Commentaire du passage des ‘Trois bases’ sur l’émigration (S. Al ‘Uthaïmîn)

بسم الله الرحمن الرحيم

 

Sa parole: (Il lui fut ordonner d’émigrer):

 

Shaykh Al ‘Uthaïmîn a dit:

Allah (تعالى) ordonna à Son prophète Muhammad (صلى الله عليه وسلم) d’émigrer à Al Madînah, car les gens de Makkah l’empêchaient d’établir son appel. Et durant le mois de Rabî’ Al Awwal de la treizième année de la Mission, le prophète (صلى الله عليه وسلم) atteignit Al Madînah, émigrant de Makkah, la première terre de la révélation, et la plus aimée d’Allah et de Son messager. Il sortit de Makkah en tant qu’émigré par permission de son Seigneur après être resté à Makkah treize années à propager le message de son Seigneur et y appeler avec clairvoyance. Il ne trouva, de la part de la plupart de Quraïch et de leurs nobles, autre chose que le rejet de son appel, leur détournement et leur nuisance terrible à l’encontre du messager (صلى الله عليه وسلم) et ceux qui croyaient avec lui au point que l’affaire aboutit à la mise en application d’un projet rusé et fourbe pour tuer le prophète (صلى الله عليه وسلم) du fait que leurs nobles se réunirent en cercle et décidèrent de ce qu’ils feraient du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) lorsqu’ils virent ses compagnons émigrer vers Al Madînah, et qu’il allait nécessairement les rejoindre et qu’il trouverait alors le secours et l’aide de la part des Auxiliaires qui lui prêtèrent allégeance sur le fait de le protéger de ce dont ils protègent leurs fils et leurs femmes, et qu’alors il aurait un état contre Quraïch. L’ennemi d’Allah Abû Jahl dit alors: L’avis [que je choisis] est de prendre un jeune homme robuste de chaque tribu, puis que nous donnions à chacun une épée tranchante, puis qu’ils aillent fermement vers Muhammad et qu’ils le frappent comme un seul homme et qu’ils le tuent, et que nous soyons reposés de lui. Son sang sera alors divisé entre les tribus et Banû ‘Abd Manâf -c’est à dire la tribu du prophète (صلى الله عليه وسلم)- ne pourront pas guerroyer contre leur peuple tout entier. Ils accepteront alors le prix, et nous leur donnerons.

 

Allah fit alors savoir à Son prophète (صلى الله عليه وسلم) ce que les associateurs voulaient et lui autorisa à émigrer. Et Abû Bakr -qu’Allah l’agrée- s’était auparavant préparé à émigrer vers Al Madînah mais le prophète (صلى الله عليه وسلم) lui avait dit: « Doucement! Car j’éspère qu’il me sera donné l’autorisation. » Abû Bakr retarda alors afin d’accompagner le prophète (صلى الله عليه وسلم).’Âïchah dit: Alors que nous nous trouvions dans la maison d’Abû Bakr, à midi, lorsque le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) vint à la porte, en se cachant. Abû Bakr dit: Que je donne pour lui mon père et ma mère en rançon, par Allah, ce avec quoi il est venu à cette heure ne peut être qu’important. Le prophète (صلى الله عليه وسلم) entra et dit à Abû Bakr: « Fais sortir ceux qui sont auprès de toi! » Il répondit: Ce ne sont que ta famille, que je donne mon père et ma mère en rançon pour toi! Le prophète (صلى الله عليه وسلم) dit alors: « Il m’a certes été permis de sortir. » Abû Bakr dit: Je t’accompagne, ô messager d’Allah? Il répondit: « Oui. » Il dit:Ô messager d’Allah! Prends donc une de mes deux montures que voilà! Le prophète (صلى الله عليه وسلم) dit: « Par le prix! » (c’est à dire en l’achetant) Puis le messager d’Allah (صلى الله عليه وعلى آله وسلم) sortit avec Abû Bakr et ils s’établirent dans la grotte de la montagne Thawr durant trois nuits. ‘Abd Allah Ibn Abî Bakr dormait avec eux. C’était un jeune homme intelligent et éveillé. Il partait vers la fin de la nuit vers Makkah et se mélangeait à Quraïch. On n’entendait pas d’information sur le prophète (صلى الله عليه وسلم) et son compagnons sans qu’il n’en prenne connaissance et qu’il ne leur revienne avec lorsque la pénombre survenait. Quraïch se mirent à rechercher le prophète (صلى الله عليه وسلم) de tous les côtés et s’activer par tous les moyens afin de parvenir au prophète (صلى الله عليه وسلم) au point qu’ils offrirent une récompense de cent chameaux à quiconque viendrait avec eux, ou l’un d’eux. Mais Allah était avec eux deux, les protégeant avec attention et les gardant de la meilleure façon de sorte que, lorsque Quraïch s’arrêtèrent devant l’entrée de la grotte, ils ne les virent pas. Abû Bakr -qu’Allah l’agrée- dit: Je dis au prophète (صلى الله عليه وسلم) alors que nous étions dans la grotte: Si l’un d’eux regardait vers ses pieds, il nous verrait! Il répondit: « Ne te chagrine pas! Allah est certes avec nous! Que penses-tu, ô Abû Bakr, de deux dont le troisième est Allah?! » Et lorsque leur recherche se calma un peu, ils sortirent de la grotte après trois nuits en se dirigeant vers Al Madînah le long de la côte.

 

Et lorsque les gens d’Al Madînah parmi les Émigrés et les Auxiliaires entendirent parler de la sortie du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) vers eux, ils sortaient chaque matin vers Al Harrah scruter la venue du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) et de son compagnon jusqu’à ce que la chaleur du soleil les refoule. Puis, lorsque se fut le jour de la venue du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم), et que le jour grandit et la chaleur s’intensifia, ils revinrent à leurs maisons. Et un homme parmi les Juifs regardait sur un toit pour son besoin et aperçut le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) et ses compagnons qui arrivaient, la brume de la chaleur se dissipant par eux. Il ne put se retenir d’appeler de sa voix la plus forte: Ô Arabes! C’est votre ‘jadd’! C’est à dire: votre part et votre puissance que vous attendiez. Les Musulmans s’élancèrent à la rencontre du messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) avec leurs armes par vénération et honneur envers le messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) et pour annoncer leur disposition au combat et à la défense sous ses ordres. Ils l’accueillirent (صلى الله عليه وسلم) à Al Harrah puis il se détourna avec eux vers la droite et s’arrêta chez Banî ‘Amr Ibn ‘Awf à Qubâ et y demeura quelques nuits et posa les bases de la mosquées. Puis il fit route vers Al Madînah avec les gens, d’autres l’accueillant sur le chemin. Abû Bakr -qu’Allah l’agrée- dit: Les gens sortirent des chemins et sur les maisons lorsque nous arrivèrent à Al Madînah, et les enfants et les serviteurs disaient: Allah est le plus grand! Le messager d’Allah est venu! Allah est le plus grand! Muhammad est venu! (Rapporté par Al Bukhârî d’après ‘Âïchah) {footnote}NdT: Quant à ce qui est connu chez la masse, que les femmes et les enfants dirent (طلع البدر علينا من ثنيات الوداع وجب الشكر علينا مادعا لله داع) La pleine lune nous est apparue en un dernier hommage, il nous est obligatoire d’être reconnaissants pour le fait qu’un appelleur appelle à Allah, et bien ce n’est pas authentique, mais faible. Il manque trois rapporteurs ou plus à la suite dans la chaîne de transmission comme l’a dit shaykh Al Albânî dans Ad Da’îfah {/footnote}

 

Sa parole: (L’émigration…):

 

Quant à [son sens] dans la législation, c’est comme l’a dit le shaykh: “Le déplacement du pays d’association vers le pays d’Islam.” Et le pays d’association est celui dans lequel sont établis les rites de mécréance et dans lequel ne sont pas établis les rites de l’Islam comme l’adhan, la prière en groupe, les fêtes, le vendredi, d’une façon générale et englobante. Et nous disons: d’une façon générale et englobante pour sortir ce qui est établit de ces rites dans les pays des mécréants d’une façon restreinte comme les pays des mécréants dans lesquels on trouve des minorités musulmanes. Car ils ne sont pas considérés pays d’Islam pour ce qui y établissent ces minorités musulmanes comme rites de l’Islam. Quant aux pays d’Islam, ce sont les pays dans lesquels sont établis ces rites d’une façon générale et englobante.

 

Sa parole: (Et l’émigration est obligatoire…):

 

Elle est obligatoire à tout croyant qui ne peut faire apparaitre sa religion en terre de mécréance. Son Islam n’est complet lorsqu’il ne peut le faire apparaître qu’en émigrant, et ce qui complète l’obligatoire est également obligatoire.

 

Sa parole: (Et la preuve est Sa parole (تعالى): (يَا عِبَادِيَ الَّذِينَ آمَنُوا) Ô Mes serviteurs qui avez cru!… La cause de descente de ce verset est les musulmans de Makkah qui n’avaient pas émigré):

 

Ce qui est apparent est que le shaykh (رحمه الله) a rapporté ceci d’Al Baghawî par le sens. Ceci s’il l’a rapporté du tafsîr, car ce qui est cité ne se trouve pas dans le tafsir d’Al Baghawî à ce verset avec ces termes.

 

Sa parole: (Jusqu’à ce que le soleil se lève de l’Ouest):

 

Et ceci lorsque s’arrêtera l’action pieuse acceptée d’Allah (تعالى):

 

يَوْمَ يَأْتِي بَعْضُ آيَاتِ رَبِّكَ لَا يَنْفَعُ نَفْسًا إِيمَانُهَا لَمْ تَكُنْ آمَنَتْ مِنْ قَبْلُ أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمَانِهَا خَيْرًا

 

Le Jour où viendra un des signes de ton Seigneur, ne profitera à aucune âme qui ne croyait pas d’avoir la foi ou qui n’avait acquis aucun bien de sa foi. (6:158)

Et ce qui est voulu par “un des signes” ici est le lever du soleil de l’ouest.

 

Nous citons ici le jugement du voyage vers les pays de mécréance:

 

Nous disons donc: le voyage vers les pays de mécréance n’est permis qu’avec trois conditions:

 

  • Première condition: Que la personne possède de la science par laquelle il peut repousser les équivoques.

  • Deuxième condition: Qu’elle possède de la religion qui l’empêche des envies (chahawât)

  • Troisième condition: Qu’il ait un réel besoin de ce voyage.

 

Si ces trois conditions ne sont pas remplies, il n’est pas permis de voyager vers les pays des mécréants pour ce que ça contient comme tentation, ou peur de la tentation, et comme perte d’argent, car la personne dépense énormément dans ces voyages.

 

Si, par contre, le besoin se fait sentir, comme pour une guérison, ou l’acquisition d’une science ne se trouvant pas dans son pays et qu’il possède de la science et de la religion comme nous l’avons caractérisé, alors il n’y a pas de problème.

 

Quant au voyage pour le tourisme dans les pays des mécréants, il n’y a aucun besoin, et il lui est possible d’aller dans les pays islamiques et il gardera sa famille dans les rites de l’Islam. Et notre pays, à l’heure actuelle, et la louange est à Allah, sont devenus des pays touristiques dans certaines provinces, et il lui est possible d’y aller le temps de son congé. {footnote}NdT: et le shaykh loue Allah pour le tourisme dans le sens ou les saoudiens peuvent trouver des provinces où aller en famille dans leur propre pays. Et il ne faut pas comprendre qu’il loue Allah pour le fait que certains pays musulmans soient devenues touristiques pour les mécréants, qui y viennent avec leurs habitudes perverses, avec leurs habits impudiques, et y sèment la corruption. On y voit les Musulmans délaisser les règles établies par le Créateur pour de l’argent, et s’abaisser vers les mécréants. Et le pire c’est que certains de ceux-là agissent de la pire des façons avec les Musulmans qui s’attachent à leur religion. Et on demande à Allah de nous améliorer, ainsi que les musulmans et leurs dirigeants, et il n’y a de force et de puissance qu’en Allah, (مَنْ كَانَ يُرِيدُ الْعِزَّةَ فَلِلَّهِ الْعِزَّةُ جَمِيعًا) et celui qui veut la puissance, et bien à Allah appartient toute la puissance. {/footnote}

 

Quant au fait de résider dans les pays des mécréants, son danger est certes immense pour la religion du musulman, son comportement, sa voie, ses manières. Et nous avons certes été témoins, ainsi que d’autres, de la déviation de beaucoup de ceux qui vivent là-bas, et qui sont revenus avec autre que ce avec quoi ils étaient partis. Ils sont revenus pervers, et certains sont revenus apostats de leur religion, en y mécroyant ainsi que toutes les religions -et le refuge est auprès d’Allah- au point d’être dans le reniement général, la moquerie de la religion et de ses gens, passés et contemporains. Et, de ce fait, il convient d’être attentif à cela et de placer les conditions qui empêchent la passion dans ces endroits de perdition.

 

Ainsi, la résidence dans les pays de mécréance implique nécessairement deux conditions de bases:

 

  • La première condition: La sécurité du résident dans sa religion, du fait qu’il possède de la science, de la foi et de la forte volonté ce qui le tranquillise quant à la fermeté sur sa religion et la mise en garde de la déviation et l’égarement. Et qu’il ait implicitement de l’inimitié envers les mécréants et qu’il les déteste, en s’éloignant du fait de les prendre en alliés, de les aimer, car leur alliance et leur amour font partis de ce qui nie la foi en Allah. Il dit (تعالى):

  •  

لَا تَجِدُ قَوْمًا يُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَالْيَوْمِ الْآَخِرِ يُوَادُّونَ مَنْ حَادَّ اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَلَوْ كَانُوا آَبَاءَهُمْ أَوْ أَبْنَاءَهُمْ أَوْ إِخْوَانَهُمْ أَوْ عَشِيرَتَهُمْ

Tu ne trouveras pas de gens qui croient en Allah et au Jour dernier qui aiment (mawaddah) ceux qui s’opposent à Allah et à Son messager, même si ce sont leurs pères, ou leurs fils, ou leurs frères, ou leurs tribus. (58:22) le verset.

Et il dit (تعالى):

 

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا لَا تَتَّخِذُوا الْيَهُودَ وَالنَّصَارَى أَوْلِيَاءَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاءُ بَعْضٍ وَمَنْ يَتَوَلَّهُمْ مِنْكُمْ فَإِنَّهُ مِنْهُمْ إِنَّ اللَّهَ لَا يَهْدِي الْقَوْمَ

 

الظَّالِمِينَ

 

فَتَرَى الَّذِينَ فِي قُلُوبِهِمْ مَرَضٌ يُسَارِعُونَ فِيهِمْ يَقُولُونَ نَخْشَى أَنْ تُصِيبَنَا دَائِرَةٌ فَعَسَى اللَّهُ أَنْ يَأْتِيَ بِالْفَتْحِ أَوْ أَمْرٍ مِنْ عِنْدِهِ فَيُصْبِحُوا

 

عَلَى مَا أَسَرُّوا فِي أَنْفُسِهِمْ نَادِمِينَ

 

Ô vous qui croyez! Ne prenez en alliés pas les Juifs et les Chrétiens. Ils sont alliés les uns des autres. Et quiconque parmi vous les prend comme allié, alors il est des leurs. Certes Allah ne guide pas les gens injustes. * Tu vois ceux qui ont une maladie dans les cœurs se presser vers eux en disant: “Nous craignons qu’un revers ne nous touche. Il se peut qu’Allah vienne avec l’ouverture (victoire) ou un ordre de Lui et qu’ils se mettent à regretter ce qu’ils cachaient. (5:51-52)

 

Et il est affirmé dans le Sahih que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit que celui qui aime des gens fait partie d’eux et que la personne est avec ceux qu’elle a aimé. (Al Bukhârî et Muslim par les termes « tu es avec ceux que tu as aimé. » d’après Anas).

 

Et aimer les ennemis d’Allah est parmi ce qu’il y a de plus dangereux pour le musulman, car leur amour implique d’être en accord avec eux et de les suivre, ou au minimum le fait de ne pas les réprouver, et pour cela le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit: « Quiconque aime des gens fait partie d’eux. » {footnote}NdT: je n’ai pas trouvé ce hadith avec ce terme mais « quiconque ressemble à des gens fait partie d’eux » d’après Ibn ‘Umar dans Sunan Abî Dâwûd et authentifié par shaykh Al Albânî. Et la ressemblance amène à l’amour, et vice-versa.{/footnote}

 

  • La deuxième condition: Qu’il lui soit possible d’afficher sa religion, c’est à dire qu’il puisse accomplir les rites de l’Islam sans empêchement. Il ne doit pas être empêché d’accomplir la prière, le vendredi et les prières en commun s’il se trouve avec lui quelqu’un priant en commun et faisant [la khutbah] du vendredi. Il ne doit pas être empêché de la zakâh, du jeûne, du pèlerinage et autre parmi les rites religieux. S’il ne lui est pas possible quelque chose parmi cela, la résidence n’est pas permise du fait de l’obligation de l’émigration [qui s’applique] alors. L’auteur d’Al Mughnî dit dans sa parole sur les catégories de gens au sujet de l’émigration: (La première [de ces catégories]:celui pour qui elle est obligatoire et c’est celui qui peut la faire et qui ne peut pas faire apparaitre sa religion, et qui ne peut pas accomplir les obligation de sa religion avec le fait qu’il réside au milieu des mécréants. Celui-ci, l’émigration lui est obligatoire par rapport à sa parole (تعالى):

إِنَّ الَّذِينَ تَوَفَّاهُمُ الْمَلَائِكَةُ ظَالِمِي أَنْفُسِهِمْ قَالُوا فِيمَ كُنْتُمْ قَالُوا كُنَّا مُسْتَضْعَفِينَ فِي الْأَرْضِ قَالُوا أَلَمْ تَكُنْ أَرْضُ اللَّهِ وَاسِعَةً فَتُهَاجِرُوا

 

فِيهَا فَأُولَئِكَ مَأْوَاهُمْ جَهَنَّمُ وَسَاءَتْ مَصِيرًا

Ceux dont les anges reprirent les âmes, injustes envers eux-mêmes en disant: “Où en étiez-vous?” Ils dirent: “Nous étions impuissants sur terre!” Ils répondirent: “La terre d’Allah n’était -elle pas assez vaste pour que vous y émigriez?” Ceux-là leur refuge sera la Géhenne et quelle mauvaise destination! (4:97)

Et ceci est une sévère menace qui prouve l’obligation, car accomplir l’obligatoire religieux est obligatoire pour celui qui est en est capable, et l’émigration fait partie de ce qui est nécessaire à l’obligatoire et qui le parfait, et ce dont l’obligatoire n’est parfait qu’avec lui est aussi obligatoire.) Fin de citation.

 

Et après ces deux conditions de bases, la résidence dans le lieu de mécréance se divise en catégories:

 

  • La première catégorie: Qu’il réside pour appeler les gens à l’Islam et y inciter. Ceci est un type de jihad et c’est fard kifâyah {footnote}NdT: lorsqu’une partie de la communauté s’en acquitte, l’obligation est levée pour le reste{/footnote} pour celui qui en est capable, avec la condition qu’il réalise véritablement la da’wah et qu’on ne trouve pas celui qui empêche [cette da’wah] ou d’y répondre, car la da’wah à l’Islam fait partie des obligations religieuses et elle est la voie des messagers et le prophète (صلى الله عليه وسلم) a ordonné de propager de lui en tout lieu et toute époque en disant: « Propagez de moi, ne serait-ce qu’un verset! » (Al Bukhârî d’après ‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al ‘Âs)

  • La deuxième condition: Qu’il réside pour étudier les situations des mécréants et la connaissance de ce sur quoi ils sont comme croyance altérée, fausseté de culte, dégénérescence des mœurs {footnote}NdT: et ceci est la vérité. Et pas comme l’a dit une des têtes des ikhwân, ‘Id Al Qarnî qui, lorsqu’il est parti en France, a dit qu’il avait vu de très bons comportements en accord avec la Sunnah, etc… en les vantant, et en critiquant les musulmans dans leurs pays, alors qu’Allah dit: (كُنْتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَتُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ) Vous êtes la meilleure communauté sortie aux gens: vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable, et croyez en Allah. (3:110){/footnote} l’anarchie dans la ligne de conduite, afin de mettre en garde les gens de se faire tromper par eux, et pour éclaircir à ceux qui sont émerveillés par eux la réalité de leur situation {footnote}NdT: et celui qui connait le mal, la mécréance, et l’association n’est pas comme celui qui ne connait rien de cela et tombe facilement dedans. C’est pour cela que les savants enseignent toujours la croyance authentique et les erreurs des innovateurs avec leur réfutation.{/footnote} Et cette résidence est un type de jihad également pour ce qui en résulte de mise en garde contre la mécréance et ses gens qui implique l’incitation à l’Islam et sa guidée. Car la corruption de la mécréance est une preuve de la valeur de l’Islam, comme on dit: “Et par leur contraire, les choses sont éclaircies.” Mais il est essentiel comme condition qu’il réalise son objectif sans tort (mafsadah) plus grand. Si donc il ne peut réaliser son objectif, en étant empêché de divulguer ce sur quoi ils sont, et mettre en garde contre cela, alors il n’y a pas d’intérêt dans sa résidence. Et s’il réalise son objectif avec un tort plus grand, comme le fait qu’ils opposent à son acte le fait d’insulter l’Islam, le messager de l’Islam {footnote}NdT: au sens restreint, c’est à dire Muhammad. Sinon, tout messager d’Allah est un messager de l’Islam sans aucun doute.{/footnote} et les imams de l’Islam, alors il est obligatoire de s’arrêter, par rapport à Sa parole (تعالى):

     

وَلَا تَسُبُّوا الَّذِينَ يَدْعُونَ مِنْ دُونِ اللَّهِ فَيَسُبُّوا اللَّهَ عَدْوًا بِغَيْرِ عِلْمٍ كَذَلِكَ زَيَّنَّا لِكُلِّ أُمَّةٍ عَمَلَهُمْ ثُمَّ إِلَى رَبِّهِمْ مَرْجِعُهُمْ فَيُنَبِّئُهُمْ بِمَا

 

كَانُوا يَعْمَلُونَ

 

Et n’insultez pas ceux qu’ils invoquent en dehors d’Allah, car Allah ils insulteraient Allah, par inimitié, sans aucune science! Ainsi avons-nous embelli à chaque communauté leur œuvre, puis vers leur Seigneur sera leur retour et ils les informera de ce qu’ils faisaient. (6:108)

Et ressemble à ceci le fait qu’il réside dans les terres de mécréance afin d’être un œil pour les Musulmans, qu’il sache ce qu’ils préparent comme ruses contre les musulmans afin de mettre en garde les musulmans contre eux, comme le prophète (صلى الله عليه وسلم) envoya Hudhaïfah Ibn Al Yamân aux associateurs lors de la ghazwah (bataille) du fossé, afin d’avoir des informations sur eux. (Muslim)

 

  • La troisième catégorie: Qu’il réside pour le besoin d’un état musulman et l’organisation des relations avec l’état de mécréance comme les fonctionnaires des ambassades. Le jugement [de ces ambassades] Son jugement est le jugement de ce pour quoi il réside. Le conseiller d’éducation, par exemple, réside afin de se charger des affaires des étudiants, les superviser, et les pousser à s’attacher à la religion de l’Islam et à ses mœurs et comportements. Il survient alors, de par sa résidence, une grande amélioration et repousse un grand mal.

  • La quatrième catégorie: Qu’il réside pour un besoin spécifique et permis, comme le commerce, un traitement. Alors la résidence est permise suivant le besoin. Et les Gens de science -qu’Allah leur fasse miséricorde- ont certes cité la permission d’entrer dans les terres des mécréants pour le commerce, en rapportant cela de certains compagnons -qu’Allah les agrée.

  • La cinquième catégorie: Qu’il réside pour étudier, et c’est du même type que le précédent: la résidence pour un besoin. Mais elle est est plus dangereuse et plus dévastatrice pour la religion et les mœurs du résident {footnote}NdT: combien délaissent la prière et reviennent dans leurs pays en glorifiants les mécréants, en ramenant leurs coutumes et certains apostasient clairement…{/footnote}, car l’étudiant se rend compte de son rang inférieur et la supériorité du rang de son enseignant {footnote}NdT: et de ce fait, il n’est pas permis d’étudier l’Islam avec un innovateur, pour ce que ça contient d’amour et de considération envers l’enseignant.{/footnote} Il survient de ce fait leur vénération, la conviction sur leurs avis, leurs pensées et leur méthode. Alors il les imite, sauf celui qu’Allah veut préserver, et ils sont peu. Ensuite, l’étudiant se rend compte de son besoin envers son enseignant. Ceci conduit à l’aimer et à flatter ce sur quoi il est comme déviation et égarement. Et l’étudiant, au lieu de son apprentissage, possède des camarades desquels ils prend des amis, qu’il aime et à qui il s’allie et desquels il profite. Et du fait du danger de cette catégorie, il est obligatoire d’être prudent à ce sujet, plus que ce qui a [été cité] auparavant. Il est conditionné par l’ajout des deux conditions de bases:

  • La première condition: Que l’étudiant soit à un haut niveau de maturité intellectuelle qui l’aide à différencier entre ce qui est bénéfique et ce qui cause du tort, et par lequel il regarde dans un futur lointain. Quant à l’envoi des jeunes “petits” et ceux ayant de petits intellects, c’est très dangereux pour leur religion, leur comportement, leur voie. Puis c’est dangereux pour leur communauté, vers qui ils reviendront et sur qui ils recracheront les poisons qu’ils ont bu de ces mécréants, comme en a témoigné et en témoigne la réalité. Car nombre d’entre ces envoyés revinrent avec autre que ce avec quoi ils sont partis. Ils revinrent déviants dans leur religiosité, leurs mœurs, leur voie, et ceci a eu comme conséquence sur eux et sur leurs sociétés des torts sur ces affaires, et ceci est connu et vérifié. Et l’envoi de ceux-là est à comme amener des brebis à des chiens féroces.

  • La deuxième condition: Que l’étudiant possède de la science de la charî’ah ce qui lui permet de différencier entre le vrai et le faux, de frapper le faux par la vérité, afin qu’il ne se fasse pas leurrer par ce sur quoi ils sont de faux et qu’il le pense vrai, ou que ça lui soit embelli, ou qu’il soit incapable de le contrer, et qu’il devienne confus ou qu’il suive le faux. Et dans l’invocation rapportée: “Ô Allah! Montre-moi le vrai vrai et accorde moi de le suivre! Et montre-moi le faux faux et accorde moi de m’en écarter! Et ne l’embellis pas à moi, car je m’égarerais!{footnote}NdT: Allahu a’lam quand à son authenticité, et à qui elle est attribuée, car Al ‘Irâqî l’a rapporté dans Al Ihyâ sans chaîne.{/footnote}

  • La troisième condition: Que l’étudiant possède de la religion qui le protège et le renforce contre la mécréance et la perversité. Celui qui est faible dans la religion n’est pas sauf du fait de résider là-bas sauf si Allah veut, dû à la violence de l’agresseur et la faiblesse du résistant. Les causes de mécréance et de perversité sont là-bas fortes, nombreuses et variées. Alors lorsqu’elles trouvent quelqu’un de faible résistance, elles font leur travail.

  • La quatrième condition: Qu’il y ait un besoin pour la science qui le pousse à résider, c’est à dire qu’il y ait un bénéfice pour les musulmans dans son apprentissage, et qu’il n’y ait pas d’équivalent dans les écoles de leurs pays. Si ça fait partie des excédents de science qui n’apportent aucun bénéfice pour les Musulmans, ou qu’il se trouve dans les pays musulmans son équivalent, il ne lui ai alors pas permis de résider dans les pays de mécréance pour cette raison, pour ce que la résidence implique comme danger pour la religion, les mœurs et la dépense de beaucoup de biens sans bénéfice.

  • La sixième catégorie: Qu’il réside juste pour habiter, et ceci est plus dangereux que ce qui a été dit auparavant et pire pour ce que ça engendre de maux liés au mélange complet avec les mécréants et leurs sentiments, du fait que ce sont des états revendiquant ce qu’implique le nationalisme comme l’amour, la liaison, l’agrandissement du nombre de mécréants. Et il éduquera sa famille au milieu des mécréants. Ils prendront alors de leurs mœurs et de leurs habitudes. Il se peut même qu’ils les imitent dans la croyance et l’adoration, et, de ce fait, il est venu dans le hadith d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم): « Quiconque se mélange à l’associateur et vit avec lui, alors il est comme lui. » {footnote}NdT: Rapporté par Abû Dâwûd d’après Samurah Ibn Jundub et authentifié par shaykh Al Albânî dans son tahqîq du Sunan, et dans As Sahîhah (2330) il l’a jugé bon de par deux voies.{/footnote} Et ce hadith, même si la chaine est faible {footnote}NdT: la chaine de Abû Dâwûd{/footnote}, mais cela est un point de vu, car le fait d’habiter conduit au fait d’avoir des propblèmes, et d’après Qaïs Ibn Abî Hâzim, d’après Jarîr Ibn ‘Abdillah (رضي الله عنهما) que le prophète (صلى الله عليه وسلم) a dit: « Je suis innocent de tout musulman qui réside au milieu des associateurs! » Ils dirent: Ô messager d’Allah! Et pourquoi? Il répondit: « Leurs deux feux ne [doivent pas] se voir. » Rapporté par Abû Dâwûd et At Tirmidhî: et la plupart des rapporteurs l’ont rapporté mursal {footnote}NdT: c’est à dire que le tâbi’î le rapporte du prophète (صلى الله عليم وسلم) {/footnote} d’après Qaïs Ibn Abî Hâzim d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم). At Tirmidhî a dit: J’ai entendu Muhammad -c’est à dire Al Bukhârî- dire: “Ce qui est juste est que le hadith de Qaïs d’après le prophète (صلى الله عليه وسلم) est mursal.” Et comment une âme croyante peut se sentir bien dans les pays de mécréance dans lesquels les rites de la mécréance sont déclarés ouvertement et dans lesquels le jugement est d’autre qu’Allah et son messager (صلى الله عليه وسلم) et lui est témoin de cela par ses propres yeux et entend de ses oreilles et l’agrée?! Et même plus, il s’affilie à ces pays, y vit avec sa famille et ses enfants et a confiance comme il a confiance dans les pays musulmans avec l’immense danger que cela représente pour lui, sa famille et ses enfants dans leur religion et leurs comportements.

 

Voilà ce à quoi nous sommes parvenus au sujet du jugement de la résidence dans les pays de mécréance. Nous demandons à Allah que ça soit en accord avec la vérité.

 

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Source: www.dammaj.fr

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