La salat de l’enfant et le fait de l’emmener au masjid et le placer dans le rang

Bismillah

La salat de l’enfant avant le “tamyîz” n’est pas valide. Beaucoup de savants voient que l’âge de tamyîz (litt. Le fait de faire la distinction) chez l’enfant est à sept ans d’après le hadith : « Ordonnez la salat à vos enfants lorsqu’ils ont sept ans. »

Shaykh Ibn ‘Uthaymin a dit :

Le tamyîz a lieu le plus souvent a sept ans mais l’enfant peut être mumayyiz (ayant atteint le tamyîz) alors qu’il n’a que cinq ans. Mahmud Ibn Ar Rabi’ -qu’Allah l’agrée- a dit : « J’ai compris lorsque le messager d’Allah  envoya de l’eau sur mon visage alors que je n’avais que cinq ans. » Certains petits sont intelligents, ils distinguent. Et d’autres atteignent huit ans et ne distinguent pas.

Source : لقاء الباب المفتوح” (13/37)

L’imam Mâlik fut interrogé à propos de l’enfant qu’on amène au masjid. Il répondit :

S’il ne fait pas le pitre, et s’arrête lorsqu’on lui interdit une chose (il obéit), alors je ne vois pas de mal. Mais s’il fait le pitre, je ne vois pas qu’on l’amène au masjid.

Source : المدونة (1/195)

Shaykh Ibn ‘Uthaymin fut interrogé : Quel est le jugement sur le fait d’amener les enfants qui ne sont pas mumayyizs comme ceux qui portent des couches contenant des impuretés ? Et s’ils sont présents, doit-on les faire sortir ?

Il répondit :

Il n’y a pas de problème dans le fait d’amener les enfants au masjid tant qu’ils ne gênent pas les autres. S’ils le font, il faut les interdire. Mais comment les interdire ? En passant pas leurs tuteurs (les pères) en disant : « Vos enfants nous gênent. » Le prophète  commençait la salat en voulant l’allonger puis il entendait les pleurs d’un enfant et l’allégeait de peur que la mère soit troublée. Et ceci prouve que les enfants étaient présents dans les masjids. Mais comment nous avons dit : s’ils causent du tort, il faut les interdire de venir par l’intermédiaire de leurs pères, pour qu’il n’y ait pas de trouble. Car si tu fais sortir l’enfant qui fait du chahut et le frappe, son père viendra à toi, car la plupart des gens à notre époque ne sont pas équitables ni justes. Il se peut qu’il en résulte de la haine et de la colère entre vous. Donc le remède à cela est de les empêcher de venir en passant par leurs pères.

Quant à les amener, ce n’est pas le mieux. Mais si la mère est contrainte comme le fait qu’il n’y ait personne à la maison et elle veut assister au cours, ou la salat pendant Ramadan ou autre. Dans tous les cas : si l’enfant fait du chahut ou que son père est déconcentré dans sa salat en surveillant l’enfant alors il ne doit pas l’amener.

Et s’il porte des couches il ne profitera pas de sa présence au masjid. Mais s’il a sept ans ou plus, ils profitent de leur présence mais tu ne peux pas émettre un jugement sur chacun. Il se peut que la mère soit absente, morte ou partie faire une chose essentielle et il n’y a personne à la maison. Il est donc entre deux choix : soit délaisser la salat en groupe, soit venir avec l’enfant. Qu’il regarde le mieux.

Source : لقاء الباب المفتوح (125/8).

Shaykh Ibn ‘Uthaymin fut interrogé : Quel est le jugement de mettre un enfant non mumayyiz dans le rang comme ayant moins de cinq ans. Et si ce n’est pas permis, est-ce que cela coupe le rang ? Et si c’est le cas, est-ce que l’imam peut le placer au fond du masjid ?

Il répondit :

Cette question en compte deux :

La première : placer l’enfant non mumayyiz dans le rang et la réponse est que le faire n’est pas valide, car sa salat n’est pas valide. Et celui dont la salat n’est pas valide, le placer dans le rang n’est pas valide. Ainsi si deux hommes venaient et que l’un des deux est imam et que le second faisait un rang avec un enfant non mumayyiz, il serait considéré comme priant seul, sa salat était invalide. Il faudrait obligatoirement qu’il prie à côté de l’imam.

Quant à la seconde question : le fait de couper le rang. La présence de cet enfant n’est pas considérée comme coupant le rang car il a un petit corps et donc ne coupe pas. Mais il incombe à son père de ne pas amener cet enfant car il gêne ceux qui prient. Car soit il jouera et gênera ceux à côté de lui, soit il occupera l’attention de son tuteur.

Oui, si c’est nécessaire comme le fait qu’il n’y ait personne à la maison à part d’autres enfants qui ne peuvent le garder ou son père craint qu’il joue avec du feu ou autre. Ceci est une nécessité, ce n’est rien s’il l’amène mais il doit l’empêcher d’embêter les gens.

Source : فتاوى نور على الدرب

Shaykh Al Fawzan fut également interrogé sur le fait qu’il coupe ou non le rang et il répondit :

Il ne coupe pas le rang mais il crée un trou et on nous a ordonnés de combler les trous.

Shaykh Muhammad Amân Al Jâmi a affirmé qu’il coupait le rang ainsi que l’enfant qui n’a pas fait son wudu, et a insisté sur l’obligation de lui enseigner à sept ans le wudu et la salat et de ne pas juste l’emmener au masjid et le mettre dans le rang sans science.

Shaykh Al ‘Abbad a aussi penché vers le fait qu’il coupe le rang en affirmant que sa présence est comme son absence.

Quant à l’enfant mumayyiz de plus de sept ans qui ne sait pas faire la salat ou n’a pas son wudu, il ne convient pas de le placer dans le rang tout comme le non mumayyiz. Et c’est une chose à laquelle de nombreux muslims ne prêtent pas attention en se disant qu’il suit les autres dans les gestes et que c’est un bien. Ce qui est obligatoire est d’enseigner la salat à l’enfant avant de l’amener au masjid afin que sa salat soit valide et que le rang n’ait pas de problème. La salat est un ensemble d’intention, de paroles et d’actes, ce n’est pas simplement des inclinaisons et des prosternations.

والله أعلم

trad: ayyub, dammaj-fr.com

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