Quel est le jugement relatif à celui qui espionne les mouslims? (s. Al Uthaymin)

بسم الله الرحمن الرحيم

Question 73 : Quel est le jugement relatif au fait de tuer l’espion ? Et a-t-il un repentir ? Et s’il se repent, est-il tué ou pas ? Et lorsque l’amir voit un bienfait dans le fait de ne pas le tuer, a-t-il le droit de le laisser ?

Réponse : ce qui est juste est qu’il est permis de tuer l’espion qui transmet les informations des mouslims aux ennemis, même s’il est mouslim. Car son délit est énorme, et son acte est une alliance avec les kouffars dans la majeure partie des cas. Et la preuve de cela est que Hâtib Ibn Abî Balta’ah –qu’Allah l’agreée- lorsqu’il envoya une lettre à Quraich et que le prophète (صلى الله عليه وسلم) l’apprit et l’interrogea sur cela, il lui expliqua son excuse et (les sahabas) dirent : « Ne le tuons-nous pas, ô messager d’Allah ? » Et il les empêcha de le tuer et dit : « Allah connait certes les gens de Badr et a dit : Faites ce que vous voulez, Je vous ai certes pardonné. »[1]

Ceci démontre que le fait de tuer l’espion est permis, et que s’il n’y avait pas eu ce qui l’empêche dans l’histoire de Hâtib, il l’aurait tué. Quant à son repentir, s’il se repent, Allah l’accepte comme pour les autres péchés d’après la parole d’Allah (تعالى) :

(قُلْ يَا عِبَادِيَ الَّذِينَ أَسْرَفُوا عَلَى أَنْفُسِهِمْ لَا تَقْنَطُوا مِنْ رَحْمَةِ اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ يَغْفِرُ الذُّنُوبَ جَمِيعًا إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ)

Dis: ‹Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah car Allah pardonne tous les péchés. Oui, C’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux›.

Il n’y a pas de péché que le serviteur commet puis s’en repent sans qu’Allah ne l’accepte sans aucune exception. Et si son repentir survient avant qu’il ne soit attrapé, cela empêche de le tuer. Et si l’amir voit un bienfait dans le fait de ne pas le tuer, il ne tue pas car le tuer est pour faire cesser son tort. Alors si un tort plus grand que de le laisser survient en le tuant alors il ne le tue pas. Ce qui est voulu, c’est la réalisation des améliorations et l’écartement des torts.

Shaykh Al Uthaimin (مجموع فتاوى ورسائل فضيلة الشيخ محمد بن صالح العثيمين) 25/388.
Trad: Ayyub, dammaj-fr.net



[1] Al Boukhari et Mouslim.

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