhaly. Tu vois ceux dont le cœur est noyé colporter sa parole dans son livre « جماعة واحدة لا جماعات » alors qu’il tient de nombreux propos où il critique les associations3 qu’ils (les hizbis) délaissent – s’ils étaient véridiques…
6 - Leur méconnaissance de la réalité des associations lors de leur lancement. C’est pour cela que l’on voit certains savants mettre en garde contre elles et d’autres qui, dans leurs fatâwa, lorsqu’ils sont questionnés, disent « il n’a pas de mal avec cette boîte de récolte.4 » Ils ne savent pas que ce sont des organisations et ce qu’elles comportent comme transgressions, tout cela du fait de la façon dont la question leur fut posée.
Tiré de الأدلة الواضحة على أن الجمعية من الفتن المضلة p55 à 59.
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Nous ajoutons :
Rappel pour les ignorants et les inattentifs
Cette ambiguïté citée ci-dessus est basée sur un point essentiel qui est celui du taqlîd, le suivi aveugle, celui qui est de faire prédominer la parole des hommes sur les décrets divins, chose qui est interdite en religion, ce dont les preuves sont nombreuses. Parmi elles la parole d’Allah:
Suivez ce qui vous est descendu de Votre Seigneur et ne suivez d’alliés en dehors de lui. (al A’râf v3)
En cas de divergence il nous est obligatoire de revenir au Livre et à la Sounnah comme nous l’a indiqué Notre Seigneur dans Son Noble Livre, cela fait partie des caractéristiques des gens de la foi :
Et si vous divergez en quoi que ce soit alors renvoyez le à Allah et à son messager si vous croyez en Allah et au jour dernier. Cela est préférable et de meilleure interprétation. (Les femmes v59)
Il est connu que les savants peuvent émettre des fatâwa basées sur des preuves ou bien provenant d’un ijtihâd et que personne n’est infaillible si ce n’est le prophète ﷺ comme l’a dit Ibn ‘Abbas رضي الله عنه :
« Tout le monde tient des paroles qui sont à prendre ou à délaisser excepté le prophète. »5
Il est connu que si le juge fait un ijtihâd sur un sujet et dit vrai, il a alors deux récompenses mais s’il se trompe, il n’en a alors qu’une seule. De là on constate que certains de ceux qui suivent le savant dans son ijtihâd s’imaginent prendre le même jugement que lui en ce qui touche à la récompense, qu’ils ne sont pas blâmables pour l’erreur commise, chose qui n’est bien sur pas vraie. Voilà ce que dit al imâm al Shanqîty رحمه الله dans الأضواء pour le v. 7, p. 533-537-538 :
Sache que les mouqallidin (les imitateurs aveugles) se bercent d’illusion sur deux affaires, qu’ils s’imaginent être vraies alors qu’elles sont loin de la véracité… [Il cite la première affaire puis dit] :
La deuxième affaire : que le mouqallid pense qu’il a le même droit à l’excuse que l’imam lors d’une faute. Qu’il pense que si l’imam se trompe sur certaines règles et qu’il le suit en cela, qu’il sera récompensé comme cet imam suivi aveuglément. Du fait qu’ils le suivent alors qu’ils sont sous le même jugement que lui.
Il s’agit là d’une idée mensongère et fausse sans aucun doute, car l’imam qu’ils ont imité a fourni des efforts considérables dans l’étude du Livre d’Allah et la Sounnah de Son messager ﷺ et dans les paroles des sahâbah ainsi que leurs fatâwa. Il s’est certes efforcé sans relâche dans ce qu’il revient d’apprendre de la révélation et dans l’application et l’obéissance d’Allah à la lumière de cette révélation descendue. Celui qui est ainsi, sera excusé dans l’erreur et dans la récompense dans l’ijtihâd… Fin de citation.
Rappel des plus grands méfaits des associations :
1 – Elles ne sont pas de la voie des Salaf.
2 – Elles sont une ressemblance aux ennemis de l’Islam.
3 – Elles mènent à la hizbiyah. L’alliance et le désaveu pour elles.
4 – Elles provoquent un rabaissement de la personne par la mendicité.
5 – Le laxisme dans la coopération avec les banques à ribâ.
6 – Le laxisme face aux interdits dans la représentation d’images interdites (photo ou vidéo).
7 – Les élections.
8 – La trahison et l’escroquerie dans la da’wah.
9 – L’investissement dans l’argent d’Allah sans droit.
10 – Une grande multitude de concessions et d’assentiments pour ce qui plaît aux gens dans la da’wah.
11 – Elles sont un moyen menant à la division de la communauté.
12 – Elles détournent de talab al ‘ilm.
13 – Elles sont un virus pour la da’wah salafiyah.
Et bien d’autres dont Allah est plus savant. Et même si certaines associations ne contiennent pas ces nuisances dans leur intégralité, la présence d’une seule suffit à les rendre illicites et à les sortir des conditions émises par les savants qui autorisent leur mise en place.
Traduit par Abou Taymiyah Khalîl al Martinîky
dammaj-fr.com
- ↑ Les références pour la plupart d’entre eux sont citées dans l’original en arabe. Ici je ne me suis contenté que de citer leurs noms. Pour plus d’infos revenir à la risâlah d’origine.
- ↑ Dans sa parole, Sheikh al Albâny dit qu’il ne suffit d’être en simple contact avec les savants et de les interroger, mais que ses teneurs devaient eux-mêmes être des savants.
- ↑ Ses dernières paroles sur les associations sont bien plus sévères que celles d’avant.
- ↑ Les boîtes de récoltes que l’on trouve à l’entrée des mosquées, mais surtout dans les églises. Sheikh Moqbil dit d’elles qu’elles sont un préambule à la hizbiyah (voir Moukhtasar al bayân).
- ↑ Rapporté par at Tabarâny dans al Majmou’ al kabîr v11 p339.