Eclaircissement de l’imâm Mohammad Nâsir ad Dîn al Albâny sur la résidence et les voyages en terre de koufr

بسم الله الرحمن الرحيم

Eclaircissement de l’imâm, le rénovateur, le mouhaddîth de notre siècle, Mohammad Nâsir  al Albânyرحمه الله, sur la résidence et les voyages en terre de mécréance.

La question :

Il est venu dans le hadîth du prophèteصلى الله عليه و سلم  : « Je suis innocent du mouslim qui vit au sein des moushrikins ». La réalité est que beaucoup de jeunes gens sont partis étudier à l’étranger pour une durée connue. Et en cette époque tout particulièrement, la porte de la hijrah vers les pays de koufr a été ouverte. Nous espérons de votre grâce un conseil par rapport à ces études de façon générale et à cette hijrah de façon précise. Jazakumullahukhayran

La réponse du Sheikh رحمه الله:

 

Moi ce que je sais, c’est que la porte de l’émigration depuis les pays de koufr est ouverte depuis bien de longues années. C’est pour cette cause qu’ils[1] nomment ceux qui reviennent de ces pays (de koufr) ‘les revenants de la terre de hijrah’. Machallah ! (ironiquement).

Avant de répondre à ta question, j’aimerai tourner un regard vers la première erreur, que certaines personnes désignent de ‘hijrah’ leur déplacement depuis les pays d’islam vers les pays de koufr. A savoir que l’avis correct est totalement l’inverse.

Si les gens savaient… Il y a en terre de koufr des gens qui se sont convertis à l’islam, et ce par la grâce d’Allah sur eux. Cependant le problème est qu’il ne prenne pas en réelle considération cet islam. Le souci provient de ceux que se sont nommés eux-mêmes ‘prédicateurs ‘[2] et ceux qui voyagent vers ces pays au nom de l’appel à l’islam. Il existe de grandes structures islamiques qui font voyager certains diplômés de certaines universités pour l’appel à l’islam, et elles en sont remerciées car tout cela est sur leur compte. Il s’agit d’une chose sans mal. Cependant la réalité est que ces prédicateurs ne remplissent pas leur mission comme il se doit. Du fait qu’ils ne font pas saisir à ceux-là, qui étaient mécréants, qu’Allah a guidé et qui sont devenus du nombre des mouslims. Ils ne leur font pas concevoir les règles de leur religion, ni que leur islam ne sera complet ni parachevé tant qu’ils ne feront pas la hijrah depuis les pays de koufr vers les pays d’islam.

Ces prédicateurs ne remplissent cette obligation, comment ? Alors qu’ils ne l’éclaircissent pas aux mouslims eux-mêmes[3].

Maintenant ils définissent la hijrah comme étant la sortie de ce pays d’islam pour rejoindre le pays de koufr. Puis ils nomment ces pays comme ‘terre d’accueil de hijrah’ et nomment celui qui a entrepris ce voyage comme ‘mouhâjir’. Ils se comparent aux premiers mouhâjirîns qui ont quitté Mekkah et autre pour protéger leur religion, alors qu’ils ne délaissèrent tous ces pays et en premier lieu Mekkah, que pour préserver leur religion. Et nous nous rappelons tous mutuellement que lorsque le prophèteصلى الله عليه و سلم  ainsi que les autres mouslims furent contraints par les préjudices que leur causèrent les kouffârs de quitter Mekkah, il dit : « Tu es certes parmi les terres d’Allah la plus aimée auprès de Lui tout comme tu es parmi les terres d’Allah la plus aimée auprès de moi. Et si ce n’était ton peuple qui ne m’avait chassé je ne serai pas parti. »  

Ceux-là ont quitté la terre sacrée d’Allah pour se rendre vers al Madînah en vue d’une attache à l’islam authentique et de leur compagnie du prophète صلى الله عليه و سلم d’une part et pour une bonne prise en main de leur religion, comme les y aidera le climat approprié (d’autre part).

Alors qu’aujourd’hui, que l’on délaisse les pays d’islam pour aller vers les pays e koufr…

Et la situation est telle que les pays d’islam actuellement ne sont pas comme avant, mais ils ne sont pas pour autant devenus des pays de koufr. Ils restent terre d’islam dont il n’est pas permis au mouslim de quitter, et tout naturellement je préserve ma langue de dire ‘qu’ils en fassent la hijrah’. Je dis qu’il ne leur est pas autorisé de sortir des pays d’islam pour s’implanter en pays de koufr, de shirk et de despotisme. Il y a sur cela beaucoup de hadîths du prophète صلى الله عليه و سلم dont certains sont clairs quant à la proscription sur la cohabitation avec les moushrikîns, comme nous l’avons cité dernièrement. Tout comme la parole du prophète صلى الله عليه و سلم: « Celui qui s’accouple au moushrik, alors il est comme lui. Celui qui s’accouple au moushrik alors il est comme lui ! [4]»

Et le sens de l’accouplement ici est la cohabitation et non l’accouplement comme le ferait l’homme avec son épouse. Il s’agit du fait de se mêler à autre que lui. Islamiquement parlant il n’est pas permis au mouslim de se mélanger aux moushrikîns. Il ne lui est permis de vivre dans leurs pays tout comme il ne lui est pas permis de vivre en ses emplacements, dans ses quartiers comme cela est dit dans certains pays. Nous avons ici, en Syrie et vous savez tous qu’elles étaient des terres des byzantines sous le joug de Rome et d’Héraclius.

Puis Allah fit que ce pays fut conquis par Wâlid Ibn Khâlid et Ibn ‘Oubeyd Ibn Jarrâh. L’étendard de l’islam y fut implanté et le koufr s’inclina face aux règles de l’islam dans les pays du Shâm. Et ses habitants se mirent à payer la jiziyah en étant humiliés. C’est pour cela que parmi la structure de l’islam et après que les mouslims s’approprièrent ces pays comme patrie, ils se séparèrent, se mirent à l’écart et s’isolèrent dans leur lieux d’habitation, dans leurs commerces. Il y avait et ce jusqu’à présent, dans certaines contrées comme à Damashq[5] et autre, des quartiers nommés ‘quartiers des juifs ‘ , ‘quartiers des chrétiens ‘. Ces deux endroits ne leur sont propres qu’à eux.

Pourquoi ? Car l’islam veut de son adepte qu’il fasse épanouir sa personnalité islamique. S’il se mélange donc aux moushrikîns et cohabite avec eux, il volera- qu’il s’en rende compte ou non- quelque chose de leurs habitudes et se mettra à les imiter. Surtout du fait qu’ils aient des mœurs parmi ce que convoite l’âme qui ordonne au mal. De là le mouslim commence à dévier de l’islam petit à petit. Il se peut qu’un jour il devienne comme cela est venu dans certains athars, qu’il ne connaisse de l’islam que le nom ! (Phrase incomprise). Il faut prendre en considération les exhortations afin qu’Allah en fasse tirer profit. Les connaisseurs en ce qui touche au domaine de l’âme, disent que celui vole, que l’âme de l’homme est comme une ravisseuse. Cela est dans sa nature, c’est une chose instinctive.

Et le prophète صلى الله عليه و سلم éclairci cela dans certains hadîths authentiques, et parmi eux : « L’exemple de la bonne fréquentation est comme l’exemple du vendeur de parfum. Soi il t’en offre, soi tu lui en achètes ou soi tu trouves de lui une bonne odeur… » On constate donc que celui qui se limite aux bonnes fréquentations est gagnant sur tous les points. Soit il en obtient gratuitement, soi il en achète avec des dirhams ou des dinars ou bien au minimum il trouvera une bonne odeur.

« Et l’exemple de la mauvaise fréquentation est comme l’exemple du forgeron. Soi il brûle tes vêtements ou soi tu trouveras de lui une mauvaise odeur… » Telles sont les conséquences de la cohabitation des mouslims avec les kouffârs. Leurs mœurs prennent le dessus sur eux et les délogent de celles de l’islam. Voila pourquoi le prophète صلى الله عليه و سلم mis court à l’influence qui pourrait avoir les kouffârs en fermant la porte du voyage et la résidence chez eux. Il a dit : « Le mouslim et le moushrik, leurs feux ne doivent pas se voir… »

Si tu devais allumer un feu et qu’il y avait un autre homme loin de toi qui lui aussi, tout comme toi, allumerait son feu, pour cause de son éloignement tu ne verrais pas son feu et ni lui le tien. C’est une très belle image qui est donnée là. Parmi les habitudes (à prendre), que le feu du mouslim et celui du moushrik, ne doivent s’entrevoir.

Aussi sa parole : « Je suis innocent du mouslim vivant au milieu des moushrikîns… ».

Nous remarquons cela des mouslims, que ceux qui vécurent de longues années chez les kouffârs, que leur situation changea. Les mœurs et leurs caractères changèrent. Nous voyons les enfants de ceux qui vivent là-bas se faire nommer ‘Georges Ibn Ahmad’ ou ‘Tony (je crois) Ibn Mohammad [6]! Pourquoi ?

Car il est sorti de sa nature de mouslim. Pourquoi ? Car il a étudié dans les écoles des chrétiens, qu’il fut écroué dans leurs prisons. (Partie de phrase incomprise). C’est pour cela qu’il n’est pas permis de voyager pour aller résider en terre de koufr. Et quant à la sortie pour la recherche de la science profitable[7], qu’il s’agisse d’une science théorique ou (sens non saisi). Cela est permis avec deux conditions. Et aussi longtemps que je serai interrogé la dessus je répondrai que ces deux conditions ne s’opposent pas mais bien au contraire qu’elles s’accordent.

1-      Qu’il soit protégé conjugalement, qu’il ait une femme afin de le préserver de tourner de droite à gauche.

2-      Qu’il soit protégé dans son éducation, dans son comportement, même s’il était marié.

S’il remplit ces deux conditions et qu’il parte avec sa femme pour s’installer un ou deux ans et qu’il se tienne à l’écart, qu’il ne se mélange pas à la masse, hormis en fonction dans ce qui touche à l’acquisition de la science pour laquelle il s’est déplacé, qu’il soit protégé par ces conditions alors cela est permis. En cas contraire il échouera plus qu’il ne réussira et telle est la ruine manifeste…

Fin de traduction.

Tiré d’une des cassettes nommées fatatwa majmou’ah. Audio à venir inchallah.

Traduit par Abou Taymiyah Khalîl al Martinîky.

 dammaj-fr.com



[1] C’est-à-dire les mouslims ignorants.

[2]. Comme l’a dit Sheikh Sa’îd Da’âs lorsqu’il fut interrogé sur celui qui reste en France pour faire da’wah, il dit : « Comment reste t-il dans le péché et se met en danger sous prétexte d’appeler à une chose qu’il n’est pas en mesure d’appliquer ? Il n’est pas crédible, cela est une erreur …» Des paroles dans ce sens.

[3] Ce qui apparait c’est qu’il veut dire qu’ils ne font pas réaliser aux mouslims d’origine leur devoir de rentrer dans leur pays d’origine, alors comment dire aux convertis de quitter leur terre. Allahua’lam.

[4] Je n’ai pas trouvé qui l’a rapporté.

[5] Damas

[6] Ou même Léon Ibn Jamel ???

[7] Les savants ont émis comme condition qu’il s’agisse d’une science dont l’étude n’est pas présente en terre d’islam apportant un profit pour la communauté.

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