Parmi les conditions requises pour sortir contre le gouverneur mouslim (Ch. al Albâny)

Bismillah

Parmi les conditions requises pour sortir contre le gouverneur mouslim

Cheikh al Albâny

Le questionneur : Quelle doit être notre position face au gouverneur qui abolit la législation d’Allah et qui ne juge pas avec ce qu’Allah a fait descendre ? A-t-on le droit de sortir?

Le cheikh : Tu veux dire, est-il permis de sortir de son obéissance ou est-il permis de sortir contre lui ?

Le questionneur : Contre lui. Oui.

Le cheikh : Ce n’est pas de « son obéissance », car y renoncer est chose facile. Telle est la réponse si l’on trouve un meilleur que lui. Est-ce clair ?

Le questionneur : Oui.

Le cheikh : C’est une réponse à ce dont tu n’as pas questionné.

Le questionneur : Et de le combattre. Comme l’ont dit certains ?

Le cheikh : Quant à la sortie contre lui, c’est la question à la mode aujourd’hui, comme on dit. Par rapport à la jeunesse dans le monde islamique. Parmi eux, certains interrogent et s’en tiennent à la réponse des gens de science. Et d’autres n’interrogent pas et sont pris d’ardeur, et tentent de sortir contre le gouverneur, ensuite ils ne peuvent rien faire.

Ce que je tiens à dire, c’est que la sortie contre le gouverneur, dans une optique religieuse, est une chose permise, et peut être obligatoire. Mais à une condition : que l’on voit de lui une mécréance claire limpide.

La deuxième condition : qu’il soit dans la capacité du peuple de sortir contre lui et d’avoir le dessus sur lui et de le destituer de son statut. Sans qu’il n’en résulte de grande effusion de sang. Alors que dire si le peuple, comme tel est le cas aujourd’hui dans tous les pays islamiques, ne puisse sortir contre le gouverneur. Car ils (les gouverneurs) se sont parés de différentes armes et forces (armées), et en ont fait un rempart et un obstacle face à toute éventualité (de révolte) pour se protéger du mal de quiconque de leur peuple ou leur nation viendrait à sortir contre eux.

Et c’est pour cela que j’ai pour croyance que (même) si la réponse était : “il est permis de sortir contre le gouverneur”, (c.-à-d. qu’elle) n’était qu’une seule parole, sans avoir à développer, alors je dirais que cette question est hors sujet (ou contexte). Il n’y a personne qui peut sortir. Si nous trouvions un peuple en mesure de sortir contre leurs gouverneurs (mécréants) nous leur dirions : sortez en premier lieu contre les mécréants. Donc cette question n’a aucun statut grammatical comme disent les gens de la grammaire.

Mais d’un point de vue législatif, c’est permis. De sortir contre le gouverneur, s’il déclare sa mécréance. C’est présent dans certains pays à notre grand regret. Cependant il n’y a aucun peuple qui soit capable de sortir, de prendre le contrôle et de le destituer pour le remplacer.

Pour cette raison, nous disons aux peuples islamiques qu’ils se consacrent à ce qui leur est possible, qu’ils se consacrent à ce qui leur est possible d’accomplir. Qu’ils apprennent l’islâm, un islâm pur puis qu’ils s’éduquent sur cet islâm authentique. Il leur est tout à fait possible d’agir de la sorte. Quand bien même le gouverneur serait un mécréant impie. Qu’ils ne se préoccupent pas de ce qui les détourne de ce qui est à portée de main, qu’il leur est possible de faire en réfléchissant à comment réaliser ce qui ne leur est pas possible.

Source : سلسلة الهدى و النور 440

Traduit par Abou Taymiyah Khalîl al Martinîky

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