Accomplir la Salât de Tarâwîh derrière un innovateur ou la faire à la maison (Ch. Yahyâ al Hajoûry)

Bismillah

Question :

Lorsque le mois de Ramadân arrive les frères salafis divergent en ce qui concerne la salât du tarâwîh. Certains d’entre eux l’accomplissent dans le masjid de leur quartier derrière un imâm inovateur (moubtadi’). D’autres l’accomplissent à la maison en disant:

“Je ne fais pas la salât derrière un innovateur. Je ne lui accorde aucune estime!”. D’autres se lancent dans un trajet de longue distance en vue de faire cette salât derrière un imâm sounny. Est-ce que la salât du tarâwîh est légiférée pour le voyageur?

Réponse :
Tant que cela ne représente pas une distance incluant un voyage, même si cela doit engendrer une certaine fatigue en vue de faire la salât du tarâwîh derrière un sounny, alors cela est meilleur. Allah dit dans Son Noble Livre:

وَاجْعَلْنَا لِلْمُتَّقِينَ إِمَامًا (74)

et fais de nous un guide (imâm) pour les pieux. (Le discernement v74)

Et le fait d’être un guide (imâm) est une chose estimable ayant de la valeur. À savoir également qu’un imâm salafi dégage une certaine emprise, même de par sa récitation et sa lecture. Et il en est de même pour l’innovateur. Il se peut, sans même que tu ne le saches, que tu te fasses tromper juste par sa récitation, que tu te mettes à le suivre un jour et que tu le défendes en disant de lui: “C’est un homme pieux!

Cela est fort probable. Il est connu que la salât derrière un innovateur dont la bid’ah n’a pas atteint le stade du koufr, que celle-ci est valide. Cependant la salât du tarâwîh est surérogatoire. Si tu peux donc l’accomplir derrière un salafi, alors fais-le, mais dans le cas contraire, alors accomplis-la à la maison. C’est dans une telle situation que l’on prend comme dalîl le hadîth:

La meilleure salât accomplie par l’homme est dans sa maison hormis les (cinq) prescrites[1].

C’est-à-dire celles qui sont obligatoires. Il est connu qu’il vaut mieux prévenir que guérir. C’est-à-dire, qu’il t’est plus préventif de t’éloigner de cet imâm innovateur plutôt que de t’exposer puis d’avoir ensuite besoin de soigner ton cœur après avoir qu’il fut infecté par une ambiguïtés et qu’une fitnah ne l’ai pénétré.
Deux hommes rentrèrent chez Ibn Sirîne et l’un d’entre eux voulu lui réciter un verset du Livre d’Allah, alors il lui dit: “Soit vous vous levez (pour sortir de chez lui) ou bien c’est moi qui me lève!” Puis il dit: “J’ai craint qu’il ne récite un verset du Livre d’Allah en le détournant de son sens et que cela n’imprègne mon cœur.

Nous disons donc que dans un tel cas, il fait sa salât à la maison car la meilleure est celle en groupe comme le prouve la parole du prophète صلى الله عليه وعلى آله وسلم :

Celui qui accomplit la salât jusqu’à ce que l’imâm finisse, il lui sera compté une nuit entière en salât.” Et ce, s’il l’accomplit derrière un imâm salafi. Si par contre il l’a fait dans sa maison du fait qu’il n’a pas trouvé de groupe derrière un salafi, alors qu’il se base sur la parole du prophète صلى الله عليه وعلى آله وسلم :

Accordez une part de votre salât à vos demeures[2].

Et pour sa parole : “La meilleure salât accomplie par l’homme est dans sa maison hormis les (cinq) prescrites”. La salât de tarâwîh ne fait exception à la règle que pour ce qui a été cité précédemment.

Et concernant la salât du tarâwîh, du witr, du qyâm al layl, du dohâ et autre parmi les surérogatoires affirmées (sans condition), elles sont toutes légiférées pour le voyageur. Et le prophète صلى الله عليه وعلى آله وسلم et ses compagnons n’entreprenaient pas de voyage sans y accomplir la salât du dohâ. Le prophète صلى الله عليه وعلى آله وسلم accomplissait le witr alors qu’il était sur sa monture et le witr fait parti du qyâm al layl. Fin de citation…

 

Source : https://aloloom.net/vb/showthread.php?t=3329&p=58888 (la question 24).

Traduit par Abou Taymiyah Khalîl al Martinîky, Dammaj-fr.com


[1] Rapporté par al Boukhâry 731 et Mouslim 781.

[2] Rapporté par Mouslim 1856.

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